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 "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien"

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MessageSujet: Re: "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien"   "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Icon_minitimeMar 20 Nov - 23:18

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Exlibrisvalide

Hagiographie : Saint Michel

Naissance de Michel

Michel était né dans la ville d’Oanylone, il était le cinquième de dix enfants de Diane et Robin, un couple de chasseur vivant comme beaucoup à cette période pour servir un plus riche qu’eux.
Leur maître, car il fallait bien le nommer ainsi, n’avait pas d’autre but que d’acquérir plus de richesses et de terres qu’il ne pouvait en utiliser.

Cette homme, était connu sous le nom de Maître Satan Sybarite, il avait proclamé posséder les terres jusqu'à deux kilomètres autour de la ville, et tout ceux qui y chassaient ou qui cultivaient la terre devaient lui en reverser la moitié.

On disait de lui qu’il ne s’endormait pas si la journée ne lui avait pas rapportée de quoi remplir deux de ses coffres, l’un de maïs , et l’autre de viande.

Il envoyait ses suppôts collecter toujours plus chez les infortunés qui vivaient sur la bordure de la cité.

La vie de Michel

Michel grandit donc parmi les pauvres d’Oanylone en apprenant par son père l’art de la chasse et du maniement de la lance. De sa mère il apprit à suivre les indices laissés par les animaux qu’il chassait. Il appris également à lire les étoiles pour trouver sa route. Vivre avec ses neufs frères et sœurs lui inculqua le partage et l’amour des autres.

A l’âge de treize ans Michel avait déjà la carrure et la force d’un adulte, aîné des garçons de la famille, c’était souvent lui qui défendait ses frères et soeurs en s’interposant face à ceux qui leurs voulaient des misères. Et bien qu’il n’ait jamais blessé personne, il était craint et respecté par ceux des faubourgs. Très vite on lui demandât d’arbitrer les conflits car on disait de lui qu’il pouvait lire dans le cœur des gens.

Quand il n’y avait pas de preuve pour départager deux personnes, il déposait sa lance sur la tête d’un des deux, et, si la lance restait en équilibre, c’est que la personne disait la vérité, dans le cas contraire il mentait. Mais très vite, il ne devait même plus utiliser sa lance.

Le seul fait d’annoncer qu’on le ferait venir, le coupable renonçait, et les choses se réglaient d’elle même. Certains disaient qu’il avait un pouvoir surnaturel, mais les plus sages savaient de quoi il en retournait.

Pourtant malgré sa grande sagesse et sa dextérité à la lance, il ne pouvait rien contre les suppôts de Maître Satan Sybarite qui devenaient de plus en plus gourmand.

Son père mourut le jour de ses 20 ans, faisant de lui le patriarche car il était l’aîné des garçons. C’est à cette période qu’il reçut la visite de son ami Timothé qui venait lui demander la permission d’épouser Emmelia, sa sœur cadette.

A Oanylone, les prêtres avaient abandonné le peuple pour ne s'occuper qu'exclusivement des notables et des plus riches en leurs apportant les faveurs du Très-haut". Michel se chargea donc d’organiser les fiançailles, et tout le monde fut bien venu.

Ce jour là Simplicius, un des lieutenants du maître Sybarite, était présent et tombât sous le charme de la sœur de Michel. Il revint le lendemain avec ses gardes et exigea qu’Emmelia les suivent pour entrer au service de Satan, mais Michel s’interposa et mit à mal la garde et finalement Simplicius fut à sa merci…

Mais au lieu de le tuer, il prit sa dague et la lui lança en disant : "Si ton œil droit t’attire vers ce qui ne t’es pas destiné, arrache le et brûle le, car mieux vaut qu’une partie de toi périsse, plutôt que d’attirer vers toi la colère de Dieu."

Le lieutenant ne demanda pas son reste et retourna vers son maître. Mais il revint le lendemain avec une plus grande troupe, il arrêta Michel et Timothé qui furent conduit et enfermés dans la prison d’Oanylone.

La destruction d’Oanylone

Le premier jour de captivité fut aussi le premier des sept jours qui entraîneront la destruction de la première cité des hommes. La foudre s’abattit sur le mur de la prison permettant à Michel et son ami de fuir le chaos, et de rejoindre les leurs.

Michel regroupa autant de monde qu’il put, en leur disant que la punition du Créateur allait être terrible, mais que les justes pourraient vivre une nouvelle vie loin de la cité maudite.

Comme Timothé était pêcheur, il proposa de rejoindre le port pour fuir par le lac. Michel aida ceux qui méritaient de par leurs foi en dieu d’embarquer sur l’esquif. Comme il restait des places, il demanda à son ami de laisser monter des enfants qui s’étaient réfugiés près d’eux.

Des pleutres voulant fuir la ville, plus par peur que pour suivre la volonté de Dieu, tentèrent de prendre l’esquif d’assaut, mais Michel s’interposant, permit à son clan et aux enfants de quitter la ville sans encombres.

Une fois ses Amis en sûreté il resta seul, et six jours durant, il sauva ceux qui pouvaient l’être.

Le septième jour, il restait des gens à sauver mais plus la moindre barque. Comme par miracle deux autres esquifs apparurent, il invita donc ceux qui avaient le cœur pur à monter sur ces navires. Il semblait capable de lire dans les yeux des gens si leur foi était réelle, et il envoyait ceux qu’il jugeait digne sur la première barque et ceux qui fuyaient par peur ou pour sauver leurs richesses sur la seconde. Voyant les 2 navires remplis, il refusa de monter, disant que Dieu avait une mission pour lui et qu’il sentait qu’il devait rester pour sauver d’autres amis.

Arrivé à la sortie de la ville le premier navire se dirigea sans encombre vers le large, alors que le deuxième plus lourd à cause de l’or emporté fut bloqué par les hauts-fonds. Il disparu avec la ville lorsque les grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre, fissurant la terre en de nombreux abysses.

Certains survivant, loin de la ville, racontèrent qu’à ce moment là, alors que la pluie tombait malgré un ciel sans nuage, un arc en ciel venant directement du soleil tomba sur la ville , Michel choisi par Dieu fut ainsi emporté par une nuée céleste, et devint l’un des sept archanges.

Première apparition

La première apparition de l’archange est d’ailleurs celle qui fit de lui un ange guerrier alors qu’il n’a jamais fait coulé le sang.

Quelques générations après le jour du jugement et la mort de Michel, deux clans descendant directe de ceux qu’il avait protégés se disputaient car une partie avait construit un temple à Michel, et l’avait même renommé le considérant comme l’égal de dieu car il avait su les sauver. Les autres considéraient le sacrifice de Michel comme un exemple et non comme l’acte qui fait d’un humain un dieu.

Inspiré par l'ombre celui qui s’était déclaré Grand Prêtre d’Anubis vit son pouvoir grandir.(nom qu’il donnèrent à Michel on ne sait trop la raison, il se pourrait que ça soit le nom de son clan mais aucune trace de ce fait n’a été retrouvée en ce jour)Disant recevoir ses informations de son dieu lui-même, le Préla nomma un nouveau-né souverain du peuple car fils d’Anubis et en son nom il gouverna plusieurs année et fit raser le temple dédié à Dieu et déclara que puisque ce dieu n’avait pas su protéger ses fidèles, ceux ci deviendraient ses esclaves. Pour solidifier son pouvoir et faire oublier le vrai Dieu, il repris le nom des archanges pour en faire des dieux à leur tour.

Le patriarche des fidèles implorait dieu chaque jour et malgré ses souffrances le remerciait de ce qu’ils avaient.

Le Seigneur pris pitié et envoya l’archange en personne.

Saint Michel apparu en armure avec une longue lance et un large bouclier et se fit reconnaître de tous, en apparaissant au sommet du temple qui lui était destiné.

Le Grand prêtre l’interpella et lui dit : « Anubis, te voilà enfin es-tu venu remercier tes fidèles et nous récompensé d’avoir tant construit pour toi ? »
Michel de répondre, «non, je suis venu apporter la parole d’espoir de Dieu envers ceux qui ne se sont pas détourné de lui car nombreuses sont les communautés de fidèles qui parcourent le monde en attendant l’arrivée des prophètes qui les réuniront dans l’amour et l’amitié ». Le Grand Prêtre ne le reconnu point et donna l’ordre à ses gardes de prouver l’imposture en massacrant les fidèles du dieu unique. Michel s’interposa et 2 jours durant repoussa les assaillants sans en tuer aucun tout en permettant aux fidèles de fuir vers d’autres terres.

Après les 2 jours de combats les fidèles du grand prêtre étaient soit trop fatigué, soit trop blessé pour poursuivre qui que ce soit et ont vit des ailes pousser dans le dos de l’archange lui permettant de rejoindre les cieux. Le prélat fit exécuter tous les gardes par ses prêtres et dit que ce n’était pas Anubis qui était venu mais un dieu vengeur pour les punir d’avoir laissé en vie les serviteurs du faux dieu unique.

Il y a des variante sur cette légende prétendant que l'Archange était à la tête d'une armée d'ange, d'autre qu'il aurait armé le bras des plus fort des fidèles, et d'autre même qu'il n'a fait qu'inspirer le plus vaillant des serviteurs de Dieu pour mener la révolte et guider son clan à travers le désert. Tous cela n'a que peu d'importances le principal est que c'est l'intervention de Michel et la volonté de Dieu qui permis à ses enfants de fuir vers des terres plus clémente.

La légende du mont saint Michel

La deuxième apparition de l’archange que j’ai trouvé se situe à l'époque où certains Barbares vénèrent des Dieux alcooliques ayant pour seul temple des tavernes et pour seul liturgie la beuverie. A cette époque il existait une communauté de fidèles pourchassée par un barbare du nom de Saathan qui vénérait un Dieu alcoolique exigeant le sacrifice des enfants.

La communauté fuyant vers le Nord se trouva bloquée dans une forêt en bordure de l’océan.

Le patriarche de la communauté demanda à tous les siens de se préparer à se sacrifier dans l’océan pour ne pas tomber aux mains des barbares. Ils se sont alors dirigé vers le point le plus haut de la côte et se sont mis à prier le Seigneur pour qu’il demande à saint Michel de préparer leur venue.

Dieu ne pouvant tolérer de ses enfants mettent fin à leur vie fit savoir au patriarche par l’intermédiaire d’un messager céleste que ce n’était pas à l’enfant de choisir le jour où il rejoindrait son créateur. Il ordonna donc que s’ils l’aiment et avaient foi en lui ils abattraient de grands arbres et feraient une palissade autour du rocher. Une fois fait, ils ferraient un grand festin et allumeraient un feu au sommet du rocher pour que Saathan connaissent leur position.

Ainsi fut fait et sept jours plus tard la palissade finie, le feu fut allumé. Au matin ils virent les troupes de Saathant entourer le rocher et commencer à s’attaquer à la fragile protection du rocher. A l’aide de pierre et de lances, les fidèles se préparaient à se battre puisque tel était la volonté de Dieu. Alors que, à l'endroit même où le feu avait été allumé, un ange vêtu d’une armure et portant une lance et un bouclier apparu… Il ne dit pas un mot mais tous les fidèles surent qui il était.

L’archange Michel lança son arme vers l’horizon qui sembla se lever vers les cieux et avancer vers le rocher comme un mur de chevaux au galop, ce mur emporta tout sur son passage mais ne détruisit par la faible palissade. Les troupes de Saathan furent englouties et quand la mer se retira, elle avait fait du rocher une île entourée de sable mouvant où finissait de s'enfoncer l’armée vaincue par la foi des fidèles.
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MessageSujet: Re: "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien"   "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Icon_minitimeMar 20 Nov - 23:23

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Hagiographie : Saint Sylphaël

Le rouleau de ce manuscrit fût trouvé au delà de la grand plaine dans l’une des grottes antiques de Mogao à Dunhuang et ramené par le Frère Guillaume de Rubrouck voici deux cent ans.

Moi, Nemrod Aggadoth qui fût témoin de la chute d’Oanylone par châtiment divin et ne dois vie sauve qu’au devoir que m’impose le Très-Haut de transmettre ce témoignage aux générations futures, délivre, au seuil de ma vie et à la postérité humaine, le récit détaillé de tout ce que j’y ai vu...

L’incroyable destin de Sylphaël d’Hédon

En ces temps troublés pour la Cité vivait un jeune homme nommé Sylphaël d’Hédon. Il savait briller en société, était doué de talents en tous les arts mais ce qui faisait l’admiration de son entourage était son extraordinaire capacité à savourer chaque instant de la vie.

Nous le croisions fréquemment en compagnie de deux complices de taverne, Colomba la Radieuse et Lucifer le Cyclothyme mais tandis que ce dernier s’enivrait à l’excès jusqu’à devenir violent peu avant le coma éthylique (donnant lieu au célèbre quolibet « quand Lucifer boit, Colomba raque ») Sylphaël, roi des nuits d’Oanylone, goûtait tous les vins puis partait légèrement titubant donner son concert de lyre au profit de l’association « sagesse amassée d’Oane ».On voyait alors toutes les torches de ses adulateurs chavirés l’envoyer droit au firmament.

Souvent, le lendemain à l’aurore et après qu’il eût trouvé de nouvelles sources de délices en étudiant avec Colomba, il n’était pas rare de voir Sylphaël préparer une tisane au chevet d’un Lucifer aux traits ruinés, nauséeux, blafard. « Tu confonds jouissance et bonheur, mon pauvre Luc ! » le sermonnait Sylph tandis que son ami s’apprêtait pour une journée de mortifications et d’autopunitions en tous genres car telle une girouette folle, Lucifer le versatile ne cessait de passer d’un état de soif de plaisir extrême à un abattement coupable et dépressif «et ainsi éprouves-tu très durement ton corps par d’incessantes privations, d’éternels excès »

Quelque temps plus tard, Colomba, succombant au charme dévastateur de Sylphaël le voluptueux, l’épousa. Cependant malgré leur bonheur insolent les deux jeunes gens s’inquiétaient pour leur ami, qui comme bien d’autres habitants d’Oanylone, sombrait chaque jour plus gravement dans un abîme sans fond, mêlant la pratique d’inquiétantes coutumes sexuelles la nuit et , formulant d’étranges prières le jour, prostré et nu, au sommet d’une colonne sous l’œil bienveillant de la Créature sans Nom.

Celle-ci oeuvrait désormais partout dans la ville, sortant de la pénombre, flairant ses proies parmi les décombres de plus en plus nombreux sous les coups de boutoir de la colère de Dieu car l’heure du châtiment avait commencé.

La rébellion des corrompus

La Créature Sans Nom avait trouvé facilement ses auxiliaires parmi les êtres les plus débauchés de la Cité au nombre de sept dont Lucifer le Cyclothyme et ces factotum diffusaient leurs mauvaises pensées avec déconcertante facilité, instillant dans les esprits égarés par la peur d’obscures idées telles que : «Dieu a créé les riches pour donner aux pauvres le paradis en spectacle » «l’humain retrouvera ses biens s’il ne doute point de la faiblesse de Dieu » «L'éternité c'est long, surtout vers la fin» tant et si bien que la colère ainsi attisée déclencha un massacre.

Un matin nous retrouvions éventré dans les gravats et parmi bien d’autres, le corps de Colomba et pour la première fois je vis Sylphaël s’effondrer dans le même temps que s’écroulait la ville.

La tentation

Deux jours plus tard tandis que la Cité en ruine se vidait de ses habitants j’aperçu Sylphaël courir en tous sens dans une ruelle. Son teint était blême. Il me fit ce récit : « Cette nuit je me réveillais brusquement sentant la présence sous mon drap d’une forme : celle-ci semblait peser à mes côtés puis s’enrouler autour de mes jambes jusqu’à ce qu’elle m’étreigne complètement. Je fus pris d’une angoisse oppressante cependant je croyais reconnaître dans cette forme le corps de Colomba, mon épouse défunte et en même temps que la terreur peu à peu m’envahissait j’étais empli d’un flot de tendresse immense à son égard mais je savais qu’elle n’était plus et ce sentiment cédait la place à une impression de manque et une douleur irrépressible soudain je compris que j’étais en proie à un extraordinaire maléfice je devais lutter de toutes mes forces pour ne pas céder à cette chose abominable. Sans doute paralysé par une peur intense j’avais les pires difficultés à me mouvoir et la chose m’emprisonnait comme un étau. Après d’interminables secondes je parvins à atteindre la lampe à huile (j’avais l’unique pensée de faire la lumière pour affronter le sortilège) mais la flamme ne s’alluma pas. Alors, cédant à la panique, je me débattais avec l’énergie du désespoir car cette fois-ci j’allais mourir je ne cessais de crier « vas-t’en » en litanie ininterrompue et de plus en plus fort à la force maléfique dont j’étais la victime. Mon pouls s’emballait, mon cœur palpitait si vite qu’il allait exploser, la chose desserra son étreinte puis je ne sentis plus rien j’allumais la lampe et cette fois-ci, étrangement, la lumière se fît.

Le reste de la nuit j’ai médité sur cette tentative de possession de l’Innommable Créature et l’état d’acédie qui faillit me tuer lorsque j’étais pétrifié par l’angoisse.

Il nous faut accepter le courroux de Dieu, et cette ville, ç’est bien nous qui l’avons condamnée à la destruction, je m’en vais rejoindre le groupe des vertueux. "Pardonne-moi mon ami" lui dis-je "mais comment espères-tu incarner une vertu toi dont l'existence fût toute entière consacrée aux plaisirs ?"

Il répondit "mais parce que cette vertu est le plaisir même ! Dieu nous donna les sens pour le goûter et parce que l'amour de la vie reste l'Amour"

Sans s'attarder il partit prier pour sauver le monde en compagnie des Vertueux rassemblés à la septième Porte.

La cité d’Oanylone, bâtie en forme de cadran comportait huit portes correspondants aux subdivisions cardinales et la porte Ouest en était la septième, j’observais Sylphaël s’éloigner vers le couchant, ce fût la toute dernière fois que je le vis.

Infiniment plus couard, je quittais la ville précipitamment sans arme ni bagage, avant l’ultime chaos. ainsi il restait désormais sept vertueux face à sept corrompus.

Parmi les compagnons de fuite que je rencontrais par la suite, quelques uns avaient observé de loin le cataclysme final, l’engloutissement de la Cité et leurs témoignages concordaient aussi sur ce point, sept silhouettes avaient été vues, aspirées vers le soleil par des faisceaux ardents.

Je fus heureux de penser à la destination finale de Sylphaël qui toute sa vie avait été rayonnant.

Au dernier souffle de ma vie je commence des croquis à la hâte tentant de transmettre des souvenirs visuels de la grande Cité d’Oanylone au monde des survivants. Puisse l’humanité toujours se souvenir de l’exemple des vertueux et du châtiment des orgueilleux.
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MessageSujet: Re: "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien"   "Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Icon_minitimeMar 20 Nov - 23:32

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Hagiographie : Saint Gabriel

Naissance de Gabriel

Gabriel naquit par un jour comme les autres jours, par un jour qui ne différait en rien des autres jour. Rien ne laissait présager la place qu’il allait tenir dans les temps à venir, rien. Car Gabriel naissait comme les autres. Seules sa vertu et la pureté de son cœur allaient lui permettre de rejoindre le Très-Haut.

Les parents de Gabriel étaient pieux, mais comme nombre d'habitants d'Oanylone, le message de Dieu qu'ils avaient reçu et qu'ils lui enseignèrent était perverti. Ils lui inculquèrent que Dieu avait créé la Terre, qu'Il était la base et le moteur de toute chose, mais également qu'il infligeait punition sans raison, et ne régnait qu'en souverain tyrannique…

Bien que les quinze premières années de Gabriel se passèrent sans que rien arrive qui puisse le distinguer des autres enfants de son âge, il s'intéressa à la recherche de la Vérité sur Dieu, et comprit que celui-ci était un Dieu d'Amour et non de Haine...

La vie de Gabriel

Le père de Gabriel, qui se prénommait Vorian, était Marin et travaillait pour un riche armateur d'Oanylone nommé Léto. Celui-ci était un brave homme, juste avec ses pécheurs, mais il avait épousé Hécate, une femme méchante et cruelle. Ils avaient eu un fils, nommé Léviathan, qui était né quelques mois avant Gabriel. Léviathan avait hérité de tous les vices de sa mère mais d'aucune des vertus de son père. Il était colérique, fourbe et un expert du mensonge. Il était cependant excellent navigateur et son père l'avait dès ses quinze ans nommé capitaine d'un de ses navires de pêche.

C'était justement sur ce navire que Gabriel fut affecté lorsque pour ses quinze ans il commença lui aussi à travailler comme pêcheur.

Léviathan arriva hurlant comme à son habitude, crachant sur les pêcheurs pas assez rapides à son goût, les frappant et déclanchant en eux colère et ressentiment. Souvent les pêcheurs sombraient dans une colère noire et tentaient de se rebeller et de frapper Léviathan, mais celui-ci heureux de leur haine pour lui, évitait toujours les coups et s'acharnait alors à les frapper le sourire aux lèvres.

Gabriel assistait à tout cela, il voyait cet homme monstrueux qui était à peine plus agé que lui se délecter de la haine que tous lui portaient.
Cela faisait alors deux semaines qu'il était sur le bateau de Léviathan, sans que l'on ne puisse rien lui reprocher car il faisait bien son travail, quand Léviathan lui tomba dessus. Il lui reprocha d'avoir mal fait son travail, lui hurlant dessus pour voir sa réaction, mais Gabriel resta calme et sans colère ni haine. Les injures et cris de Léviathan glissaient sur lui comme la pluie sur une surface lisse. Rien de ce qu'il disait ne pénétrait en lui pour éveiller la colère. Déçu de la réaction de Gabriel, il le frappa un bon coup et repartit voir ailleurs.

Quelque temps plus tard, on apprit que Léto avait été tué par son fils, lors d'un des accès de colère de ce dernier. Il lui avait fracassé le crâne avec son sextant. Bien sûr, officiellement, cela n'avait été qu'un accident...
Devenu le patron, Leviathan devint incontrôlable, il déchaînait sa colère sur tous et engendrait ainsi la colère parmi tous ceux qui travaillaient pour lui.

Seul, Gabriel restait inébranlable devant les injures et les brimades de Léviathan. Ce dernier en restait incrédule, il ne comprenait pas que malgrè tout le déferlement de haine dont il abreuvait Gabriel, celui-ci reste calme, obéissant et travailleur...

C'est à cette époque que Gabriel rencontra un vieux mendiant aveugle qui lui dit ceci :

Citation :
« Comprends peuple que c’est toi qui te distingues et non ta naissance,
comprends peuple que Dieu te jugera en fonction de tes actes et non de ta naissance.
Il te place sur le chemin, et ce sont tes pairs les hommes qui, sciemment ou pas, le rendront sinueux ou droit, t’en éloigneront ou t’en rapprocheront mais c’est à toi et seulement à toi de décider là et vers où tu marches car au final c’est pour toi que tu marches.
Certes, tu dois marcher pour tes frères, tes sœurs et pour Dieu, mais c’est ton salut qui est en jeu.
En aimant Dieu, en aimant tes frères et tes sœurs les humains, tu ne peux qu’y gagner, si ce n’est sur Terre, ce sera ailleurs, dans l’astre du jour.
C’est à toi-même et à tes frères que Dieu te confronte car ce sont là tes plus grands ennemis bien que beaucoup cherchent à être bons. »
Ces dernières paroles emplirent son cœur et son âme et par la suite, la vie de Gabriel fut une sorte d’acceptation de tout le malheur du monde. Il avait déjà appris à subir le mal sans résister, maintenant, il savait qu'il devait surtout le comprendre, car pour lutter contre lui, quoi de mieux que de semer la paix et l’amour à l’intérieur même de ce mal ?

Il n’avait jusqu'alors jamais laissé parler sa colère ou sa haine, mais il savait maintenant qu'il lui faudrait dire non au mal lorsque celui-ci grandirait trop et sèmerait la discorde dans les âmes.

Il avait déjà une telle capacité à se contenir qu’il donnait de lui l’image d’un homme pour qui la vie n’avait plus de secret.

l avait désormais une telle confiance en Dieu qu’il se laisserait porter par la providence et l’amour divin.

Un soir, Dieu lui parla dans son sommeil et lui dit :

Citation :
« Homme, je souffle chaque jour ma parole dans le creux de ton oreille
et la profondeur de ton coeur
mais toi, pêcheur et profiteur,
tu changes les Ecritures,
et pervertis mes dires en me faisant parler à travers toi.
Nombreux sont ceux à qui j’ai transmis ma parole,
Mais tous ont souhaité la détourner,
Ne serait-ce que pour attirer sur eux la gloire,
Ne serait-ce que pour justifier une de leurs propres paroles.
Mais viendra le jour où je confierai à Un ma parole de sagesse
et à Un autre mes commandements.
Car je t’aime, Homme,
Et tant que tu voudras entendre ce que j’ai à révéler,
Je parlerai,
Et lorsque sciemment tu te fermeras totalement à mes dires,
Je t’enverrai brûler dans les flammes de l’enfer au plus profond de la Lune.
Car seule la souffrance pourra te faire voir que chaque jour j’œuvre pour ton bien.
En te faisant souffrir je te ferai comprendre que sans moi rien n’est et rien ne peut être.
Si je t’obligeais à me suivre tu ne comprendrais pas en quoi il est bon de me suivre.
Tu mets du temps à comprendre, Homme, Et pourtant je t’aime.
Ne cherche pas, Le bonheur est là, Dans la simplicité de ton cœur.
Va Gabriel, Transmets Mon message à ceux que tu jugeras dignes d'être sauvés.
Car Gabriel, Je te le dis, d'ici peu cette ère de décadence prendra fin.
Et seuls les justes seront sauvés. »
Alors Gabriel parcourut Oanylone à la recherche des justes, il leur donna une telle soif de Dieu que beaucoup, dans les vocations qui leur étaient propres commencèrent à oeuvrer pour la gloire de Dieu. Il leur expliquait aussi la nécessité de savoir ce à quoi nous sommes appelés. Il disait ces paroles :

Citation :
« Mes amis, mes frères,
Dieu réserve à chacun d’entre vous une voie particulière.
Il ne cesse de vous la crier au plus profond de votre cœur.
Sachez vous ouvrir à son appel et répondre « Oui ! »
En disant « Seigneur, tu sais ce qui est bon pour moi. Là où tu me mènes je ne saurai me meurtrir car c’est la voie qui est mienne. Là où tu me mènes, je ne saurai qu’être heureux malgré les épreuves.
Alors, Ouvrez vos cœurs. »
Beaucoup furent touchés par ses dires, mais cela ne suffit pas à maintenir la foule des hommes entêtés sur la voie de Dieu.
En effet, les Paroles d’amour qui émanaient de Gabriel parlaient de s’éloigner du péché pour toujours plus se diriger vers la pleine vertu que seul Dieu possède, pour toujours plus se diriger vers Dieu.
Mais, il était tellement plus simple de rester dans sa vie, il était tellement plus simple de perdurer dans le pêché… Pourquoi changer quand on est bien dans une situation ?

C'est alors que Leviathan, qui était toujours très intrigué face à la tempérance de Gabriel le fit venir. Quand il arriva, il vit son père attaché à un pilier de bois. Léviathan lui dit que son père avait perdu toute une cargaison de poisson, que c'était un mauvais élément et qu'il méritait une correction. Léviathan commença à frapper Vorian, Gabriel le supplia d'arréter, mais plus Gabriel suppliait, plus Leviathan frappait fort... Leviathan frappa si fort, qu'il transperça dans une explosion de sang le ventre de Vorian qui mourrut sur le coup, accompagné des pleurs de son fils...
Leviathan s'attendait à ce que Gabriel réagisse et, ivre de colère, tente de venger son père, mais Gabriel n'en fit rien, il tourna le dos et quitta la pièce, mais juste avant de partir il dit ceci à Leviathan : "Ta Haine et ta colère ne m'atteignent pas, tu penses être le plus fort, mais ta fin est proche, Dieu te punira pour tes péchés et tu seras condamné à une éternité de souffrance." Avant que Leviathan ait eu le temps de répondre, Gabriel était parti...

La chute d'Oanylone

Gabriel errait sur le port d'Oanylone en proie à une grande tristesse après le déchainement de violence auquel il venait d'assister. Il s'approchait du navire « Qué-Bec » , nom donné à ce bateau car sa proue représentait un albatros le bec grand ouvert : son armateur ayant dit "mais quel bec il a ce navire !" avec le fort accent des bas quartiers, ce fut pourquoi on choisit le nom de « Qué-Bec » à ce navire. L'armateur était un ami de Gabriel, il l'avait ramené dans le droit chemin quelques temps plus tôt.

Il s'apprêtait à aller le voir lorsque des éclairs apparurent dans le ciel.
Gabriel comprit tout de suite que l'heure de la chute d'Oanylone était venue.

Il décida immédiatement d'aller prévenir tous ceux qu'il avait rencontrés et qui l'avaient suivi dans la voie de la vertu pour les sauver.

Il commença par prévenir son ami Alcisde, l'armateur du « Qué-Bec » pour qu'il prépare le navire à embarquer tous ceux qu'il ramènerait, afin de les sauver.

Il parcourut alors les rues d'Oanylone prévenant tous ceux qu'il connaissait de se rendre au port et d'embarquer sur le « Qué-Bec », il leur disait surtout de ne rien emmener qui pourrait alourdir le navire.

Alors qu'il revenait vers le port accompagné de quatre orphelins, il vit Léviathan les yeux fous de râge et de colère projetter une énorme poutre sur le navire qui en tombant dans sa voile le fit prisonnier de la ville. Tandis qu'un Rire tonitruant de dément sortait de la gorge de Léviathan, Gabriel, n’écoutant que sa foi, fonça sur le pont pour aider à libérer le « Qué-Bec ». La poutre était trop haute, et Gabriel qui était très fort, proposa de faire une échelle de son corps. Il prit une planche qu’il tint à deux mains et dit à un des marins « Monte sur mon corps, tu peux m’utiliser comme une échelle » Celui-ci put ainsi grimper jusqu’à la poutre et libérer le navire. Tous crièrent alors « Vive Gabriel qui fit une échelle de son corps, vive le « Qué-Bec» libre ! ».

Ainsi libéré, tous montèrent à bord du navire.

Un homme demanda alors à Gabriel "Qu’attend Dieu de nous ?"
Ce à quoi Gabriel répondit :

Citation :
"Oane nous a pourtant gravé les paroles du Créateur sur le premier mur de notre cité, il y est écrit ce que Dieu a dit à nos ancêtres :
“Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serai aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve d’amour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que j’y enverrai, vivrons une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés n’y connaîtront plus que la tourmente.”

Mais moi je vous dis aussi ceci :

Ce jour est un jour tout neuf.
Il n'a jamais existé et il n'existera jamais plus.
Prenez donc ce jour et faites-en une échelle
Pour accéder à des plus hauts sommets.
Ne permettez pas que la tombée du jour
Vous trouve semblable à ce que vous étiez à l'aube.
Car demain serra peut être le jour où vous serez jugé."
Le navire s'éloigna tandis que Gabriel retourna dans la ville en proie au chaos absolu. Et, durant six jours, il fit tout ce qu'il put pour sauver ceux qui pouvaient encore l'être...

Vint alors le septième jour qui fut un cataclysme effroyable.

Gabriel était sur le port quand il vit Léviathan, fou de rage, tenter de fuir la ville sur son navire appelé le "Kraken", mais les éléments étaient déchainés et un terrible tourbillon se forma autour du Kraken et l'engloutit. C'est alors qu'un gigantesque tremblement de terre détruisit Oanylone qui fut submergé par les flots.

Des témoins virent alors un arc en ciel illuminer les cieux obscurs et certains reconnurent alors Gabriel tandis qu'il était emporté vers le soleil.

Prière à Saint Gabriel
    Saint Gabriel archange,
    ange de la Tempérance,
    ouvre nos oreilles
    aux doux avertissements
    et aux appels pressants du Très Haut.
    Tiens-toi toujours devant nous,
    nous t'en conjurons,
    afin que nous comprenions bien
    la Parole de Dieu,
    afin que nous Le suivions
    et Lui obéissions
    et que nous accomplissions
    ce qu'Il veut de nous.
    Aide-nous à rester éveillés
    afin que, lorsqu'Il viendra,
    le Seigneur ne nous trouve pas endormis.
    Amen.
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Hagiographie : Saint Georges

I. L’amitié

La foudre s’abattit tout près de là. Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville. Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant, tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.

Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait, mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse, contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:

“Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”
Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:
“Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de trésors les dévore.”
“Je sais”, répondit l’homme. “C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs montagnes d’or dans l’autre vie?”
“Non, certes pas”, lui répondit la vielle dame. “Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites? Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la richesse de l’âme?”
“La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”, demanda l’homme. “Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de plus beau trésor que l’amitié.”

Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”
“Mon nom est Georges”, répondit-il.

II. L’avarice

En ce temps-là, sur une des sept collines d'Oanylone, un homme tremblait plus que tout autre devant la colère divine. Il ne craignait pas pour sa vie, car celle-ci n'avait pas d'importance pour lui. Mais il était tant attaché à ses biens qu'il ne pouvait s'en séparer. Pendant que les gens massacraient et violaient, lui pillait les maisons inhabitées et accumulait les richesses jusqu'à en faire une véritable colline de métaux précieux, de tissus délicats, de mets succulents... Il décida de construire une tour si haute, si large si solide qu'il pourrait y entreposer ses biens à l'abri de la convoitise d'autrui. Il avait embauché des maçons et des soldats, leur promettant un salaire sans égal, les uns pour construire sa forteresse et les autres pour repousser les pauvres, les déshérités et les affamés qui en voulaient à ses richesses. Celles-ci recouvraient les pentes de la colline, illuminant les environs d'une lumière dorées et de senteurs appétissantes. Seuls les maçons pouvaient fouler du pied ces trésors pour aller construire la tour, mais lorsque l'un d'eux abandonnait son travail pour s'abandonner à la convoitise, les soldats dardaient son coeur de mille coups d'épée. Et le riche homme exultait à l'idée de pouvoir garder ses biens jusqu'à sa mort, admirant les pauvres et affamés qui entouraient sa colline et la couvraient d'un regard suppliant. Cet homme s'appelait Belzébuth.

Alors vint Georges, suivi de tous les malheureux qui avaient croisé son chemin. Lorsque ceux-ci virent le miel, le lait, la viande rôtie, les vêtements de soie et les coffres débordant de pierres et de métaux précieux, ils coururent prendre leur part, n'écoutant pas les exhortations à la mesure que criait Georges. Et les gardes dégainèrent leurs lames et donnèrent la mort à quiconque s'approchait des richesses. Lorsque le massacre se fut terminé et que les larmes remplacèrent les cris, Georges approcha des soldats, d'un pas calme et assuré. L'un d'eux, particulièrement zélé, lui présenta l'estoc de sa lame sous le menton, dans une attitude explicite de promesse de violence. Mais Georges lui dit: "Pourquoi as-tu tué ces pauvres gens?". "Je suis payé pour celà", répondit le soudard. "Et combien as-tu été payé jusqu'ici?", renchérit Georges. "Rien. Le sire Belzébuth me paiera une fortune lorsque sa tour sera construite et que ses richesses y seront entreposées", dit le soldat d'un ton sûr de lui. "Alors, tu tues pour servir une personne qui ne veut que conserver ses richesses et tu croies qu'il tiendra parole et te paiera ensuite, comme il te l'as promis?", l'interrogea Georges. "Bien sûr! Car sinon, ce serait de l'esclavagisme!", s'exclama le militaire, inquiet d'entendre une telle question. Alors, Georges conclut ainsi: "En vérité, je te le dis, quiconque vit pour les biens matériels, au détriment de l'amitié que tout enfant de Dieu se doit de porter à ses semblables, ne mérite aucune confiance. Au lieu de tuer pour défendre l'avarice d'un tel homme, prends ces richesses que tu foules du pieds et donne-les à ceux qui en ont véritablement besoin. Dieu a créé ces biens pour que toutes Ses créatures puissent y trouver de quoi vivre à l'abri du besoin, pas pour qu'un seul en jouisse plus qu'aucun autre."

Alors, les gardes posèrent leurs armes, les maçons cessèrent leur travail, les gens s'approchèrent, et ils se partagèrent les richesses à chacun selon ses besoins. Belzébuth hurla sa rage de voir ses biens lui échapper, passer de main en main. Mais celà se déroulait lors du septième jour de la punition divine sur Oanylone et la terre se mit à trembler. La tour en construction s'effondra et de larges failles s'ouvrirent à travers la colline, avalant goulûment les trésors. La plupart des gens s'enfuirent, encouragés en celà par Georges. Mais certains, continuaient à se remplir les poches de tout ce qu'ils pouvaient amasser. Belzébuth se battait contre tous ceux qu'il croisait, tant sa colère de perdre ce qui lui appartenait était grande. La colline s'affaissait peu à peu, mais Georges aperçut un enfant en pleurs, resté sur celle-ci, la jambe coincée sous un lourd coffre. Il courut jusqu'à lui alors que le sol tremblait, menaçant à chaque instant de s'effondrer. Lorsqu'il l'atteignit, il lui dégagea la jambe, le pris dans ses bras et tenta de rejoindre le bord. Alors, certaines personnes décidèrent de le rejoindre afin de l'aider dans cette tentative désespérée, mais toute la colline s'engloutit alors dans les entrailles de la terre, dans une gigantesque gerbe de flammes.

Les gens étaient anéantis par la tristesse de perdre de tels amis. Ils se demandèrent alors si Dieu ne prenait pas plaisir à faire souffrir Sa création. Mais il n'en était rien et ils le comprirent lorsqu'ils virent une douce lumière apaisante briller depuis le gouffre à leurs pieds. Et des êtres irradiant de calme et de douceur en sortirent, portés par de majestueuses ailes blanches. Les gens reconnurent en eux ceux qui venaient de mourir en tentant de sauver l'enfant. Mais ils virent surtout Georges, élevé au rang d'archange, tenir celui-ci dans ces bras et le rendre à sa mère, indemne. Puis, tous s'envolèrent jusqu'au soleil, où Dieu les attendait.

III. Les langues

Il fut un temps où le roi Hammurabi de Babylone guerroyait dans toute la Mésopotamie pour devenir le roi des rois. Un jour, ses troupes vinrent en la ville de Mari et y mirent le feu. La population était terrifiée et ne savait que faire pour se sauver. Alors, la créature sans nom vint murmurer à l'oreille d'un général babylonien et lui souffla l'idée d'exiger de chacun un tribut en échange de la vie sauve. Plus chacun donnerait, moins il risquerait la mort. Les riches seigneurs de la ville, ceux-là même qui conseillaient peu auparavant les Shakkanaku, les rois de la cité, approchèrent les premiers, apportant avec eux de lourds coffres emplis de richesses. Mais une vieille femme n'avait comme seul trésor que quelques grains de blé. Les soudards lui rirent au visage, affirmant que donner un tel présent était un affront au grand général babylonien. Ils dégainèrent leurs épées et s'approchèrent de la vielle femme, prêts à la passer par les armes. Mais un homme de haute stature et à la barbe argentée s'interposa. L'un des soldat leva son épée mais ne put l'abattre sur l'homme, comme empêché par une force invisible. Alors, ce dernier ouvrit la bouche et déclara:

"Pourquoi vouloir frapper cette femme? Alors que les riches seigneurs de Mari vous ont gardé par devers eux d'innombrables richesses, elle vous a offert tout ce qu'elle possédait. Tu te moques de son don, mais elle a donné de son essentiel alors qu'eux ne vous ont laissé que de leur superflu. Prenez ces quelques grains de blé et emportez-les avec vous: ils vous sembleront bien lourd au coeur de l'Enfer lunaire". Puis, il se dirigea vers les coffres et en distribua le contenu entre tous les habitants de Mari les plus pauvres et les plus affamés. Les gardes ne savaient que faire face à un homme désarmé, que l'on n'osait frapper et dont la force se trouvait dans la sagesse de ses paroles. Dépités, ils levèrent le camp et retournèrent à Babylone.

Le voyage était long jusqu'à cette puissante cité. La chaleur était intense et l'irrigation rendait l'air humide et lourd le long des rives de l'Euphrate. Mais lorsqu'ils arrivèrent, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent l'homme à la barbe d'argent les attendre au pied des gigantesques murailles. Le général lui demanda: "Mais qui es-tu, toi qui parles avec tant de sagesse?". "Je suis l'archange Georges, modeste serviteur du Dieu unique, celui que vous avez oublié au profit de légions de fausses divinités et d'une vie de péché", répondit-il. Il ajouta: "Suis-moi jusqu'à la ziggurath et tu verras par toi-même le jugement de Dieu, comme je le vis moi-même il y a déjà longtemps". Alors, le général et ses gardes suivirent l'archange jusqu'au bas d'une gigantesque tour à étages sur lesquels poussait une végétation florissante, preuve de la toute-puissance du roi Hammurabi de Babylone.

Alors, saint Georges leva les bras et déclama: "De tous temps, les enfants de Dieu parlent une seule et même langue, car frères et soeurs doivent se comprendre pour s'aimer. Mais ils se déchirent aujourd'hui car ils ont oublié leur père et son amour. Un jour viendra où les prophètes se succéderont pour leur rappeler d'où ils viennent et où ils iront. D'ici-là, vous êtes jugés non pas sur votre foi, mais sur votre amour du monde qui vous entoure. Apprenez à le connaître et vous apprendrez à l'aimer. Pour ce faire, Dieu, dans Sa grande mansuétude, a décidé de diviser la parole de Ses enfants en de multiples langues, afin que vous deviez faire l'effort de vous découvrir l'un l'autre."

Et saint Georges abattit les bras et la tour s'effondra en une immense gerbe de poussière. Depuis ce jour, la parole des enfants de Dieu est multiple et nous devons apprendre l'un de l'autre pour vivre. Ce faisant, nous comprenons à quel point nos différences sont trompeuses et que nous sommes tous frères et soeurs.
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Hagiographie : Saint Miguaël

Par Garmon de Vaisuny
Traduit du latin par Frère de Sauvigny, Franciscain.

Naissance de Miguaël et Belial
***


1. Dans la ville d’Oanylone vivait Adiguaëlle, femme de Théophile de qui elle attendait deux jumeaux. Ces enfants avaient été conçus dans l’amour le plus grand et n’avaient été entachés d’aucune luxure. Adiguaëlle était une femme généreuse toujours à l’écoute de son entourage. Habituellement, elle s’occupait des plus pauvres mais en ce moment la situation était difficile, les hommes commençaient à se détourner de Dieu, à sombrer dans la paresse et dans l’avarice ce qui créait de plus en plus de rivalités entre les oanyloniens et cette situation n’allait pas pour diminuer la pauvreté, au contraire, le nombre de nécessiteux ne cessait de grandir et ceux-ci étaient méprisés par les plus forts. Ne voulant léser personne, Adiguaëlle s’occupait de chacun d’eux mais déjà, la créature innomée inspirait à ceux-là la jalousie et la soif de vengeance. Epuisée par cette situation et par l’enfant qu’elle attendait, Adiguaëlle ne pouvait plus les maintenir dans le droit chemin. Elle mit au monde deux garçons, l’un nommé Miguaël qui selon une légende signifie « donne et aime » ; l’autre Belial ce qui signifie « donnes et tu recevras ». A ce moment-là, la créature sans nom persuadait les plus pauvres d’aller tuer cette famille, l’amour qui régnait entre eux et l’amour qu’ils portaient au Très-Haut était, selon ses dires, la raison qui forçait les plus forts à mépriser les plus faibles.

Pressentant le danger, Théophile prit Miguaël et son frère des mains de sa mère et après les avoir embrassé les cacha sous une caisse. A peine avait-il reposé la caisse que déjà ceux pour qui Adiguaëlle œuvrait chaque jour entrèrent et les tuèrent de la façon la plus horrible qui soit. Mais les enfants, sous leur caisse furent épargnés car on ne les avait pas vus.

Accueillis
***


2. Ils furent recueillis par Ménopus, un homme âgé et pieux qui ne savait rien de l’origine de ces « amours » comme il aimait à les appeler, et qui ne souhaitait rien en savoir. Il donnait à ces petits du lait qu’il produisait grâce à sa vache Minerva, vache qui deviendra célèbre, bien plus tard, chez les païens pour avoir donné du lait, comme si ses congénères ne le pouvaient pas… Mais revenons à notre histoire, la lumière de la chandelle baisse et il faut que je finisse d’écrire avant que l’on ne me retrouve. Ces deux jeunes garçons grandirent donc sans jamais se séparer ; existait entre eux un lien si grand qu’il allait au-delà de l’amitié et de l’amour fraternel mais malheureusement l’un d’eux allait finir par se détourner.

La tentation de Belial
***


3. Ces deux petits, malgré les tentations de la créature sans nom continuaient à grandir pieusement et n’hésitait pas à privilégier les autres par rapport à eux-mêmes. Bien sûr après ce qui était arrivé à leurs parents, dont ils ne savaient rien, mais sur quoi ils furent avertis en songe, ils essayaient d’être discrets jusqu’au jour où la Créature vint parler à Belial :
« Pourquoi privilégier les autres surtout quand ceux-ci n’ont rien à vous offrir, servez donc des riches, eux vous paieront, ainsi vous ne travaillerez pour rien. »
Belial lui répondit :
« Je n’ai jamais travaillé pour rien, ces personnes ont besoin de moi, si nous ne le faisons pas qui le fera ? »
-Personne mais que te donnent-ils en échange, rien, ils pestent contre toi car plus tu leur donnes, plus ils veulent. »
Cette réflexion ne le toucha pas de suite mais au fur et à mesure qu’il grandissait, celle-ci insistait et il fut un moment où il ne put plus faire face. Il commença par demander des sous en échange mais les pauvres déjà sans argent ne purent plus donner. Il arrêta donc là son service et commença lui aussi à entrer dans la paresse et le pêché, se satisfaisant toujours plus de ses actions et ne voyant pas qu’il n’était pas indispensable.

La tentation de Miguaël et sa prière
***


4. La créature sans nom vient ensuite parler à l’oreille de Miguaël mais celui-ci connaissant ses intentions ne voulut pas l’écouter car plus il se laisserait tenter, plus il serait dur de résister.
Entendant en prière, il se mit à genoux et récita la prière suivante qui sera longtemps utilisée par les clercs.
    « Ô Dieu Très-Haut,
    Père de l’humanité
    Et Toute-Puissance divine,
    Ferme mes oreilles
    Aux tentations
    Et ouvre mes yeux
    A l’amour sans fin que tu me donnes,
    Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir,
    Aimer ceux qui doivent l’être,
    En sachant toujours,
    Que si je n’étais pas là,
    Quelqu’un d’autre serait là pour le faire
    Car c’est Toi qui parle par ma bouche
    Et qui œuvre par mes mains.

    Pardonne à mon frère et à tous les autres
    Ils ne savent pas ce qu’Ils font. »

Ce jeune homme était béni de Dieu, c’était sûr, il avait été choisi afin qu’il donne sa vie pour ce monde. Devant une telle force et bénédiction la créature sans nom ne pouvait plus rien et même si elle le tenta bien d’autre fois, ne pu jamais convaincre Miguaël, ne serait-ce qu’un peu.

La punition-institution des Archanges
***


5. La situation des hommes n’allait pas en s’arrangeant. Ceux-ci ne voyaient plus Dieu et n’agissaient plus qu’en fonction d’eux-mêmes au détriment de leurs frères et même de leur propre famille. Cela menait à des rivalités et même bien souvent la loi du plus fort menait à des crimes sans précédents.
C’est à ce moment-là que la Punition Divine tomba, non pas que le Très-Haut n’aimait plus ce monde mais s’il n’intervenait pas, il courrait à sa perte.
Alors des éclairs se firent et tandis que beaucoup fuyait, les plus déterminés luttaient tant bien que mal et se divisèrent en deux groupes :
Ceux qui incarnent à eux seuls tous les pêchés du monde, les inaudiendis (NDLR : en latin, ceux qui n’entendent pas) étaient dirigés par sept hommes maléfiques : Asmodée dit le gourmand, Azazel le luxurieux, Lucifer l’acédique, Belzébuth l’avare, Léviathan le colérique, Satan le jaloux et bien sûr Belial l’orgueilleux.
Ces sept, croyant l’innommée assuraient que cette punition était la preuve incontestable que Dieu ne les aimait pas.

De l’autre côté, conscient de leurs fautes, un groupe prêchait la repentance. Mené par Gabriel, Georges, Michel, Galadrielle, Sylphaël, Raphaëlle et Miguaë, ils incarnaient respectivement et contrairement aux inaudiendis les sept vertus qu’ils tentaient de défendre : la tempérance, l’amitié, la justice, la conservation, le plaisir, la conviction et le don de soi.

Ces deux groupes avaient chacun leurs adeptes, les Pêcheurs étant les plus nombreux, il fallait aux Vertueux une foi sans faille pour tenir et ne pas se pervertir.

Au bout du septième jour, de grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre et fissurant la terre en de nombreux abysses, envoyèrent les inaudiendis au plus profond de celles-ci.
Mais parmi ce carnage, une nuée céleste vint et amena les sept bons au plus haut de la voûte céleste.
Là, une douce lumière rayonnait. Ne sachant pas encore où ils étaient, la peur aurait pu les prendre mais cet endroit était si doux et apaisant qu’ils s’y sentaient bien et éprouvaient une immense sensation de chaleur, une sensation d’amour.
C’est alors qu’une voie forte et tendre ce fit entendre :
« Mes enfants, vous voici devant moi car vous avez compris que je ne punissais ni par jalousie ni par plaisir mais parce que la race humaine avait atteint un point où seule la Punition pouvait la remettre sur Mon droit chemin. Je vous nomme pour cela Archanges, vous incarnerez les sept vertus que vous défendiez en bas et vous serez dorénavant les inspirateurs de toutes vertus. Je vous donne trois paires d’ailes, signe de votre pouvoir et de votre rang
Allez maintenant, le paradis vous attend. »

Damnation éternelle
***


6. Les inaudiendis, furent envoyés au plus profond des abysses, là où le feu gronde et où les pêcheurs sont suppliciés.
Si l’on regarde, tous les êtres de la création sont pêcheurs mais le Très-Haut, dans sa grande bonté à proposé le pardon, qui n’accepte de le recevoir garde son pêché et le subira jusqu’à la fin des temps.

Belial et l’orgueil de détourner à nouveau les hommes de Dieu

Institution de l’exorcisme
***


7. Au commencement de l’Eglise, celle-ci était encore frêle et Belial se dit que pour mieux la détruire il fallait agir de l’intérieur. Toujours aussi orgueilleux, il décida de prendre possession du corps du plus haut dignitaire de l’Eglise : le Pape. En ce temps-là, le pape Hygin était touché par une grave maladie, Bélial, empli de lâcheté en pris possession et dès ce moment, les traits du Saint-Père commencèrent à changer. Un servant, Mirall s’en rendit compte et supplia le Très-Haut d’envoyer quelqu’un. L’archange Miguaël, saint patron de la contre possession, nommée plus tard exorciste fut envoyé.
Il fusa aussi vite qu’il lui était possible, ses six ailes battant à perdre le souffle, si l’église tombait maintenant le résultat serait atroce. Il entra dans le corps d’Hygin, ses pensées vertueuses devaient ressortir, mais euuuhhhhhh, de son côté Bélial luttait aussi.

« Tu oses intervenir contre ton propre frère Miguaël ?
Tu ne voies pas que ton Dieu se sert de toi ?

-Tu n’es plus mon frère Bélial.
Je te renie, repars d’où tu viens, repars peupler les abysses, seul Dieu est souverain, seul Dieu est le maître. Que seules les vertus de cet homme surgissent ! »

Pendant que se déroulait cet affrontement, le ciel et la terre semblaient eux aussi s’affronter dans un combat décisif.

« Repars d’où tu viens, prince des démons et laisse l’âme de cet homme en paix, tu entends ??
Vade retro Belias ! Repars d’où tu viens !!!!!!! ».

A ce moment-là, une flamme surgis de la bouche du possédé et parti s’écraser au loin sur l’astre dominant la Nuit pendant que le ciel reprenait sa teinture normale.

Saint Miguaël monta aux cieux en gloire assis sur une nuée et accompagné de mille voies célestes chantant la gloire de Dieu car seul Dieu est souverain.

Ceci arriva en l’an de grâce 140.
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Apôtres : Kyrène

Kyrène est de 3 ans la cadette de Christos. Enseignante en histoire hellénique, elle était dotée d'une grande connaissance de la philosophie d'Aristote, vivait pour enseigner et se trouva naturellement attirée par l’enseignement de Christos. Durant le même temps, prônant amour et absolue tolérance, elle avait converti une ancienne milice, l'amenant à déposer les armes, préférant la recherche d'une paix constructive avec les Romains aux tentatives infructueuses de les contraindre au départ par la force.

La vision d’amour dégagée par Christos fit qu’elle fut la première des femmes à accepter d’être un de ses apôtres de l’Amour universel, toujours à la recherche de l’amour désintéressé. Elle prêchait déjà à ses cotés et c’est d’elle que vient la citation «aimez-vous les uns les autres ; comme Christos nous aime, nous aussi. Aimez-vous les uns les autres ; À ceci tous connaîtront que vous êtes ses disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Après la crucifixion, elle continua à prêcher l’Amour et la compassion, la mort de Christos l'ayant confortée dans l'opinion qu'il était préférable d'accepter son destin, quel qu'il soit, plutôt que d'user de violence pour tenter de l'infléchir. Pourtant, elle réfléchissait à ce que le Messie Christos lui avait dit un jour: « J’accepte mon destin qui est de souffrir par Amour de vous, et mes évêques n’auront pas la même mission. Vous devez vivre par le verbe, mais d’autres auront le destin de vous protéger par le fer, car l’humanité porte encore une trop grande part d’ombre en elle. Vivez et prêchez, mais acceptez que certains aient la charge d’utiliser le fer pour défendre l’Eglise si elle est attaquée par icelui. Jamais cependant ils ne devront utiliser le fer pour leurs ambitions propres, ou bien celles de leurs chefs. »

Un jour, près de dix années après la mort de Christos, alors qu’elle marchait dans Jérusalem pour rejoindre ses élèves, elle vit deux soldats romains qui tabassaient un vagabond et elle s’interposa par ces mots :

"Mais par l’Amour de la Création, arrêtez cette violence, que voulez-vous à ce pauvre être pour être si brutaux ? "

Les deux hommes se retournèrent en la regardant pour lui dire d’aller voir plus loin, si elle ne souhaitait pas se faire montrer combien ils étaient capables de l’aimer... Ils partirent en riant traînant le malheureux derrière eux. Kyrène les suivit en prêchant l’amour la tolérance, jusqu’à ce qu’un des deux soldats fasse demi-tour, et la frappe avec son bouclier. Seule l’arrivée d’un groupe de ses élèves fit fuir les deux soldats, entraînant avec eux leur victime. L’aidant à se relever, ses élèves lui dirent :

"Mais, très sainte et noble maîtresse, comment, nous qui refusons la violence, pouvons nous nous opposer à celle des autres ?"

Elle leur fit son cours sur ce sujet. Depuis la destruction de la grande cité d’Onalyone, les communautés humaines s’étaient organisées à l’origine autour de règles morales envisageant leur propre survie. Les règles morales existent parce que les êtres humains sont libres de leurs propres choix, et qu’une part en eux écoute encore le message des violents. Car l’humain doit tendre vers Dieu, mais est encore rempli d’ombre. Comme il tend vers la perfection, il sait naturellement en tant qu’enfant de Dieu, être raisonnable et capable de choisir la raison, mais il doit encore être guidé. Nous devons tendre vers une communauté suivant des lois universelles, et la route la plus longue est faite de paroles et d’amour. C’est à cette fin que l’humain a reçu le verbe et l’écriture. Mais parfois l’humanité prendra le raccourci d’utiliser le fer, car lui aussi fut donné à l’homme par Dieu. Et pourtant, le fer a été donné à l’homme comme la créature sans nom a été laissée parmi nous, dans le but de nous tenter, et pour que nous l’oubliions en tant qu’arme. Un jour je vous le dis, nous vivrons dans un monde d’amour où seul nous importera ce que le Très Haut voit en nous, et non plus ce que notre voisin y voit, et ce jour uniquement les armes ne seront plus sorties de leur fourreau. Mais pour que ce jour arrive, nous devrons séparer le fer et le verbe, ceci sans pour autant négliger le recours au fer par ceux qui choisiront de défendre les prêtres du Très Haut. Le messie est venu définir des règles, car comme Aristote l’a dit déjà «il faut préférer se contenter de l’acceptable que d’exiger l’impossible directement ». La violence est donc acceptable contre la violence, si le but est la justice ou la défense de la vraie foi. Il nous faut pouvoir opposer la parole à la parole, mais aussi le fer au fer.

Ne soyons pas comme la tribu des Bisounours, qui n’a pas su comprendre que parfois les choses ne se passent pas comme il le faudrait, que nous ne devons pas attendre de Dieu qu’il nous protège, car il nous a donné la possibilité de le faire. Nous ne pouvons pas le remercier pour le libre arbitre et nous en remettre aveuglement aux événements. Rappelez-vous, juste après la destruction d’Onalyone, que cette tribut ayant suivit l’exode demanda à Dieu une oasis bien à elle, au centre du désert. Un endroit béni par Lui, où ils auraient tout à disposition et pourraient vivre de concours de beauté, de fêtes païennes et permanentes, et où nul ne leur imposerait rien d'autre que d'aimer et être aimé. Ils demandèrent tant et tant que Mhour leur répondit : « aide toi et le ciel t’aidera ». Après avoir délibéré sur cette réponse, ils ne le comprirent pas et crurent qu’il suffirait de partir et qu’encore une fois Oane leur apparaîtrait, donnant ce qu’ils demandaient. Ils partirent donc sans rien, afin que ça dure moins longtemps, dans la direction du levant, pour finalement disparaître à jamais et devenir une simple légende. Notre créateur nous a donné les moyens de nous protéger de la pluie, Il nous a donné la science de la construction, mais critique-t-on le bûcheron qui abat des arbres pour lui ? Le Créateur ne nous a pas permis de venir au monde vêtus, mais a rendu possible les tisserands, qui ont besoin de faire tuer des animaux comme les bouchers...

Chacun a sa place, le soldat a sa place de la même manière pour aider la construction de l’Eglise, mais il a une grande responsabilité. Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par Dieu. S’il combat sans haine, pour servir les desseins du Créateur, et respecte les jours de prières, il en sera pardonné.

Le choix de la raison, au moment de prendre une décision, est ce qui conduit vers le Très Haut, car la raison entraîne la compréhension, la compréhension conduit à l’amitié désintéressée, l’amitié conduit à l’Amour parfait, et l’Amour élève vers Dieu. La violence mène immanquablement vers l’exclusion et la rancœur, nous éloignant ainsi du Très Haut. Ainsi, l’élimination progressive de la violence est, en même temps, le secret des morales et le critère même de toute action politique qui se veut morale.

Après que plusieurs de ses prêcheurs aient disparu, après avoir été emmenés par des soldats de l’empire, elle était l’autorité aristotélicienne à Jérusalem. Bien que non violente, elle se résolut à créer une garde rapprochée pour protéger les prêcheurs de Jérusalem, et nomma un de ses disciples Vice-dominus (origine du titre de vidame) pour la diriger.

Bien loin d’aider ses prêtres, cela inquiéta le préfet qui fit arrêter tous ceux qui portaient la croix aristotélicienne. Il fit tuer ceux portant une arme pour trahison envers l’empire de Rome, et condamna à la crucifixion ceux possédant la robe de prêtre. Les sympathisants eurent le choix de renier Christos et ses disciples ou de finir au coté de Kyrène.

Tous ses disciples choisirent de la suivre jusqu’au bout, et on compta 33 croix sur la colline, le jour de l’exécution. Il est dit que, juste avant de mourir, elle cria une citation de Christos : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !"

On ne possède pas de texte de Kyrène, cadette des apôtres, car tous ses biens furent confisqués par le préfet de Jérusalem. On ne possède qu'un compte rendu de son cours sur la violence, et une copie de sa main de l’histoire de la tribu des Bisounours, qu'elle avait offerte à un de ses élèves, parti en Gaule avant le massacre.

Elle mourut donc en martyr exactement 12 ans après Christos.
Ceux de ses fidèles qui n’étaient pas à Jérusalem, et qui ont donc échappé à l’exécution, vinrent enlever les corps pour leur offrir des funérailles décentes. Le suaire de Kyrène fut exhumé ultérieurement, il fut retrouvé intact en dépit du temps écoulé.

Son symbole est une plume d’oie sur un bouclier, et sa relique, son suaire.

Annexe l'histoire de la tribu des bisounours d'après les textes de Kyrène :

Citation :
Parmi les tribus qui avaient fui la cité d’Onalyone, il y avait une tribu portant le nom de Bisounours, on sait qu’ils avaient une vision de la vie très tournée vers Dieu, mais de façon assez simpliste.

Les Bisounours vivaient à l’écart des autres, car ils ne voulaient pas trop qu’on leur fasse des remarques sur le fait qu’il mettait tellement l’amour au-dessus de tout qu’ils en oubliaient de travailler et vivaient donc surtout au crochet des autres. Pour eux, Dieu vivait tout là haut, au pays des arcs-en-ciel et des nuages douillets, dans un royaume merveilleux où à leur mort, ils seraient reçu sans être jugsé, puisqu’ils vivaient sans malice d’amour et de fêtes.

Prenant la réponse d’Oane au pied de la lettre, pour eux la seule chose demandée par le Créateur était de s’aimer et de l’aimer, chacun sa place et la leur était clairement de faire la fête.

Dans la grande cité, ça ne dérangeait personne et au contraire on aimait les inviter aux fêtes, car ils n’avaient pas leur pareil pour inventer des concours et des thèmes de fêtes pour n’importe quel sujet. Il avait fait bien entendu des concours de celle qui avait la plus belle coiffure, celui qui avait les plus beaux pectoraux, les plus jolis mollets et même organisaient des courses d’escargots. Ils aimaient tant les fêtes, qu’ils se mariaient juste pour en avoir une et demandaient l’annulation du mariage en inventant des vices de procédures lors de grand concours... on dit même qu’ils avaient organisé des concours sur les plus belles raisons d’obtenir le divorce et avaient demandé aux législateurs d’étudier un texte de loi, qui limiterait la validée du mariage pour ainsi économiser une procédure en séparation qui étaient très coûteuse à l’époque et qu’en général les Bisounours étaient toujours fauchés.

Bref vous comprendrez que tout ça était très amusant, mais qu’après la punition de notre Créateur les survivants ne désiraient plus trop ne penser qu’à des futilités même pour favoriser l’amour de son prochain.

De plus, la vie était dure et si le partage était de mise, tout le monde devait participer ce qui n’était pas du goût des Bisounours.

Les Bisounours désignèrent leur Miss et Mister sourire comme chef, et celui-ci vint chaque soir trouver Mhour pour lui demander de contacter Oane et demander qu’ils aient leur propre oasis puisqu’ils n’étaient plus les bienvenus... ce à quoi Mhour finit par répondre : « aide-toi et le Ciel t’aidera ».

Les Bisounours firent un concours pour trouver la meilleure explication et décidèrent de suivre l’explication gagnante «si on se tire, Dieu que nous aimons ne nous abandonnera pas et on aura notre oasis »

Ils firent donc une grande fête d’adieu et partirent avec un minimum de bagage, histoire de ne pas se charger puisque Dieu viendrait satisfaire à leur besoin le moment voulu.

Malgré tout, les sages des autres tribus tentèrent de les dissuader de partir, mais ils dirent que rien ne pouvait leur arriver, car ils aimaient Dieu et attendaient que Lui à son tour les sauve par amour.

Mhour eut beau les sermonner et leur dire que chaque action que nous faisons détermine ce que nous devenons, et que le Créateur attend de nous que notre amour soit sans condition. Ils n’écoutèrent qu'eux même et prirent la route vers le levant, sans même admettre qu’ils retournaient en fait vers le lac salé qui recouvre les ruines de la cité maudite.

On n’entendit plus parler d’eux en dehors de contes pour enfants où on parle de gens qui pensent que tout est amour gloire et beauté...
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Apôtres : Calandra

Prologue

L’histoire débute après la mort et l’ascension de Christos, et donc aussi de la retraite des apôtre de Jérusalem vers un lieu secret pour discuter de la future Église, de ce qu’ils virent et aussi de quelles actions devraient être entreprises. La plupart se sont séparés, quelques uns sont partis en groupes de deux et la majorité seuls, tous déterminés à répandre la parole d’Aristote, dans sa nouvelle interprétation, mais aussi la parole de Christos.

C'est l'histoire de la portion d'un de ces voyages, celui de Calandra et de son compagnon Bertilde.

Chapitre I : Une rencontre fortuite

Les prêches de Calandra en faveur de l’Église Aristotélicienne la ramenèrent à Jérusalem. Ses blessures psychologiques toujours vives et ses souvenirs de la mort de Christos toujours frais, Calandra faillit presque obéir à sa logique, qui lui commandait de rebrousser chemin et de laisser la ville à elle-même. Mais elle réalisa que sa logique ne pouvait être que dans l’erreur et franchit donc les portes de la ville, espérant ne pas être reconnue et persécutée.

Sur la route, à encore quelques lieus des portes de la ville, elle croisa une vieille dame qui balayait sous un arbre. C’est avec compassion que Calandra s’approcha de la déshéritée. Elle vit alors que la peau de cette dernière avait été victime de violence, l’on y voyait des contusions et des abrasions. Toute sa passion déferla alors sur la pauvre femme et, sans même se demander, elle se jeta à genoux et l’embrassa, la prenant dans ses bras. La pauvre victime, elle, se laissait ainsi prendre sans résistances.

Quand la peine que Calandra avait pour la pauvre femme s’estompa, elle se sentit assez forte pour la relâcher, ce qu’elle fit donc. Calandra la regarda de la tête aux pieds. C’était une femme bien bâtie et il ne faisait aucun doute qu’elle avait d’abord résisté à ses agresseurs. Calandra fixa alors son visage. À part quelques saletés et des taches noires sur les dents, elle ne vit que défiance et passion.

-Dîtes-moi, mon enfant, comment vous nomme-t-on?, demanda Calandra.

La réponse ne se fit pas attendre, «Je m’appelle Publia Iulia Velina et je vous remercie, mère, de m’avoir prise dans vos bras.»

-Dîtes-moi, ma fille, qui vous a fait pareille chose? Pourquoi êtes-vous ici, sur les terres, n’ayant sur le dos que quelques chiffons? Comment pourrais-je vous aider?. Calandra s’assit à coté de la dame et la pris dans ses bras pour la réconforter.

Publia se tourna alors vers Calandra et la fixa dans les yeux. «On m’a dit que je n’étais pas la bienvenue à cause de quelque chose qui se passait en ville… que l’on ne voulait pas de moi, alors on m’a battue, on m’a poussée dehors contre mon gré, dans les rues. Ce que je porte, j’ai du le chercher dans les poubelles de Jérusalem. Les gens ne sont pas très généreux depuis les récents évènements. Ma mère, j’ai tout ce que vous pouvez me donner, vous ne pouvez m’aider plus…»

Calandra serra encore plus fort la jeune femme. «Je vous prendrai comme ma fille, nous rentrerons ensembles dans Jérusalem et nous y trouverons logis.»

Le soir même, les deux femmes entrèrent dans la ville et trouvèrent, en périphérie toutefois, toit où dormir.

Chapitre II : Le séjour à Jérusalem

C’est ainsi qu’ils passèrent deux jours à Jérusalem. Dès que les blessures de Publia furent guéries, elle s’appropria de modestes vêtements et se munit d’un bout de bois assez travaillé pour servi de canne, canne qu’elle utilisa pour effectuer ses quotidiennes commissions et ses quelques achats. Calandra craint moult fois que la canne s’affaisse, mais Publia marchait sans efforts, mais elle se retint de faire quelques commentaires déplacés.

À chaque jour, elles parcouraient la ville, se rendant dans de nouveaux secteurs à chaque fois. Calandra profitait de ces promenades pour expliquer à tous la foi aristotélicienne, particulièrement à Publia, qui finit par avoir foi en Aristote et Christos, quoique Publia prit toujours bien soin de rester aux aguets. Au fur et à mesure que Publia se rapprochait du chemin de la vertu, son amitié avec Calandra n’en devenait que plus grande.

Un jour, tard dans l’après-midi, les femmes reçurent quelques denrées, du pain et du maïs… rien de plus, mais cela les contentait parfaitement. Alors qu’elles parcouraient les ruelles qui leurs permettaient de parcourir la ville plus rapidement, Calandra demanda : « Publia, tu es croyante en notre Saint Église, alors pourquoi ne me laisses-tu pas te baptiser, comme j’ai baptisé plusieurs autres devant toi?»

- Ne pourrai-je plus venir avec toi si je ne suis pas baptisée? , de répondre Publia.

- Non, bien sur que non, tu es aussi mon amie, je ne serais plus la même sans toi. , répondis Calandra.

- Puis-je vivre selon les préceptes d’Aristote et voyager avec toi-même si je refuse le baptême?

Calandra, bénie par la sagesse et la passion, répondit : « Mais pourquoi refuser? Le baptême, c’est la prochaine étape de l’assurance de la foi en Aristote et Christos, c’est cette étape qui te permet d’atteindre le paradis solaire à ta mort. Je te connais très bien, je sais que refuser la baptême, c’est te mentir à toi-même.»

- Le chemin de la vertu, de la foi envers le Très-Haut, ses prophètes, Aristote et Christos, est un chemin personnel jusqu’à un point tel où l’on entre dans la grande famille aristotélicienne et que l’on découvre l’amitié. Je ne suis pas encore prête à cette étape. Je t’assure que je ne mens pas à moi-même, je ne fais que m’assurer que je fais le bon choix. , répondit avec émotion et connaissance Publia.

Elles rentrèrent alors à l’auberge où elles se préparèrent leur repas. Elle ne mangèrent que le strict minimum et remballèrent le reste pour le lendemain. Elles attendirent que le soleil se couche en essayant de deviner leurs pensées mutuelles et, lorsque la pénombre enveloppa la ville, elles s’endormirent.

Chapitre III : de l'orage et des éclairs

Vint un jour qui commença comme les autres... les oiseaux chantant, un vent, lent, paresseux venant de l’ouest, et le soleil entrant dans la pièce, éveillant les deux pour un autre jour. Ils se préparent comme d’habitude, s’habillèrent, mangèrent une farine de maïs détrempée, Calandra prépara ses cours, et Publia prépara son bâton pastoral. Tout était normal chez eux, mais tout ne serait pas pareil bientôt.

Elles entrèrent dans la rue de Jérusalem encore une fois, cette fois traversant un square elle firent invités par des marchands locaux, pour enseigner pendant que les gens faisaient les courses alimentaires du jour. Tandis qu’elles traversèrent le square, plusieurs choses échappèrent aux yeux de Calandra, mais pas aux yeux de Publia. Il n’y avait pas grand monde, les gens qui étaient là semblaient énervés, prêts à bondir, mais au crédit de Calandra, comme un du monde Spirituel, elle ne le remarqua pas et commença à conduire son enseignement.

Publia était énervée, mais ne le montrait pas pour éviter le malaise de son amie et compagnon. Elle serra entre ses mains son bâton pour être prête pour n’importe quel événement qui pourrait arriver. Calandra commença à discuter sur les idées que l’Etre Saint est le tout puissant, tandis que Publia se fondait dans la foule.

C’est alors qu’un groupe de soldats Romains entra dans le marché et approcha Calandra, plusieurs gardèrent leurs mains sur les flancs, ou croisèrent les bras sur leur poitrine, mais le Centurion l’approcha lui-même, les mains sur son épée. Le temps était devenu nuageux et le vent plus fort, mais le soleil brillait encore suffisamment pour éclairer l’armure du Romain et dans ses yeux. Rapidement elle regarda autour d’elle, mais ne pouvait voir Publia nulle part, en fait beaucoup de personnes de la ville avaient disparu pour éviter une confrontation.

Le chef Romain parla, avec une voie malicieuse et méprisante, « «Vous avez déjà été une fois chassés de cette place ». Vous n’êtes pas la bienvenue. Vous êtes une rebelle contre l’Empire, ici pour le brouiller lui et son peuple. Vous fûtes laissée seule pour vous permettre de quitter de vote propre volonté, mais maintenant c’est trop tard, vous serez punie pur vos crimes. »

Calandra resta muette, après les événements suivants la mort de Christos, elle était sûre que l’esprit et la volonté du peuple avaient changés. Il sembla que ce ne fut pas le cas, bien qu’elle n’avait jamais senti sa présence importune. Peut-être elle était ignorante du monde plus qu’elle ne réalisait. Incapable de trouver une sortie à la situation, et apparemment abandonnée, elle se prépare au pire et tendit ses mains au Centurion pour qu’il les lie.

C’est alors que le premier éclair arriva, il signalait l’arrivée de la pluie, et simultanément du coup de bâton de Publia au bras du chef Romain comme il se saisissait de Calandra. Un autre coup rapide sur le côté du casque fit tomber l’homme à ses genoux et également dans une perte de conscience. Quelques uns de ses soldats coururent pour l’attraper et plusieurs portèrent leurs bras à leur arme.

Publia parla avec une intensité inconnue à Calandra, « «Tu cesseras et renonceras maintenant ! Tu prendras ton chef et te retirera à ta baraque et annoncera que vous avez été incapables de nous trouver. Tu nous permettras de retourner dans notre pièce, prendre nos affaires, et quitter cette ville sans souci ! »

Calandra pensa que sa compagnon avait parlé avec la voix de quelqu’un qui utilise le rôle du commandement. Elle vînt à la conclusion qu’elle connaissait moins de chose à propos de la jeune femme qu’elle ne le crût, elle devrait avoir à s’informer davantage si elles survivent à cette rencontre. Elle regarda le visage de Publia et y vit la détermination et la défiance à partir de ce premier jour, et les choses commencèrent à devenir plus claires.

Les Romains semblaient avoir un air familier sur leur visage, comme si ils avaient reconnu le chef de leurs agresseurs. Ils soulevèrent l’homme sur leurs épaules, enlevèrent leurs mains de leurs fourreaux et s’éloignèrent lentement des 2 femmes. S’approchant de la sortie du square ils tournèrent et partirent.

« Mère, tu dois avoir confiance en moi, nous devons partir. Je répondrai à toutes tes questions plus tard, pour l’instant nous devons bouger urgemment », la voix de Publia était plus douce à présent.

Avec confiance et empressement Calandra suivit son amie sur le chemin de l’auberge, où elles rangèrent leurs affaires et quittèrent la ville immédiatement. Elles partirent, sans regarder derrière, sans ralentissement, et sans hésitation. Plusieurs nuits et plusieurs jours passèrent avant que Publia ne leur permirent un arrêt, un repos, et parler à nouveau.

Chapitre IV : Vérité, baptême et fondations

Autour d'un feu de camp les deux s’assirent, en tailleur,confortablement au-dessous de l'auvent d'un bosquet d'arbres à côté de la route. Ils mangèrent les restes de pain et le maïs qu'ils avaient réussi à prendre avec eux de Jérusalem. Ensemble ils s’assirent, mais après les événements récents, toutes les deux se sentirent seules.

"Nous devons nous arrêter bientôt à une ville, réapprovisionner notre alimentation," dit Calandra, évitant la question qui flottait à la surface de son esprit.

"Demande, qu’as-tu besoin de demander?," répondit sciemment Publia.

Calandra laisse les pensées de son esprit jaillir de sa bouche, "Pourquoi m'avez-vous trompé depuis aussi longtemps ? Qui est-tu ? Quelles sont tes intentions avec moi ?"

"Mère, sache que je ne t’ai jamais menti, tout ce que j'ai fait avait sa raison, y compris le silence sur certains éléments de mon passé. Je suis désolé que tu te sente sentez blessée par ce fait, mais j'ai fait ce que j’estimais devoir faire. Je suis Publia Iulia Velina; ancien Centurion du groupe auquel nous avons fait face à Jérusalem, l'homme qui les a menés est celui qui m'a souillé mon honneur, ma fierté et ma vertu. Mes intentions restent les mêmes, vous suivre, mère, et vous protéger comme et quand j’en suis capable."

Calandra fut forcée de faire une pause pour un moment, la nourriture devenant cendre dans sa bouche, et elle savait maintenant quel était son but était dans la ville. Ce n'était pas juste un test de son courage et engagement, mais elle avait été envoyée pour accueillir et sauver cette jeune femme également. La volonté de Jah avait en effet pris forme en de mystérieuses voies

"Je suis désolé si je vous ai peiné par mes actions et pensées Publia, il n'y a pas besoin d’être désolé. C'est moi qui devrais faire des excuses, comment puis-je vous servir ?"

"Mère … baptisez-moi."

Et c’est ainsi que Publia la Romaine fut baptisé par Calandra et reçu le nom Aristotelicien Bertilde, signifiant "la jeune fille brillante guerrière". Elle fut reçu dans l'Amitié croissante de l'Église et engagée au service de Calandra. Le duo dirigea la cérémonie seul dans le désert, avec Dieu seul comme témoin.

"Comme je suis incapable de porter une arme, tu le feras alors, à côté de moi, pour me protéger des maux du coeur de l'homme," déclara Calandra, "aussi je nous guiderai dans le voyage et dans l'esprit alors nous pourrons atteindre nos objectifs dans le monde, et de l'esprit."

Et par conséquent c’était le lien entre les orateurs et les guerriers de l'Église qui était façonné et lié.


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Chapitre V : Les années de service

La paire de femmes servies ainsi l’Église pour plusieurs années et ce, toujours ensemble. Calandra diffusait le verbe de la vérité divine auprès des peuples de plusieurs nations alors que Bertilde restait à ses côtés, toujours vigilante, toujours passionnée en tant qu’assistant pour le clergé. Avec le temps, l’histoire des deux femmes franchit toutes les frontières et se fit entendre partout, même auprès des athées et des membres de fois païennes. Ces personnes se mirent alors à suivre leur exemple et se firent accompagner, pour la plupart par d’ex-soldats romains.

Bertilde a alors été reconnue comme la précurseur de l’idée du soldat au service du Très-Haut, ce qu’elle ne remit jamais en cause. Dans une lettre adressée à ses compagnons et anciens gardiens, elle leur commanda de devenir de véritables gardiens de la foi. Elle leur expliqua aussi les grandes vertus du guerrier, la nécessité de rendre service et que la vraie voie peut etre trouvée en suivant un membre du clergé. Personne ne la contredit dans ses enseignements car ils étaient toujours vrais et purs.

Les deux amies n'etaient jamais loin l'une de l'autre, Calandra était tenue par les règles placées devant elle par Christos, et Bertilde bien qu'elle ne l'était pas, le fit en honneur de sa charge. Les années passèrent, ainsi que leur jeunesse, mais la solitude ne se saisit jamais de leur deux coeurs, et bien qu'approchée par des hommes pour se marier, Bertilde ne ceda jamais. L'Amitié peut etre atteinte par d'autre moyen que le mariage, et l'amour peut etre exprimé par d'autres moyens que la chair.

Finalement l'Apotre Titues fut nommé à la tête de l'église, et fut ainsi promut à Rome. On lui donna le titre de Pape, et l'église prospera. N'ayant jamais pris un guerrier comme compagnon lui meme, mais intrigué à cette idée, il envoya une lettre à tous ceux qui l'avaient fait pour qu'ils se rendent à Rome pour le rencontrer et discuter d'établir une doctrine officielle pour la création d'un tel ordre de l'Eglise.

Calandra et Bertilde recurent ce message, et loyalement se préparèrent au voyage. Elle recurent de généreuses donations de nourriture du peuple, et promirent de revenir. Un noble local leur prêta meme des chevaux, celui ci reconnaissant le mérite de leur entreprise. Et c'est ainsi que la paire partit sur le chemin qui serait le dernier duquel elles fouleraint des pieds ensemble.

Chapitre VI : Le dernier voyage

Avant que les préparatifs ne soient réalisés, avant même de parler d’aller à Rome, Calandra savait que Bertilde n'était pas bien. Malgré ses nouvelles, rejetant de côté son inquiétude, Bertilde insista sur la réalisation du voyage comme il en était de la volonté du pape et de Jah. Calandra ravala ses ressentiments et persévéra à aider son ami et ses compagnons de n'importe quelle façon qu'elle pourrait.

Pendant le voyage sa condition physique empira, elle fut atteinte de fièvre, et de toux, son visage pâlit, et son corps devint froid au toucher. Pourtant elle refusa de s'arrêter et chercher une quelconque aide; sa foi était si forte qu’elle crût que si c'était son heure elle serait appelée au côté de Jah quand même. Stupéfiée, malgré les miracles qu’elle avait vu, Calandra ne pouvait pas croire une telle fermeté et détermination.

Elles se rendirent sur la côte ou elle négocierent un passage sur un navire en partance pour une ville de la péninsule proche de Rome. La brise sembla améliorer la condition physique de Bertilde et son humeur. De nouveau vive et pleine d'esprit en conversant avec Calandra et l'équipage du navire, l’inquiétude s'est rapidement effacé des esprits des autres. Sa peau reprit sa couleur normale et elle dépensa plusieurs jours sur les ponts au vent, au soleil, et à l’écume.

Beaucoup de nuits et jours passèrent encore et encore il y avait un rivage en vue, parsemée de logements de l'Empire romain. Les sourires abondent tandis que l'équipage se prépara pour son retour sur terre, tous ceux qui ne l’étaient pas déjà, devinrent de fidèles Aristoteliciens grâce à Calandra et ses enseignements, et ils ne pouvaient pas attendre pour répandre la parole eux-mêmes. Le bateau entra au port, et les compagnons quittèrent leurs nouveaux amis et commencèrent leur voyage vers Rome.

Alors que le voyage continua la condition physique de Bertilde empira de nouveau, ceci ajouta de l’inquiétude quant à Calandra et au temps d’arrivée. Il arriva au point où la paire ne pouvait plus voyager du tout, elles demeurèrent à une distance de Rome, mais dans un petit village tout proche. Elles recherchèrent un abri dans un logement local, et Calandra prit soin de Bertilde pendant plusieurs jours.

"Calandra … je crains que mon service à vos côtés, ne soit arrivé à sa fin," chuchota Bertilde tardivement une nuit.

"Ne parles pas ainsi mon amie, c’est temporaire, tu te remettras de nouveau et nous continuerons ensemble à Rome."

"Non, mère, cela ne doit pas être. Je me reposerai ce soir, et le surlendemain je ne pourrai pas saluer le nouveau jour," continua Bertilde.

Calandra commença à pleurer, incroyante, mais sachant qu’elle ne pouvait savoir ce que le nouveau jour pourrait apporter, "Non, tu seras ici, et même mieux, et nous continuerons. Repose toi, pour ainsi tu retrouveras de la force. Et je serai ici à tes côtés."

Elle baissa les yeux vers sa compagne brisée, mais elle était déjà endormie. Elle vérifia pour être sûr, mais c'était du sommeil et pas la mort, elle pouvait sentir le souffle de son ami sur sa joue. Détendue elle mît sa tête sur le sein de Bertilde et s’endormi elle aussi.

Au matin, Calandra était anéantie, car Bertilde avait en effet quitté ce monde. Son corps était paisible et gracieux dans un sommeil éternel, mais des larmes coulaient toujours des yeux de Calandra. Attristée, mais décidée, elle appela de l’aide pour enterrer Bertilde, comme elle l’a justement mérité.

L’endroit fut choisi sur une petite pente couverte d’herbes douces, fraîches, vertes. Elle fut placée à l'intérieur d'une tombe qui fût creusée rapidement et tranquillement par les villageois, et Calandra présida, accordant les droits des obsèques à sa défunte amie. Et la terre fut replacée sur elle, pour protéger son corps.

Cette nuit Calandra se reposa par intermittence, mettant plusieurs heures avant de s’endormir. Le jour suivant elle se réveilla aux cris des villageois, incapable de les comprendre elle s’habilla rapidement et courut vers l'extérieur. Sur la colline sur laquelle Bertilde fut enterrée le jour précédent, poussa un buisson de Roses magnifiques, sur la terre retournée pour sa tombe. Complètement développé et magnifique, impossible autrement que par un miracle est pensa Calandra.

"Voyez cet endroit, la pureté de son coeur, de son âme et de tout son corps ont entraîné la fertilité de la terre. Connaissez ce lieu, protégez ce lieu, mais ne cachez jamais ce lieu, soyez fier que votre ville fut choisie pour un tel miracle," parla-t-elle aux gens.

Elle retourna immédiatement au lieu où elle était restée, avaient cueilli en haut toute leur appartenance, et recommença son voyage vers Rome encore une fois. Comme elle avait commencé le deuil le jour dernier, elle commença celui-ci en le célébrant, le cercle de vie lui paraissait à présent plus évident qu’auparavant. Et maintenant elle était enhardie par le fait que la déclaration du Pape pour créer un Ordre devrait être pris en compte.

Chapitre VII : Une assemblée à Rome

Calandra arriva à Rome en un jour, hâtée par le but et la mission Sainte. L'assemblée avait commencé quelques jours auparavant, mais une rumeur circulait dans les halls parmi les diverses personnes. Bertilde serait encore représentée à cette réunion.

Provocant un grand désordre Calandra força le passage dans le hall de réunion pour l'événement, ouvrant elle-même la lourde porte à deux battants. Plusieurs religieux et leurs compagnons surgirent pour voir quelle était la cause de ce désagrément tous silencieux quand ils reconnurent l'Apôtre. Elle leva le paquet que Bertilde avait gardé avec elle pendant des années, pleines de lettres, songeries, et les journaux de ses pensées et expériences. Calandra le jeta sur la table, causant lors du choc avec les autres objets du bruit du fait de son poids.

"Voici ce que vous cherchez vraiment ! Contemplez les écritures de Bertilde, la vraie fondatrice de l’ordre que vous créez ici aujourd’hui ! Sachez qu’il est connu que son corps repose sur la terre, avec un buisson de Rose y poussant dès le jour même! Elle est avec le Seigneur maintenant, regardant en bas sur vous tous ici comme vous décidez le destin de son travail et de sa Foi! Ne la discréditez pas," déclara Calandra.

Elle se tourna et se retira de la chambre, quittant la création aux gens plus concerné qu'elle. Elle rejoignit, comme promis, les gens qu’elle laissa et a continua son enseignement auprès d’eux. Un jour elle reçut une lettre exposant les conclusions de l'assemblée décrétée du Pape, Calandra sourit, et elle sourit chaque jour jusqu'à sa mort.

Épilogue

L'Ordre constate ces écritures comme étant la vérité, et avec bonne intention les déclare comme documents sacrés devant être respectés et vu comme la révélation dans ses propres moments fondateurs. L'Ordre reconnaît aussi que le guerrier Bertilde est le premier vrai membre, matrone, et chevalier de l'Ordre, bien qu'elle n'ait jamais eu de tel titre dans la vie. Ses enseignements, par le souvenir et la lettre, sont préservés à ce jour et vu comme les guides originaux à la vie des membres de l'Ordre.
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Saint Thomas I : L'enfance

C’est dans le château familial de Roccaseca que naît Thomas, en un bel après-midi de printemps de l’an de grâce 1225. Ses parents, de condition aristocratique, lui inculquèrent une éducation fondée sur les principes de la raison philosophique. Son père, haut magistrat de la petite cité d’Aquino, entendait faire de son rejeton son digne successeur en politique. L’enfant montrait des prédispositions tout à fait remarquables dans les matières que lui enseignait son précepteur, Albert le Gros, un illustre personnage napolitain. Ce dernier, en fin diététicien, soumettait son jeune élève à un strict régime alimentaire, composé essentiellement de poisson et de lait, dans le dessein d’augmenter ses capacités intellectuelles. Ainsi, Thomas, le temps faisant son œuvre, devint un esprit fort aiguisé. Ses raisonnements laissaient pantois son maître.

Apercevant une colonie de fourmis, Thomas demandait à Albert : « Mon bon maître, tu m’as dit moult fois que ma nature était d’être sociable. Ces insectes étant d’une nature sociable, est-ce à dire que je suis un insecte ? ». Et Albert de répondre : « Tu raisonnes, Thomas, selon le principe du syllogisme. Il te fait dire des âneries plus grosses que toi. Mais cette tournure d’esprit te mènera fort loin en politique, où il faut savoir apporter la preuve du grotesque que l’on avance. Je te félicite. ».

Voyant une ruche grouillante d’abeilles, l’élève interrogeait encore son maître : « Tu m’as dit moult fois qu’Aristote affirmait que l’homme est un animal social car il est doué de parole. Ces insectes étant manifestement organisés socialement sans être douées du langage, est-ce à dire qu’Aristote avait tort ? ». Et Albert de répondre : « Tu blasphèmes, Thomas, et tu iras te confesser pour ces propos. Aristote a dit le vrai, c’est comme ça et pas autrement. Cela dit, cette tournure d’esprit te mènera fort loin en politique, où il faut savoir contredire toute vérité, et faire passer le faux pour le vrai. Je te félicite. ».

Et voici comment s’écoulait la douce existence du jeune Thomas, entre jeux intellectuels et joutes verbales avec son maître.

Mais voilà que Thomas commença à montrer un intérêt tout particulier pour les choses de l’esprit, au grand désespoir de son père. Le jeune homme tenait ces propos à qui voulait les entendre : « Il est plus beau d’éclairer que de briller seulement ; de même est-il plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement. Je ne ferai jamais de politique, j’aimerais enseigner ». De telles paroles faisaient naître un monumental courroux chez le paternel, qui répondait à sa progéniture : « Tu es mon fils unique, et tu feras ce que je te dirai de faire, que ça te plaise ou non. Tu deviendras maire comme moi, et un jour comte, je te l’ordonne. ».

Ce conflit vint à s’envenimer, le père et le fils demeurant sur leurs positions. Le premier, excédé, fit placer le second dans un couvent franciscain.
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Saint Thomas II : Les années d'étude

Thomas fut d’abord bien contrit de se retrouver en la rude compagnie de ces moines austères dont on faisait une triste réputation. Mais bientôt il se ravisa, découvrant les joies et la satisfaction que procure l’étude de la théologie. N’ayant jamais été initié à cette science, il suivit les enseignements de ses professeurs avec avidité et sérieux. Ses camarades le prenaient pour un idiot, son impénétrable silence ne trahissant jamais la finesse de son esprit. Son aspect physique, qui n’avait guère fait l’objet des attentions de la grâce, le rendait peu charismatique. Il souffrait même d’un embonpoint pathologique, et un cou fort musculeux reliait sa tête au reste de son corps. Tout cela lui valut le sobriquet de « bœuf muet ». On le raillait, on se gaussait allègrement de lui, comme les franciscains en avaient l’habitude à l’égard de ceux qui leur semblaient différents.

Mais par une froide journée de l’hiver 1245, alors que Thomas assistait au cour de théologie pratique, il fit entendre, pour la première fois, le timbre de sa voix. Le professeur eut le malheur d’affirmer en substance que l’intellect, par le jeu de la raison, pouvait seul venir à bout de tous les mystères de la foi.

Thomas commença par lui rétorquer, à la grande consternation de l’assistance, que « grands sont les mystères de la foi, et notre capacité à raisonner n’est rien en comparaison des desseins de Dieu qui seront toujours inconnus aux pauvres mortels que nous sommes ». Il poursuivit en affirmant que « la nature peut toujours être infléchie par la Grâce, qui n’est que son œuvre, et lorsque la seconde agit sur la première par la force du miracle, elle nous laisse, comme des insectes, dans l’incompréhension ».

L’enseignant fut contrarié, et voulut infliger à l’élève une leçon de philosophie : « la raison est la lumière que Dieu nous a confiée pour saisir son message ; sinon, pourquoi en serions-nous dotés ? Tais-toi donc, bœuf muet, comme tu sais si bien le faire, puisqu’il semble que ton intellect ne soit pas suffisamment aguerri pour saisir les énigmes de la foi ». Les élèves se moquèrent de Thomas qui, ne perdant pas de sa contenance, répondit au professeur : « la raison est la science de la nature, or la nature n’est que l’œuvre de Dieu. Etudier et connaître la nature n’est pas connaître Dieu, mais seulement son œuvre ».

Cette fois ci, le maître fut fâché, et fit ce rappel à son étudiant : « Mettrais-tu en doute la parole d’Aristote, qui par sa sainte et prophétique raison, a touché Dieu de son doigt ? ». Et Thomas de lui rétorquer, toujours aussi calmement et avec autant de mesure : « Aristote est saint car il a révélé la matière dans sa véritable nature, à savoir celle de création divine. Mais lui-même n’est qu’un effet de la cause première, qui est Dieu. Seule la foi, seul l’abandon de soi au spirituel, dans la plénitude et la béatitude contemplative, peuvent nous permettre de toucher Dieu ».

Ce furent les dernières paroles de Thomas au sein du couvent franciscain, car celui-ci fut renvoyé pour son impertinence. Et le recteur de prononcer ces mots au moment où il bottait le derrière du jeune disgracié : « Puisque c’est ainsi, jamais tu ne bénéficieras de l’ascenseur social franciscain. Jamais tu ne seras cardinal. Nah ! ».
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Saint Thomas III : L'errance

Thomas, exclu du couvent franciscain et déchu de son appartenance à l’ordre, se trouva alors dans la difficile condition de vagabond. Il errait, presque nu dans les rues de Naples, en quête d’une destinée. Ayant toujours eut le désir de voyager, il se dit qu’il en avait là une occasion fort bonne. Il s’engagea ainsi sur les routes des royaumes, prenant la direction du nord.

En chemin, il fit la rencontre d’un marchand ambulant. Ce dernier vit en quel triste état se trouvaient les pieds nus de Thomas, ensanglantés qu’ils étaient par plusieurs jours de marche sur le tranchant des pierres. Le négociant apostropha Thomas en ces termes : « Hola ! Marcheur ! As tu vu que tes pieds son blessés ? J’ai justement là une paire de chausses qui tu pourrais enfiler, et ainsi mettre fin au calvaire que tu sembles vivre ». Thomas fut surpris de cette soudaine attention à son égard, et fit cette réponse à celui qui se souciait si aimablement de son sort : « Et bien, l’ami, je ne puis qu’accepter cette sympathique proposition ». Les chausses lui convenaient parfaitement, et en effet lui facilitaient la marche.

Il remercia le marchand, s’apprêtant à reprendre la route, mais celui-ci fit à Thomas : « Eh ! Dis ! Ca fait soixante écus. A payer comptant ». Et Thomas de lui rétorquer : « Content ? Comment pourrais-je être content de payer une telle somme pour bénéficier de ta charité ? ».Le marchand fut consterné, et répondit : « Mais, mais… Il ne s’agit pas de charité ! Faut bien que je m’enrichisse, moi. Je ne donne rien, l’ami, je vend ».

Thomas lui lança un regard réprobateur, avant de reprendre : « T’enrichir ? Ainsi tu veux t’enrichir ? Et de surcroît sur le dos d’un pauvre vagabond ? N’as tu point de morale ? Ignores tu les préceptes de la vertu aristotélicienne ? Le temps que tu passes à t’enrichir, tu ne le mets pas au service de la communauté. On ne s’enrichit qu’au détriment des autres. En vérité, il y a autant de chance pour un riche d’être accueilli au royaume des cieux que pour une vache de passer dans le trou d’une aiguille. Sois charitable, comme Christos te l’enseigne. ».

Le marchand ne l’entendait pas de cette oreille, et répondit à Thomas en ces termes : « Oui, oui, c’est ça… Tu m’as bien regardé ? J’ai une tête à te filer mes chausses comme ça, sans rien en retour ? Va donc au diable, miséreux ». Et Thomas rendit les chausses au marchand, en lui lançant cet avertissement : « C’est toi qui ira, pauvre pêcheur ». Et il reprit sa route.

Au hasard de sa marche, il fit étape à Alais, en Languedoc. Ayant bavardé en taverne avec quelque responsable local ayant apprécié son érudition et sa juste vision des choses, il se vit offrir la possibilité de devenir conseiller comtal, ce qu’il accepta.
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Saint Thomas IV : Le miroir aux princes

Thomas se trouva donc au service du comte du Languedoc. Ce dernier venait chaque soir prendre conseil, soucieux qu’il était de conformer sa politique aux principes aristotéliciens, que Thomas semblait fort bien connaître.

Un beau jour, le seigneur vint lui annoncer sa volonté de guerroyer contre un comté voisin. « Ces pourceaux ont porté atteinte à mon honneur, je vais leur donner un bonne leçon », dit-il. Thomas exprima son désaccord en ces mots : « Monseigneur, vous ne pouvez faire couler le sang des fidèles pareillement, pour une question qui ne touche qu’à votre honneur ». Le comte fut mécontent, et demanda à Thomas quelle était la raison de ce démenti. Thomas lui répondit ainsi : « Avec tout le respect dû à votre rang, il faut que vous sachiez que votre glaive ne peut être sorti de son fourreau que sur injonction de l’église, au moins avec sa bénédiction ».

Le comte ne partageait nullement cette position, et le fit savoir ainsi : « Mais je suis un prince. En cela, je fais comme bon me semble. Tu m’avais dit tantôt qu’il fallait bien distinguer ce qui est de la sphère spirituelle, de ce qui est de la sphère temporelle, n’est-il pas ? Voilà bien, la guerre entre comtés, une chose qui échappe à l’esprit. Il n’y a rien de plus terrestre ». Thomas lui répondit : « Certes, Monseigneur. Mais cela ne signifie pas que les deux sphères soient sur un pied d'égalité. Tout pouvoir vient de Dieu par le peuple. L’autorité temporelle n’est autonome qu’autant qu’elle conserve ce principe en mémoire. Elle ne peut donc gouverner que dans le respect de la norme qui la fonde, par là même avec l’assentiment de l’église. Elle doit conformer ses actions aux opinions du clergé, et en particulier à celle de sa Sainteté le Pape, souverain de tous les souverains ».

Le comte n’appréciait que moyennement ces propos, et le fit savoir à Thomas : « Ce que tu dis est faux. Je tiens mon pouvoir du peuple, certes, mais avant tout du roy qui est mon suzerain. L’église n’a rien à voir là dedans. Je veux bien qu’elle me conseille, comme tu le fais, mais qu’elle m’impose, jamais ! Mortecouille ! ». Thomas ne se démontait point, et rétorqua au seigneur : « Le roy tient aussi son pouvoir de Dieu. Et comme le peuple ne fait qu’exaucer la volonté de Dieu en vous plaçant sur votre trône, votre pouvoir est de nature divine par le haut et par le bas. Le glaive que vous brandissez vous est confié par Dieu, certes pas directement, mais Dieu étant la cause première de toutes les causes et de tous les effets, nul doute qu’il est aussi la cause de votre autorité. Or, l’église étant dépositaire de la parole divine, vous devez lui obéir. C’est ainsi, à moins que vous ne vous rabaissiez à la condition de tyran ».

Le comte, dans sa colère, eut ces mots : « Et quand bien même je serais tyran ! Je doute que Dieu me foudroie sur l’instant ». Et Thomas de conclure : « Certes, non. Mais vous seriez précipité en enfer par le peuple révolté. Si un titulaire du pouvoir se fait tyran, l’église doit appeler celui qui lui a confié son pouvoir, c’est à dire le peuple, à se soulever contre lui et à cliquer sur l’option ‘prendre d’assaut le château’, autrement dit à accomplir la volonté de Dieu ».

Le comte en eut assez de discutailler, et saisit Thomas par le col, afin de le jeter hors de son château. « Tu n’es qu’un piètre conseiller. J’en trouverai un autre. Par ma foi, tu es un boulet ! ».

Et Thomas de se retrouver, un fois encore, dans l’errance.
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Saint Thomas V : La retraite spirituelle

Thomas prit de nouveau les chemins des royaumes. Ses pas le menèrent cette fois ci à Clermont, où la douceur du climat et la superbe des paysages lui donnèrent l’envie de s’installer. De ses propres mains, il bâtit un ermitage, retiré de l’agitation du monde, pour y effectuer une retraite spirituelle. Il eut le désir de se vouer à la lecture du Livre des Vertus, et d’en tirer la substance, pour se vouer tout entier à son œuvre théologique. Il fit cette réflexion : « Tiens, je vais rédiger une somme, où les idées s’enchaîneront selon la perfection d’un rapport dialectique irréfutable. C’est parti ! ». Sa méthode fut la suivante : il imagina, dans son brillant esprit, tous les arguments que l’on pourraient opposer à la doctrine aristotélicienne, s’inspira pour cela de ses lectures des théologiens spinozistes et averroïstes, et s’attacha à élaborer un ensemble de questions auxquelles il apportait chaque fois une réponse catégorique.

De cette entreprise naquit un traité, le De Veritate Fidei, véritable arme théologique de nature à combattre toutes les formes d’hétérodoxies. La pensée de Thomas s’y présentait comme un fil que l’on déroule, et était d’une clarté telle qu’elle ne pouvait qu’avoir été inspirée par Dieu.

Sa retraite achevée, et sa somme complète, il revint au monde : « A nous deux, Clermont ! ». Un beau jour d’été, il se rendit donc au village, ses centaines de feuillets sous le bras. Il le trouva en proie à une formidable agitation. Les habitants courraient dans un sens ou dans l’autre, selon des trajectoires qui échappaient à la raison. Thomas, qui espérait rencontrer le curé, se dirigeait vers l’église, et en chemin put constater qu’une horde de citadins prenaient d’assaut la mairie. La pauvre maire déclamait avec force : « Mais, palsambleu, vous m’avez élu bande de dégénérés ! Faudrait savoir ! Moi j’y suis, j’y reste ! ». Et la foule de lui répondre en chœur :

« Le pain est trop cher,
Il n’y a plus de travail !
On vit dans la misère,
Et toi dans la mangeaille !
Magistrats et prélats,
Tous des complices
Pour eux sonnent le glas
Et pour nous la justice ! »

Thomas continuait son chemin, constatant avec stupéfaction l’ampleur du chaos qui saisissait la ville. Arrivé devant l’église, il la trouva fermée, d’autres citadins la prenant pour cible de leur mécontentement. On les entendait dire :

« Curé, curé, ouvre ces portes
C’est dimanche, heure de la messe
Que nous soyons heureux de la sorte
Ou on te bottera les fesses ! »

Thomas vit qu’un prédicateur avait pris la tête du groupe. Il vint à sa rencontre, et l’apostropha : « Mais enfin, que se passe t-il donc, ici ? ». L’étrange personnage, dont le regard trahissait le fanatisme, lui répondit : « Et bien, le peuple est mécontent. Il souffre par le fait du maire et de l’église. Le premier nous plonge dans une profonde misère par une gestion désastreuse, et le second nous refuse le bonheur auquel nous avons légitimement droit en nous interdisant d’assister à sa messe ».

Thomas fut surpris, et interrogea son interlocuteur de la sorte : « Mais enfin, pourquoi cet homme de Dieu refuse t-il d’assurer son office ? ». Cette réponse lui fut donnée : « Nous sommes hétérodoxes. Nous nous sommes tantôt révolté contre l’église. Nous avons crée la tendance platonico-cicéronienne, qui postule que la croix, symbole de la foi, doit avoir des branches horizontales mesurant sept centimètres, et non huit. Donc le curé refuse de nous laisser entrer ». Thomas fut cette fois stupéfait, et reprit : « C’est parfaitement grotesque. Vous vous prétendez hétérodoxes mais voulez tout de même assister à une messe aristotélicienne. Vous reprochez au curé de vous refuser un bonheur auquel vous n’avez pas droit. Ca n’est pas raisonnable. Lorsqu’on est en désaccord avec l’église, on l’assume, et on n’assiste point à l’office ».

La réaction du prédicateur fut immédiate. Il fit cette harangue à la foule, désignant Thomas d’un doigt accusateur : « Voici un complice de cet affameur de maire et de cet ignoble curé. Boutons-le ! ». Thomas tenta de se défendre et criait : « Mais non ! J’ai rien à voir avec le maire. Vous faites un amalgame désespérant ! Faut distinguer le spirituel du… Ah… Mais lâchez moi ! Voyez comme l’effet de masse vous rend stupides ! ». Et la multitude excitée eut raison de lui. Il fut expulsé du village.

Cet évènement eut un retentissement considérable dans l’esprit de Thomas, qui fit cette conclusion : « Ces hétérodoxes sont une plaie ! Je dois en débarrasser la surface du monde. Telle sera ma mission ».
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Saint Thomas VI : Le prêche miraculeux

Thomas prit donc la décision d’effectuer un grand pèlerinage au travers des royaumes. « Telle est ma destinée », disait-il. « Lorsque je serai passé dans chaque village, le Très-Haut pourra me rappeler à Lui ». Ses prêches enflammés faisaient toujours plus d’émules, qui le suivaient alors dans ses déplacements, si bien qu’une multitude de fidèles composaient bientôt son escorte. Partout, sa parole faisait mouche, et comme par miracle, les hétérodoxes de tout poil abjuraient, se convertissaient, et tombaient à genoux, implorant le pardon de Dieu.

Un beau jour, un des disciples de Thomas l’interrogea en ces termes : « Maître, vous diffusez le message de Christos, et nous apprenez que lui seul a accompli des actes miraculeux, que lui seul fut un être de mystique. Pourquoi ne fondez vous pas, avec ce fantastique talent qui vous caractérise, une nouvelle Eglise aristotélicienne, qui préfèrerait Christos à Aristote ? ».

Thomas entendit cette suggestion, et fit cette réponse : « Mon fils, certes j’insiste sur la parole de Christos, mais par dessus tout, ce qui m’importe, c’est de préserver l’unité de la foi, et donc de l’Eglise. J’aime tous ceux qui portent et transmettent la vérité de Dieu, et ce serait un atroce déchirement que de fonder cette dissidence dont tu parles, que de briser l’amitié aristotélicienne. Vois ce que je fais ici. Pourquoi irais-je détruire ce que je bâtis ? Pourquoi chercherais-je la défaite, alors que je vais de victoire en victoire au bénéfice de l’indivisibilité de l’Eglise ? Non, mon fils, il ne saurait en être question ». Et le disciple se ravisa, avant de demander pardon.

Ce même disciple, alors que les pèlerins menés par Thomas faisaient halte en Normandie, demanda à Thomas : « Maître, cette terre est peuplée d’hérétiques. C’est désespérant. J’ai une brillante idée : pourquoi ne dresserions nous pas un immense bûcher où nous placerions tous ces égarés ? De la sorte, nous en serions débarrassés, et nous gagnerions du temps ».

Thomas entendit cette proposition, et fit cette réponse : « Ton idée est tout sauf brillante, mon fils. D’abord, ces hétérodoxes sont des hommes avant d’être des égarés, et en tant que créatures de Dieu nous ne pouvons les détruire nous mêmes. Ensuite, ce serait gâcher de grandes quantités de bois, pour un bien piètre usage ». Le disciple ne fut pas satisfait de la leçon de Thomas, et crut pouvoir le prendre en défaut : « Mais, maître, s’il advenait que des hérétiques n’abjurent point, il est bien permis d’en brûler quelques uns. Et puis, lorsque l’Eglise lance des croisades, n’est-ce pas la mort qu’elle apporte parmi les égarés ? ».

Thomas reprit ainsi : « Ca n’est jamais l’Eglise elle même qui dresse les bûchers, mais le bras séculier auquel sont livrés les hérétiques. Ainsi, elle garde toujours les mains propres. Et puis les croisades, c’est tout à fait différent. Elles sont lancées contre les terres tenues par les égarés, et ne sont tués que ceux qui se placent en travers du chemin des armées de Dieu. La croisade est une guerre juste, ad majorem dei gloriam. Et puis maintenant, va voir là haut si j’y suis ». Et le disciple se ravisa, avant de demander pardon.

Ainsi fut menée la plus grande entreprise de prêche jamais accomplie. La piété en fut à un niveau inégalé au sein des royaumes. Partout se transmettait la nouvelle du périple de Thomas, et il acquit en cela la plus haute considération des princes de l’Eglise.
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Saint Thomas VII : La révélation et la mort

Ayant achevé son pèlerinage, Thomas s’en retourna à Clermont, dans son ermitage. La vielle bâtisse était devenue le sanctuaire des bêtes sauvages et d’une flore luxuriante, mais Thomas, vieux et fatigué, n’en avait cure. Il s’allongea sur la pierre froide, attendant la mort. Deux jours durant, il demeura en béatitude, sans manger ni boire. Il se sentait faible, et n’avait plus la force de se mouvoir.

Au soir du deuxième jour, se produisit un évènement extraordinaire. La brise était tombée, et le calme du crépuscule n’était troublé que par quelques grillons. Thomas se laissait aller à sa contemplation, et sentait sa dernière heure venue. C’est alors qu’un souffle divin fit s’agiter les feuilles des arbres et des plantes grimpantes, et qu’une lumière surnaturelle vint frapper Thomas au visage. Majestueuse, grave, et inspirant le recueillement, une voix gutturale se fit entendre : « Thomas, c’est moi, Christos. Ouvre les yeux, que tu puisses me voir ».

Thomas n’en crut pas ses oreilles, et pensa qu’il devait s’agir du délire précédant le trépas. Dans un souffle imperceptible, il interrogea la voix : « Ca y est ? Suis-je mort ? ». L’étrange présence lui répondit ainsi : « Mais non, pas encore. Cela dit ça va pas tarder. Bon, tu les ouvres tes yeux ? ».

Thomas fit usage de ses dernières ressources pour soulever ses paupières, dans un incommensurable effort. Ce qu’il vit fut un ravissement : un visage d’une beauté fabuleuse était penché sur le sien. Ces traits si parfaits évoquèrent chez Thomas une plénitude qu’il n’avait alors jamais ressentie. Il se sentait serein et réconforté.

Thomas s’adressa à cette céleste apparition en ces termes : « Vous êtes encore mieux qu’en icône. Enfin bref, pourquoi m’apparaissez vous, Seigneur ? ». Christos reprit : « Thomas, je suis venu te conduire au royaume des cieux, car tu dois rejoindre le Panthéon des vertueux. Ta vie a été un modèle d’excellence et d’abnégation au service de la foi, et tu as droit à la béatitude éternelle. Je te fais cette prophétie : un jour tu seras Saint sur cette terre, et un ordre portera ton nom. Tu as bien servi Dieu, Aristote et moi-même. Sois béni pour les siècles des siècles ». Et sur ces paroles, Christos disparut, laissant dans l’atmosphère un parfum de piété.

Thomas eut la force de répondre « Amen » avant de s’abandonner. Son âme entra alors en lévitation, entraînée vers les cieux par la céleste lumière.

Ainsi disparut Thomas d’Aquin, dont la dépouille est, selon la chronique, toujours demeurée en cet ermitage de Clermont, sur les ruines duquel fut érigée une abbaye…
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Les Anciens : Saint Ânani Mhour

Ânani Mhour est né le jour de la chute de Oanylone dans une famille ayant quitté la ville parmi les premières et pour l’amour de Dieu.

Son père racontait souvent qu’il avait tout suivi depuis l’autre côté du lac, les foudres déchirant les bâtiments jusqu’à ce que les abysses engloutissent les restes de la cité. Il aimait raconter comment un arc-en-ciel avait été visible trois jours durant après la destruction de la ville maudite.

Il avait vu arriver les voiliers apportant des lots de réfugiés dont certains parlaient une langue inconnue alors qu’il les avait connus parlant la même langue que lui des semaines auparavant.

Notre groupe recueillit certains de ces réfugiés qui continuaient à parler notre langue, mais parlions-nous encore réellement la même langue, ou la langue d’Oane avait elle été détruite avec la cité ?

Ma mère avait vingt-cinq ans à l’époque, gardienne de la grande bibliothèque elle fuit avait avec de nombreux livres et seuls ceux parlant du message de Dieu étaient toujours lisibles. En fait alors que par le passé nous parlions tous une seule et même langue, la colère du Très Haut nous avait condamnés à plusieurs dizaines de dialectes séparant ainsi les humains les uns des autres et les obligeant à se comprendre pour survivre.

Au départ on disait que seuls les justes avaient survécu, mais nous nous sommes vite rendus compte que nous péchions déjà par orgueil en nous disant meilleurs que les autres, et très vite nous fûmes conscients que parmi nous, tous n'avaient pas le coeur pur et que la peur les avait conduits à fuir plus que leur foi en Dieu.

Les premières années furent pénibles pour les survivants et l’incompréhension conjuguée à notre dénuement empêchait la création d'un seul groupe uni. Des communautés se formèrent donc très vite et se regroupèrent en tribus.

J’avais douze ans quand ma tribu a pris la décision de partir vers le soleil couchant, espérant ainsi nous rapprocher de lui.

Dieu semblait nous avoir abandonnés, mais nous ne l’abandonnerions pas à notre tour en gardant l’espoir qu’un jour il pardonnerait à l’humanité le fait de l’avoir si mal servi.

Ânani comme premier enfant né depuis la destruction de la grande cité, fut instruit comme on instruisait les prêtres à Oanylone, et à la surprise générale à l’âge d’à peine sept ans il pouvait citer n’importe quelle partie du livre d’Oane.

A l'âge de dix ans il se mit à regrouper ce que nous savions de l’histoire de l’humanité depuis Oane jusqu'à la destruction de la cité, car il disait :


Citation :
"Si ces choses sont oubliées nous referons les mêmes erreurs, ne fâchons plus notre Créateur et sachons nous montrer dignes".
Ânani bien que le plus jeune de tous les étudiants, put très vite me dépasser dans l’art de la calligraphie, et sa passion du dessin fit qu’il mêlait les deux dans ses récits.

Il devint celui qui prolongeait la mémoire des siens par l’écriture, chose nouvelle pour nous car les seuls écrits que nous avions étaient la poésie, les livres de comptes du maître de la cité et les textes sacrés du temple. Le grand livre d’Oane avait disparu avec la grande bibliothèque, mais Ânani se mit à recopier la mémoire des anciens sur de fines planches de bois, ou en gravant la pierre.

Rien ne le détournait de sa mission, il questionnait les anciens et retranscrivait inlassablement leurs histoires, que ce soit la façon de fabriquer une barque, la façon de planter le maïs, ou les récits de la vie de notre peuple depuis le jour où notre Créateur détruisit la cité maudite et la recouvrit de sel.

On disait que s’il était si Erudit et si sage , c’est qu’il avait été béni par Oane lui même quand il nous était apparu quarante jours après le jour des cendres. En fait je pense qu’il était inspiré par les différents juste que Dieu avait fait amener au Paradis.

A la mort d’Ânani quatre générations étaient là pour le pleurer, et ils le pleurèrent dix jours durant.

Le dixième jour comme il était coutume à cette époque on conduisit sa dépouille sur la plus haute colline pour la brûler lorsque le soleil se levait.
En effet les plus vieux de la tribu de Mhour avaient entendu les paroles du Très Haut qui avaient dit de créer le paradis dans le soleil. Voulant aider l’âme de leur défunt à rejoindre le soleil, ils utilisaient désormais la crémation quand le soleil touchait encore l’horizon pour que l’âme puisse y aller sans croiser le regard des maudits de la lune.

Mais le feu ne prenait pas... Un arc-en-ciel se forma depuis le soleil jusqu’au pied du bûcher et l’âme de Mhour sembla se détacher de sa dépouille, elle se dirigea vers la lumière et se retourna un instant pour dire :


Citation :
"Ne me pleurez pas car là où je vais je serai un ange parmi les anges, ne détruisez pas ma dépouille car c’est un cadeau de Dieu, elle est matière et doit retourner à la matière. Qu’à partir de ce jour le feu soit réservé à la purification des corps impurs, et la mise en terre pour tous ceux qui croient en Lui.

Préservez le message de Dieu pour le jour où il choisira son premier prophète, car ce jour il faudra que ses paroles soient rappelées aux êtres qui peupleront la création.
Ensuite il sembla monter sur l'arc-en-ciel pour se rendre directement dans le soleil accompagné par une nuée céleste identique à celle que les anciens avaient décrite enlevant sept humains de la ville d'Oanylone juste avant que les abysses ne l'engloutissent et que le sel ne recouvre l’endroit maudit...

Mon heure approche et je suis ici à l’endroit même où se trouvait il y a soixante ans encore la grande cité, celle qui a entraîné sur nous la colère juste mais implacable de notre créateur.

Ânani m’avait dit un jour :


Citation :
MhourJ’espère qu’un jour les humains se souviendront que Dieu a dit que la création était soumise à l’humanité, mais il n’a pas dit que l’humanité devait être soumise à certains des siens. Il nous faut des chefs, mais des chefs justes, des chefs qui vivent pour leur peuple et non par leur peuple. J’espère qu’un jour nous serons gouvernés par des serviteurs du peuple et non comme ce fut le cas dans la cité maudite par des serviteurs d’eux-mêmes.
Je termine ce texte en priant notre Créateur de me permettre de revoir mon ami après ma mort, car je l’ai aimé comme une sœur alors que j’aurais aimé l’aimer comme sa femme, mais il n’avait que la pensée de servir Dieu et Son peuple et ne pouvait donc pas s’attacher à une seule personne.

J’enferme ce texte dans un coffre d’or dans le sel qui marque encore et à jamais l’emplacement de la première cité des Enfants de Dieu, et j’y joins quatre textes de mon ami, de mon amour, pour qu’un jour peut être ils servent de mémoire à l’humanité.

L’histoire de mon peuple (par Mhour)

La destruction d’Oanylone qui eut lieu le jour de Mercurii, ne fut que le début de notre punition. Nous l’avons appelé le « Mercurii des cendres ».
Il y avait sept groupes parlant maintenant des langues différentes et se méfiant les uns des autres, mais très peu de nourriture... Notre groupe prit la direction du couchant et marcha quarante jours.

Pendant les quarante jours nous n’avions que très peu pour nous nourrir, juste cette plante étrangement nourrissante alors qu’elle servait en principe uniquement à nourrir les cochon du maître Mayhis, et du pain trouvé sur un des navires qui avaient fui la ville et quelques poissons qui furent réservés aux enfants avant notre départ.
Nous remplacions donc la nourriture par la prière, et les plaisirs par les pénitences. Le peuple se maudissait d’avoir préféré le plaisir à la prière et à la contemplation.

Le quarantième jour, Oane nous apparut, ceux qui avaient vu sa statue au grand temple, le reconnurent directement et se mirent à genoux, se frappant la poitrine en le suppliant d’intercéder pour eux auprès de Dieu.
Il se dirigea vers mon père, et lui dit :


Citation :
Mhour, ton fils est le premier né depuis le jour des cendres, tu as guidé ta tribu quarante jours durant dans la privation et la prière sans jamais rien demander pour toi, sache que tes prières ont été entendues et que demain sera un jour gras pour les tiens. Vous arrêterez de vous lamenter sur les fautes des anciens, car Notre Créateur m’a dit « Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée » et non pour les fautes de ses pères.

Vous devez vivre l’avenir et non pleurer le passé, sois le guide de ton peuple, et instruis ton fils pour qu’il ouvre la voie qui conduira aux prophètes.

Dieu ne demande que votre amour et vous ne pouvez le lui donner que si vous vous aimez vous-mêmes, que le pardon des fautes soit donné au repentis, mais bannissez celui qui récidive contre la parole donnée.
Demain est un cadeau de dieu, faites la fête car ça sera le jour du renouveau, que les quarante jours passés ne soient pas l’image de votre vie, ne cherchez pas Dieu dans la souffrance, mais souvenez vous d’avoir souffert pour ne pas le perdre. Je vais vous laisser poursuivre votre vie, reposez-vous et faites la fête avec tout ce qui vous reste de nourriture et de vin, car demain sera le jour du renouveau.
Ma tribu fit donc la fête, ceux qui avaient encore du pain le partagèrent avec leur voisin, le vin fut lui aussi partagé jusqu’à la dernière goutte, et en ce jour fut le jour premier jour gras depuis le mercurii des cendres.
Tout le monde dormit comme moi, c’est-à-dire comme un gros bébé que j’étais, et en se réveillant avec le soleil les gens virent qu’il y avait une source qui coulait non loin, et un peu plus loin une oasis remplie de fruits, et d’animaux.

Au centre de l'oasis se dressait une stèle sur laquelle était fixée la tablette d'Oane, la tablette reprenant les commandements de Dieu. Cette pierre qui avait été gravée par les doigts du Créateur et confiée à la première communauté pour qu'elle n'oublie jamais qu'au-delà de l'Amour nous étions aussi liés à la loi de la Création.

Cette pierre qui pourtant aurait dû disparaitre avec la cité était là.. intacte mais écrite dans une langue que désormais nous ne savions plus lire... Mais les lois du Très Haut nous n'étions pas prêts à les oublier à nouveau.

C’est donc là, près de la stèle que mon peuple s’installa en majorité. Depuis plus de quarante années de paix et de bonheur nous vivons ici, et nous prions Dieu de pardonner à ses enfants...

D'autres ont continué vers la mer et par delà la mer, pour étendre la race humaine de part la création.

Les 3 thèses de Ânani Mhour

On retient de sa vie surtout ses trois principales thèses.

La première pourrait être l’une des sources de la hiérarchie non familiale.


Citation :
Dieu Créateur du monde est le père et il faut l’aimer, le craindre et le respecter, mais cela est donc valable pour tous les fils envers leur père et mère. Et de manière générale si le père a autorité sur le fils, c’est que tout ceux qui ont l’autorité sur nous doivent être aimés, craints et respectés comme un père. Mais comme le père doit protéger son fils, avoir l’autorité sur une autre personne entraîne les mêmes responsabilités. Celui qui pour une raison ou l’autre prend la place du père doit en accepter les honneurs mais aussi les responsabilités.
La deuxième thèse de Mhour était que le seigneur récompensait l’amitié par la longévité des choses.

Citation :
Oane a dit un jour lors de la création de notre première cité « c’est par l’amour et la complémentarité que vous pourrez créer, car notre Créateur nous veut tous unis dans la vie comme d’humbles serviteurs de la création».

C’est tellement vrai que c’est parce que nous avons oublié cette règle que le Tout Puissant nous a punis, chacun voulant devenir le maître et faire de son frère devant dieu un serviteur .

L’amour du savoir a poussé l’humain à créer l’écriture pour conserver ce savoir, mais l’écriture sans amour n’est que suite de mots tristes et sans âme. C’est donc l’amour de l’écriture qui fait qu’un écrit prend tout son sens et l’amour de la lecture qui fera que ce texte ne sera pas perdu.
Tout ce qui est fait pour durer doit être fait dans l’amour et l’amitié. Si le maçon travail sans amitié pour son client, la maison qu’il construit s’écroulera aux premiers vents.
La troisième thèse qu’il affectionne peut-être par-dessus tout est que celui qui maîtrise la parole possède de nombreux pouvoirs et doit servir pour le bien et la paix.

Citation :
Je vais vous conter l’histoire de Ocless qui fut une grande dame mais qui, bien que possédant le pouvoir de la parole, préférait celui de l’épée.

Ocless était la matriarcale d’une grande famille aujourd’hui oubliée. Chaque fois qu’une discussion tournait à son désavantage, elle sortait son épée et la plaçait devant elle, pointe tournée vers son contradicteur. Très vite la discussion tournait dans le sens désiré par la dame et narquoise elle remettait son épée dans le fourreau.
Sa famille disparut car n’ayant personne qui osait la contredire dans ses paroles elle ne put que persister dans ses erreurs et conduire sa famille à la faillite. Il était impossible pour le clan de vivre en permanence avec la peur de l’épée de la Dame Ocless au dessus d’eux.

Tout homme et toute femme a pour mission de sauver l’humanité aux yeux de Dieu, et pour cela il doit faire ce pourquoi l’humanité a été choisie pour prendre soin de la création. L’humain se doit donc, d’être heureux tout en aidant son prochain à l’être aussi, car on ne peut concevoir donner de l’amour autour de soi si on n’est pas déjà heureux soi-même .
Dieu dans sa grande sagesse nous a donné plus que la parole, il nous a donné la possibilité d’utiliser cette parole pour propager l’amitié et le bonheur.

Il est donc dans notre devoir d’utiliser la parole pour réconforter nos semblables et les rendre heureux, mais la parole est aussi une arme puissante et il serait bon que ceux qui en détiennent les clés ne puissent en plus être armés. L’humain est fait d’esprit et de matière, il possède deux types d’armes, l’une fondée sur l’esprit et l’autre sur la matière.
L’arme de l’esprit donnée par Dieu est faite de politiques, de prêches et de diplomaties. Elle doit permettre que l’arme de matière qui fera couler le sang et la haine ne soit pas tirée de son fourreau. Pour cela il serait avantageux à ceux qui portent la parole de ne pas porter le glaive.
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Les Anciens : Sainte Nitouche

L’Eglise Aristotélicienne est née du sacrifice de Christos. Mais d’autres croyants, de saints martyrs, donnèrent leur vie pour la foi révélée par Aristote et Christos. L’un d’eux fut sainte Nitouche, victime de la barbarie du sinistre Abaddon, justement surnommé “le fléau”.

Alors que la foi Aristotélicienne essaimait à travers le monde, une secte nommée “Bogomiles” faisaient rage à travers tous les Balkans. Ils brutalisaient les vrais croyants et brûlaient leurs églises. A leur tête se trouvait Abaddon, le fléau, gourou dont la folie fut rarement depuis égalée.

Christos fut le deuxième et dernier humain à avoir transmis à ses contemporains la parole de Dieu. Sa force de foi était telle qu'elle rejaillissait tant sur le corps que sur l'esprit de ses contemporains. Les infirmes s'étaient levés pour venir l'écouter et les malades se sont retrouvés guéris en écoutant son prêche.

Mais les Bogomiles prêchaient partout où ils allaient que Christos, qu’ils appelaient par son prénom de Jeshua et qualifiaient de Christ, était en fait l'incarnation de Dieu dans une simple enveloppe charnelle, un corps humain. Selon eux, c’était donc Dieu lui-même qui était descendu sur le monde pour prêcher Sa parole et qui était mort sacrifié sur l’autel du péché humain.

Abaddon et ses disciples croyaient fermement que Christos avait parcouru Jérusalem en relevant les morts et en marchant sur les eaux. Comme, selon eux, Christos était Dieu Lui-même, il leur semblait inutile qu'il y ait eu une première révélation et niaient l'état de prophète à Aristote.

Nitouche, jeune fille vertueuse, était cultivatrice de maïs et maire du charmant village de Sarajevo. Elle vivait encore dans la ferme familiale et était fiancée à Igor de Zagreb, petit marchand croate qui l’aimait tendrement. Lorsque Abaddon et ses sectateurs firent étape dans la ferme des parents de la sainte, ils s’efforcèrent de tous les convertir. Mais Nitouche, ses parents et son fiancé Igor étaient de vrais croyants. Fidèles à l’Eglise Aristotélicienne, ils refusèrent toute compromission avec ces hérétiques.

Sainte Nitouche leur demanda: “Pourquoi Dieu se serait-il limité et déplacé dans un corps humain, alors qu’Il est la Toute-Puissance, infini et éternel ?”

Elle demanda de plus: “Pourquoi Dieu aurait-Il Lui-même transmis Son message alors qu’Il l’avait auparavant confié à un humain, en la personne du prophète Aristote ?”

Enfin, elle demanda: “Si Dieu s’était incarné, pourquoi se serait-Il laissé martyriser et tuer, alors qu’Il est immortel et Tout-Puissant ?”.

A ces questions, les hérétiques, tels les animaux de la Création, ne surent répondre. Ils bouillaient de rage devant une foi si pure. Alors, vraisemblablement encouragés par la Créature Sans Nom, les Bogomiles se ruèrent sur elle, sa famille et son fiancé. Ils leur firent subir les pires atrocités, laissant libre cours aux péchés dont ils étaient gorgés.

Sainte Nitouche mourut ainsi en martyr, subissant tous les sévices imaginables par de tels démons. Ils déchaînèrent sur elle des trésors de barbarie. Leur violence dépassa ce qu’aucun humain ne pourrait supporter. Les cris de souffrance des parents et du fiancé firent écho aux hurlements bestiaux des Bogomiles.

Mais sainte Nitouche ne dit rien. En son for intérieur, elle priait Dieu de bien vouloir pardonner leur corruption. Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, car ils avaient été corrompus par le péché, par l’entremise de la Créature Sans Nom. Une seule larme coula sur son visage, lorsque les monstres hérétiques s’apprêtaient à faire subir les derniers sévices sur son corps agonisant.

Mais Dieu ne permit pas qu’une telle foi en Lui soit ainsi bafouée. La lune apparut dans le ciel et vint cacher la lumière du soleil. Alors que sainte Nitouche mourait, une obscurité démoniaque vint enlever les hérétiques du monde pour les emmener dans les limbes, dans un concert de hurlements de terreur. Seul le corps sans vie de la sainte restait illuminé de la lumière des justes, la douce chaleur du soleil.
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Les Anciens : Saint Ripolin

Il y a fort longtemps, à Tolède, en Espagne, un homme du nom d’Ahriman se disait prophète. Il affirmait que les sept incarnations du péché étaient gouvernées par un roi des Enfers appelé Diable. Alors qu’Asmodée présidait à la gourmandise, Azazel à la luxure, Belial à l’orgueil, Lucifer à l’acédie, Belzébuth à l’avarice, Léviathan à la colère et Satan à l’envie, ce Diable regroupait en lui tous ces vices au point d’en faire le maître du péché.

Ce faux prophète affirmait à qui avait la folie de l’entendre que, lors du Jugement Dernier, à la toute fin de l’Apocalypse et donc du monde, les pécheurs envoyés aux Enfers viendraient gonfler les rangs démoniaques des troupes infernales. Il ajoutait que Dieu et son alter-ego maléfique se préparaient à un conflit qui déciderait de l’avenir de toute la création.

Ce conflit, qui durerait mille ans, opposerait donc les deux armées suprêmes. L’armée démoniaque, composée de pécheurs et de démons, serait menée par les sept incarnations du péché, sous les ordres du Diable, leur roi. L’armée céleste verrait les justes et les anges guidés par les archanges Gabriel, Georges et Michel, eux-mêmes sous les ordres de Dieu.

Mais le Très Haut, en sa très grande magnificence, avait placé en ce pays le très saint Ripolin, dont la vertu rayonnait sur ses contemporains. Il prit son bâton de pèlerin, chaussa ses sandales de prédicateur, et s’en vint en la ville de Tolède pour y extirper l’hérésie. Sur la place centrale de la ville, il vit Ahriman prêcher à la foule son erreur impie. Alors saint Ripolin s’avança aux cotés de l’hérésiarque et lui parla en ces termes :

“Menteur! Votre prêche est fausse et, par votre parole impure, vous souillez les âmes de ceux qui sont ici à vous écouter. Sachez qu’il n’est jamais question dans les Saintes Ecritures de votre Dieu malfaisant, celui que vous nommez Diable. Ne les avez vous donc pas lues pour affirmer ainsi de telles absurdités ? Apprenez donc la parole de Dieu au lieu de Lui en inventer!”

“Les pécheurs iront aux Enfers, lorsque Dieu les jugera, non pas pour se battre contre leur créateur, mais pour y subir leur juste punition. Votre langue est fourchue et votre prêche impie ! Faites plutôt comme les archanges Georges, Michel et Gabriel, et faites pénitence envers Dieu pour qu’Il vous pardonne de votre péché. Car, sinon, vous serez bien placé, lorsque Dieu vous jugera, pour comprendre à quel point les pécheurs ne se battent pas mais souffrent pour l’éternité.”

“Dieu, le Très Haut, est tout et tout est en Lui. Il est le commencement et la fin du monde. Il est qu’amour pour Ses créatures, car elles sont issues de Lui. Qu’a-t-Il besoin de se battre pour affirmer Sa toute-puissance alors qu’il Lui suffit de dire “Ne sois plus.” pour que l’on ne soit plus? Il n’a pas conçu le Paradis, les Enfers et le Purgatoire pour que ceux qui seront jugés se battent entre eux!”

“Ainsi, l’Apocalypse, de saint Posuys, nous apprend que tous les hommes et toutes les femmes mourront avant d’être jugés. Comment pourraient-ils alors se battre s'ils ne peuvent se tuer ? Comment un être humain peut-il mourir s'il est déjà mort ? Alors, repentez-vous de vos erreurs, car, lors du jugement divin, celles-ci pèseront bien lourd dans la balance!”.

Alors, Ahriman leva son bâton pour frapper saint Ripolin. Mais, alors que le ciel était d’un bleu azur et que les nuages se faisaient discrets, un éclair foudroya l’hérésiarque, arrêtant net son mouvement. Il n’en restait plus qu’un tas de poussière. Alors, saint Ripolin appela tous ceux qui avaient écouté l’infidèle à faire pénitence et à louer le Très Haut pour Son amour. Tous se mirent à genoux et prièrent pour le Salut de leur âme.
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Les Anciens : Saint Olcovidius

Saint et martyre (106-138)

Une enfance très pieuse

Olcovidius est né dans une famille romaine aristotélicienne. Il a donc été très tôt élevé dans la foi. Son père, un dénommé Lucius, s’était converti à l’âge de vingt ans sous l’impulsion de sa future épouse Camélia. Il fut leur seul enfant. Ce n’était certes pas une famille bien riche que la leur, mais ils avaient de quoi vivre correctement et avaient le statut de citoyen romain. Ils habitaient à Rome mais lorsque le jeune Olcovidius eût six ans, la persécution menée par l’Empereur les força à se réfugier à Ostie, à quelques lieux. Là Olcovidius grandit et sa foi avec lui grâce aux visites, presques journalières, qu’il rendait au diacre Falco qui lui enseigna la sagesse d’Aristote et les actions empreintes de sainteté de Christos.

Un adolescent doué pour les arts, rêvant de consacrer sa vie entière à l’amour de Dieu

Ses parents, voulant lui ouvrir l’esprit, lui donnèrent à lire Sénèque ou Ovide ainsi qu’Aristote et Platon, ce qui lui mit certaines idées en confusion pendant un moment, mais certaines idées finirent finalement par prendre le dessus sur les autres, il fut aussi sensibilisé à la peinture et à la musique où il montra un talent particulier dans son instrument : la harpe, qui resta jusqu’au bout sa principale distraction. Car dés l’âge de quinze ans, il consacra de plus en plus de temps à la prière, se mettant même à en écrire dont la plus célèbre reste le Credo de l’Eglise Aristotélicienne composé à dix-sept ans en 123. C’est également à cet âge qu’il annonça sa vocation à ses parents : son désire de vouer sa vie à Dieu et à enseigner son amour aux païens. Il décida également, au grand désarrois de ses parents qui n’auraient pas de descendance, vouloir rester célibataire afin de n’appartenir qu’à Dieu et ne pas avoir d’attaches terrestres car il savait déjà que sa mission, le conduirait à la souffrance et à la mort dans la fleur de l’âge.

Sa vie d’homme : un diacre au service des humbles, un prêcheur de la foi jusqu’au martyr

Lorsqu’il eut vingt et un ans, le diacre Falco mourut d’une maladie qu’aucun médecin n’aurait pu soigner :l’usure, la fatigue à force d’essayer de convaincre les impies de changer leur vie et de fuir leurs persécutions. Le jeune homme resta à ses côté jusqu’à la fin et recueilli ses dernières paroles : « Mon Fils, mon Ami, pardonne aux hommes. Quoiqu’ils te fassent à cause de ta foi, pardonne leur encore et encore… ».
Lors de l’enterrement du vieil homme dans les catacombes, l’évêque de Rome d’alors demanda à la communauté des croyants qui ils voulaient comme nouveau berger. Ceux-ci acclamèrent Olcovidius à l’unanimité et l’évêque, heureux de ce choix, l’ordonna aussitôt.
Par la suite, Olcovidius continua à écrire des psaumes mais il écrivit aussi des textes plus polémiques contre ceux qui persécutaient les aristotéliciens, contre ceux qui refusaient d’ouvrir leur cœur à la vraie foi mais également contre ceux qui vivaient égoïstement leur foi en croyant être sauvé parce qu’ils avaient reçu le baptême. Mais toujours dans ses écrits, il exhortait Dieu et ses frères à la miséricorde pour les pécheurs. Dieu parce qu’il avait créé les hommes trop imparfait pour être dignes de Lui et à ses frères, parce qu’ « il faut regarder la poutre dans son œil avant la brindille dans l’œil de son voisin ».

Le jeune diacre, lui, voulait montrer l’exemple à ses ouailles. Il vivait donc humblement, ne se nourrissant que deux fois par jour et jeûnant le dimanche. Il n’était pas riche, mais sa porte était toujours ouverte aux vagabonds rejetés de la Ville ou aux malades dont personne ne voulait soulager les souffrances. Il allait aussi sur les chemins autour de Rome et d’Ostie, prenant son bâton, et il visitait les hameaux et villages de la campagne latine. Il y rencontrait des paysans pauvres et des esclaves et il leur expliquait la Vérité car il pensait qu’il fallait ouvrir l’esprit et le cœur de tout les hommes pour que l’espèce d’Oane soit sauvée. Les pauvres l’écoutait, et même si ils restaient attachés pour la plupart au paganisme, une petite lueur avait été allumé dans leur cœur.

Cependant, sa foi et ses prêches sans concession ne lui apportèrent pas que des amis. Beaucoup de riches notables, aristotéliciens pour une part, jurèrent sa perte. C’est ainsi que le quatorze février 138, une décurie vint l’arrêter chez lui avec ses parents et ses amis.

Un martyre de la foi

Ensembles, ils furent jugés devant le flamine, le prêtre du culte d’Auguste. Celui-ci leur demanda de renoncer à leur foi et de jurer par Jupiter, le roi de leurs fausses idoles d’or et de marbre. Les amis d’Olcovidius passèrent d’abord, certains jurèrent et furent innocenté, d’autres refusèrent d’abjurer leur sainte foi, et furent condamnés à mort. Ce fut alors au tour d’Olcovidius d’être interrogé. Le flamine, inspiré par la Créature sans Nom, lui dit afin de le provoquer : « Jure, toi qui te dit diacre de ton dieu d’amour comme vous dites, et tu ne mourras pas. Il ne voudrait pas que tu meurs, si il est amour. Et si tu dit vivre en amitié avec ceux là qui viennent d’être jugés et qui sont innocentés, rejoint les et vit plaisamment avec eux, profitant de biens que les dieux nous ont mis à disposition. Sauve toi ! » Olcovidius parut s’affaisser, mais ce ne fut que l’espace d’un instant. Un instant, on aurait pu croire qu’il allait céder à la tentation, mais il se releva plus grand encore.

"Oui, répondit le saint diacre, inspiré par le Très-Haut, certains de mes amis sont sauvés ! Et quel dommage que d’autres aient fait le mauvais choix… Oui, je reconnais avec eux mon erreur… Mon erreur qui fut de ne pas crier encore plus fort à la face du monde :

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle."

En disant cela, son visage s’éclaira comme illuminé de l’intérieur. Ses amis qui avaient trahit leur foi par peur de la mort comprirent ce qu’étaient la vraie mort et reprirent le Credo avec lui. Les soldats les frappaient, mais ils ne se taisaient pas. Ils chantèrent des louanges même lorsque leurs geôliers les raccompagnèrent tous dans leur cachot infâme.

Le matin du 20 février, alors qu’il pleuvait sur Rome, on les emmena aux arènes, et là, ils furent livrés aux lions sauf Olcovidius. Celui-ci du subire la vue de ses parents et de ses amis dévorés et enfin, il fut livré également.

Alors il s’avança au centre de l’arène et, s’agenouillant, se mit à prier, remettant sa vie à Dieu. Les lions tournaient autour de lui, mais ne le touchèrent pas. Se relevant, il cria : « Mon Dieu, Toi le Père des hommes, pardonne à tes enfants et envoie leur la foi ! ». Ce furent les dernières paroles qu’il prononça en cette vie car Dieu ne voulant pas qu’il souffrit, lui donna la mort.
Alors la pluie s’arrêta et le ciel brilla comme en plein mois de juin. Un rayon de soleil éclaira mieux encore la face de celui qui n’avait pas trahit sa foi.

Dans l’arène, alors que une minute avant, la foule criait encore « A mort ! », il eu un merveilleux silence. Et finalement, des chants venus de nulle part retentirent accompagnant l’âme d’un juste vers le Soleil.

Parmi ceux qui virent ce miracles, beaucoup s'interressèrent à la Parole transmise par Aristote et Christos. La communauté des fidèles d'Ostie s'en trouva grandie de nombreux convertis.


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Les Anciens : Saint Noël

Ses origines

Arrière-petit-fils d'un brave homme ayant suivit Christos de son vivant, Nicolas Noël est né dans un chariot tiré à ce qu’on dit par des cerfs dressés par son père.
A cette époque les registres n’existaient pas et on ne connaît pas le lieu exact, ni la date exacte de sa naissance mais on sait que c’était pendant un hiver particulièrement rude.

Noël faillit ne pas dépasser l’âge de la puberté tellement il avait souffert à sa naissance, et il a même été en état de mort plusieurs fois. Par contre à chaque retour à la vie, contrairement au commun des mortels, il revenait plus en forme que jamais.
Pourtant chaque année au solstice d’hivers il semblait mourir pendant cinq jours et cinq nuits, mais bien que son corps soit veillé certains prétendaient l’avoir vu à différent endroit, offrant du pain aux plus pauvres, du feu à ceux qui n’en avaient pas, et même un simple jouet aux enfants triste.

Sa vie

Vers l’âge de 15 ans alors qu’il n’avait jamais étudié, il racontait l’histoire de Christos que son arrière-grand-père avait transmit à son grand-père et qui lui-même l’avait transmis à ses enfants et petits enfants.
Le curé de sa paroisse l’invitait régulièrement à participer à la messe et en fit son diacre. Très vite tout le monde fut surpris de son érudition, sa simplicité, son amour pour les autres et ses connaissances intuitives du dogme aristotélicien.

Un jour où on le questionna sur les raisons de ses problèmes de santé liés à l’hiver il répondit :

Je parlerais d’un cadeau de Dieu plus que d’un problème, car à chaque fois que je frôle la mort j’en apprends de Christos et Aristote, car notre Créateur nous donne toutes les réponses à toutes les questions pour que nous puissions voir notre vie sous des jours nouveaux, et que nous puissions nous juger nous même avant d’être jugé.
En principe en revenant à la vie, nous laissons ces connaissances et un peu de notre force, mais Dieu en a fait autrement pour moi je pense, bien que je ne garde qu’une réponse, sans choisir la quelle, je ne perds pas tout de ma visite chez les Saints.

Bien entendu personne ne le prenait réellement au sérieux, et il ne l’était d’ailleurs peut être pas, mais tout ce que les gens retenaient de cet événement c’est que c’était un érudit et un homme aussi sage que bon.

Tout au long de l’année, il donnait la moitié de son temps pour aider les malheureux, pas forcément les pauvres, mais bien ceux qu’il nommait les malheureux.

Quand on lui demandait pourquoi il aidait des riches comme les pauvres, il aimait répondre des phrases qu’il disait tenir d’Aristote lui-même :
« Les talents du riche ne remplace pas le talent d’être heureux ».
« Etre remplis de talents ne permet pas d’acheter le bonheur »
« on vit avec talent, mais on n’emporte pas ses talents dans la tombe »

Tous ne comprenaient pas, car il y avait longtemps que le talent n’était plus monnaye courante...

Vers l’âgé de 35 ans, il fut nommé Evêque et il continua sa vie de la même façon, aidant ceux qui devaient être aidé, quel que soit leur rang social, il était reconnu pour toujours avoir la parole ou le cadeau qu’il fallait pour rendre la boulasse aux plus malheureux.
Et chaque solstice d’hivers il semblait mourir, mais chaque fois 3 ou 4 jours plus tard il revenait plus en forme que jamais et organisait une messe vers minuit où il racontait une nouvelle histoire.
Une année il annonça que vu son grand âge, il avait près de 90 ans ce qui est un miracle en soi, il renonçait à sa charge et entreprendrait, seul, un dernier pèlerinage. Bien sur tout le monde voulu l’en dissuader, mais il promit qu’il reviendrait pour le 25 décembre, et que de toutes façons il faudrait bénir ce jour particulièrement car il avait appris de Christos et d’Aristote eux même, que c’était le jour de leur naissance à tous trois, Aristote étant né à midi et Christos à minuit et lui juste entre les deux, à dix huit heures.

La légende

Le Père Noël, comme avait continué de l’appeler ses fidèles, pris la route et revint parmi les siens le 6 décembre suivant.
Il ne répondit que peu aux questions sur ce pèlerinage, mais il avait ramené deux chariots. L’un remplis de bûches, et l’autre rempli autre de pains
Il fit distribuer le pain et le bois aux plus pauvres, et une fois la distribution terminée, il envoya les chariots faire le tour des plus riches à qui on demandait de déposer un présent.
Le 24 décembre, Monseigneur Noël organisa deux messes, l’une à midi en l’honneur d’Aristote et une à minuit en l’honneur de Christos, puis il se dirigeât vers la sacristie et plus personne ne le revit.

La totalité des villageois, du plus croyant au plus mécréant passèrent la nuit à le chercher, et c’est seulement au petit matin qu’épuisés, ils rentrèrent chez eux.
C’est là que la légende fut inscrite parmi les miracles, car chaque maison sans exception avait son foyer allumé et des cadeaux au pied de la cheminée.

Depuis cette époque, chaque année on dit un peu partout qu’en décembre il passe dans les maisons pour donner un peu de bonheur. On prétend même, que parfois, Christos et Aristote l’accompagnent directement...
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Les Anciens : Saint Louis

Rédigé par un collectif aristotéllicien, autour du fidèle Savoie.


Citation :
« "Ce qui suit fut et c'estait la vérité. Comme il a esté prouvé par des témoins bien instruits qui donneroient la raison de leur science, ou parce qu'ils ayont vu ou parce qu'ils ayont entendu, et comme il est constant d'après la tradition et la réputation."
Louis IX est né à Poissy le 25 avril 1214. C'est le fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille. À douze ans, il fait une confidence à son père « papa, lui dit-il, je veux faire mes propres expérience et apprendre à connaître la nature de la création, je vais entreprendre un voyage vers les terres d’orient». Son père, croyant que le petit Louis voulait devenir un hérétique de l'église d'orient , meurt d’une syncope. Hélas, non, il rêvait déjà d'une nouvelle croisade. Et ainsi sera le destin de Louis IX.

L'année suivante, le petit Louis est toujours roi sans en détenir le pouvoir. Il sera évidemment enlevé à la première occasion. Ses gardes le défendent au mieux, mais en sous-nombre, ils ne peuvent que se cacher dans les bois, et espérer du renfort. Quand Paris, au loin, fut saisie de la nouvelle, la ville entière se lança à la défense du jeune Roy, qu’ils ramenèrent en triomphe.

Il était le roi du peuple, et c’est ainsi que toute sa vie, il rendra la France plus grande comme elle ne saura jamais devenir à nouveau de toute son histoire.

A quatorze ans, il est envoyé en campagne, dans le Maine. Sa mère avait fait édifier une abbaye où le petit Louis allait passer ses étés. C’est là où furent implantés les premiers champs de mais, qui, vingt ans plus tard, furent ramenés par Louis de l’Orient. Longtemps, on l’appela le blé d’Inde, comme le Roi en avait reçu cadeau de l’empereur Mongol qui disait tenir celà des Indes. Quand on découvrit la véritable provenance de la graine première (le Mosento) on décida de l’appeler maïs, plutôt. C’est Levan, Petit-fils de Charles petit-fils de Louis, qui en fixera le nom définitif, en 1434.

Son enracinement aristotélicien :


Citation :
« La lumière de l'Orient s'est répandue sur moi par la grâce d’Aristote, et m'a rappelé d'entre les morts. »
Toute sa vie, la parole est très importante chez Louis IX. Il aime citer des exemples et des anecdotes qui lui permettent d'affirmer sa foi. Certaines de ses plus célèbres paroles lui survécurent : « ne fait pas à ton prochain ce que tu ferais à ta mère » (on le sait, Louis IX subira toute sa vie le joug d’une mère castratrice), ou encore le célèbre « Quand le fruit est mûr, il est temps de le lancer sur l’hérétique ». C’est donc par les paroles du roi que ressort sa foi profonde. Louis IX incarne l’idéal du prud’homme, à la fois pieux, courageux, bon, intelligent et sage, un homme qui défend la foi aristotélicienne par son courage.

De l’abbaye fondée par Blanche où il passait ses étés, Louis garda aussi son air franciscain. Ainsi, comme eux, sa parole est morale et didactique, à l’image des prédicateurs dont il s’entoure. Cette parole transmet un enseignement moral et religieux et vise souvent à fortifier la foi de l’interlocuteur.

Il a la réputation de guérir les écrouelles et d'être charitable envers les pauvres : il a marqué son temps par sa grande dévotion à la souffrance qui atteignait les plus pauvres et les malades, entre autres les lépreux. Jamais, par contre, il ne réussira à guérir la Provence de son accent.

Dans la seconde année de son gouvernement (1238), il signala sa pieuse ferveur en allant jusqu'à Sens pour recevoir la couronne d'épines de Christos, qu'il venait de faire racheter des Vénitiens, entre les mains desquelles elle avait été mise en gage par Baudouin, et la portant lui même depuis le bois de Vincennes, la tête et les pied nus, jusqu'à Notre-Dame ; et de là à la chapelle qu' il avait fait bâtir dans son palais, dite depuis la Sainte-Chapelle, où elle fut déposée.

Son édification juridique et théologique :

Il fonde plusieurs établissements utiles, tels que les Hôtel-Dieu de Pontoise, de Compiègne, de Vernon, et l'hospice des Quinze-Vingts, pour y recueillir trois cents aveugles appartenant aux classes pauvres.
Louis IX a appris en Syrie que les érudit des princes d'orient, transcrivaient des livres et tenaient une université ouverte à tous les autres théologiens ; il suit cet exemple, ordonne qu'on transcrive les livres qui se trouvent dans les monastères, et fait ranger ces précieux exemplaires dans une salle voisine de la Sainte-Chapelle, créant ainsi les premières universités. Il y va souvent s'y délasser des travaux du gouvernement.

Il rend aux abbayes et aux cathédrales, entre autre, leur autorité sur la gestion des affaires religieuses et les charges de nommer leur clergé. Toute fois il imposa qu'ils soient correctement instruits et il fit imposer un diplôme de théologien pour les clercs ayant de hautes fonctions.

Il dirigera deux croisades. Lors de la première, il embarque pour l'Egypte en août 1248. Mais il est soudainement fait prisonnier à Mansourah. Il rentrera en 1254, après quatre années passées dans les prisons syriennes.

Malgré l'échec de la septième croisade, Louis IX décide de préparer la huitième croisade. Il repart le 2 juillet 1270. Le 17 juillet, Carthage se rend. Louis IX décide alors d'attendre les renforts de son frère Charles d'Anjou. Mais la peste ravage son armée et il meurt le mois suivant, alors que son frère arrive tout juste.

Louis étant mort de la peste c'est un miracle que son fils et sa belle fille qui le suivaient à ses côtés ne furent pas contaminés. Philippe fut proclamé roi de France sous le nom de "Philippe III le Hardi".

Sa conception de la justice :


Citation :
« Les serfs appartiennent à Christos comme nous, ne devraient plus être considéré comme des esclaves. Dans un royaume aristotélicien nous ne devons pas oublier qu'ils sont nos frères et les affranchir s'il montre qu'ils sont capables d'être de bons paysans. Car nul ne peut être jugé sur son statu mais sur la vie qu'il se construit, et comment se construire une vie si on est esclave d'un de ses frères.
Je vous le dis, la servitude devra disparaître, mais il serrait criminel de les abandonner tant qu'ils ne sont pas près. ».
Il parcourt sans cesse ses États pour entendre toutes plaintes ; on le voyait souvent en été rendre lui-même la justice, soit dans le jardin de son palais, soit dans le bois de Vincennes sous un grand arbre. On raconte d’ailleurs que plus d’une fois, des pommes (et d’ailleurs des abricots, fruits qu’il aimait particulièrement) lui tombèrent sur la tête. Pourtant, rien d’autre qu’un « salauds d’averronistes » ne lui passa par la tête. Louis IX aurait pu devenir grand homme de science ou de gastronomie, mais il restera plutôt à tout jamais grand homme d’église, posé, et mesuré.

Il prône la justice et modernise l'administration. Il y traque les abus des baillis et sénéchaux en instaurant ce qui deviendra plus tard la Cour des comptes. Louis IX favorise également la création du Parlement. Les parlements que Louis IX édifia d’abord établirent les comtés royaux qui tiennent encore de nos jours. Poussé par cet esprit d'ordre et de justice qui l'animait sans cesse, il maintint longtemps son royaume dans le calme, et fit tous ses efforts pour rendre la paix à l'Europe, alors troublée par les divisions du roy du St Empire. II s'offrit plusieurs fois pour médiateur ; et s'il ne parvint point à se faire écouter, il obtint du moins l'estime et la confiance de ceux que ses discours et son exemple ne purent désarmer.

Son service pour la prospérité du Royaume :

Il rassembla ainsi le plus grand empire aristotélicien de l’histoire contemporaine de France, s’alliant aux Anglois, aux Espagnols et aux Piedmontais. Il solidifia également une première fois le Languedoc des forces hérétiques, qui fut reperdu depuis, au moment où est établie cette hagiographie. En 1258, Louis IX il fixe les frontières Sud du royaume en signant le avec le roi Jacques Ier d'Aragon. En 1259 à Paris, il signe un traité de paix avec l'Angleterre mettant ainsi fin à la première «guerre de Cent Ans» entre les deux pays.

L'oeuvre de Louis IX se traduit par un développement considérable du pouvoir royal. Il unifie également la monnaie.

Enfin c'est à sa munificence que l'on doit la fondation de la Sorbonne. La France fut sous ses sages lois aussi tranquille que l'Europe était agitée ;
il fit tous ses efforts pour rétablir la concorde entre les états aristotéliciens, et les traités avec ses voisins eurent toujours pour but de conserver la paix, et la foi.

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Blanchestlouisbiguc8


Témoignage d'amitié et de piété :


Citation :
« Ainsi comme Dieu est mort pour tout son peuple, aussi semblablement a mis le bon roi Saint-Louis, son corps en danger et aventure de mort pour le peuple de son royaume. »

Joinville
Citation :
« Louis IX, paraissait un prince destiné à réformer l'Europe, si elle avait pu l'être ; il a rendu la France triomphante et policée, et il a été en tout le modèle des hommes. Sa piété, qui était celle d'un anachorète, ne lui ôta point les vertes royales ; sa libéralité ne déroba rien à une sage économie ; il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte ; et peut-être est-il le seul souverain qui mérite cette louange. Prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats sans être emporté, compatissant comme s'il n'avait jamais été que malheureux, il n'est guère donné à l'homme de pousser la vertu plus loin. »

Le dévot "le terrible"
Citation :
« De haute taille et bien fait, il avait une figure angélique. D'un caractère franc, affable et gai, quoique modeste et réservé.
Il observait dans les choses du monde une mesure exacte; sa piété seulement, exagérée et confinant au plus borné des fanatismes. Il s'astreignait à des pratiques monastiques très rigoureuses, se levant la nuit pour se rendre aux matines et à prime et assistant à tous les autres offices. Il pratiquait plus volontiers encore l'assiduité aux sermons; il voulait que tout son entourage assistât à ces exercices, et il se plaisait à sermonner lui-même. Il recevait fréquemment la discipline des mains de ses moines; pendant sa vie cette dévotion délirante fut souvent jugée avec sévérité. D'une humilité extrême, il aurait même songé à abdiquer pour entrer dans la milice des ordres mendiants. Sa douceur n'excluait du reste pas l'énergie »


Le moine italien Salimbene
Citation :
...

De 1245 à 1254, Saint Louis mena une grande croisade en terre languedocienne. A son terme, il solidifia le Languedoc contre les forces hérétiques. Il était cependant conscient que cette terre est en proie à l'hérésie malgré la victoire. Alors qu'il repartait pour Paris, il fit une halte à proximité d'un lac pour y établir un campement et passer la nuit. Après avoir bien festoyé avec ses soldats, le saint roi alla donc se reposer dans un sommeil profond. C'est à ce moment-là que lui apparut en songe l'archange Miguaël. Il lui dit alors :
« Louis, réveille-toi, ouvre les yeux. La victoire que tu viens de remporter par le sang et par le feu est déjà menacée. » Alors il lui montra ce qui allait arriver puis il lui dit : « Il faut protéger cette terre de l'hérésie et propager le message de Christos. Va, lève-toi et va prier Ton Créateur. »

Louis se réveilla. Il faisait déjà grand jour. Il alla à quelques lieues de là dans un petit village languedocien que l'on appelle Le Puy. Il entra dans la petite chapelle du village et pria en ces termes :
«Je m’en remets à Toi, Créateur de toute chose.
Toi qui as confié la terre à l’Humain pour qu’il te serve,
Aide-moi à être la couronne d’épine qui tiendra l’hérétique loin de nos terres,
Aide-moi à protéger la terre languedocienne de l’ombre de la créature sans nom,
Ne laisse pas nos terres souffrir, comme Christos à souffert,
Fait que cette fois ce soit nos épines qui percent le cœur de Tes ennemis. »


Il sortit ensuite et rentra à Paris. Le sort de la foi en Languedoc le perturbait.

Quatre ans plus tard, il s'apprêtait à partir pour signer le traité de Corbeil fixant les frontières sud de son royaume. Quelques jours avant son départ, il alla prier en la Sainte chapelle de son palais. Passant près de la couronne d'épines qu'il avait amené lui-même il y a 20 ans, il repensa à sa prière faite au Puy. Tout semblait s'éclairer pour lui. Il fallait qu'il mène la couronne d'épines au Puy afin qu'elle protège le Languedoc de l'hérésie.

Depuis ce jour, la couronne d'épines de Christos occupe une place de choix dans la chapelle du Puy devenue depuis une charmante petite Eglise. De là elle veille sur le Languedoc même si elle n'a pas pu empêcher le retour de l'hérésie.

...


Cardinal Izaac de Béarn dit Nolivos, Histoire de l'Eglise, 1453
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Les Anciens : Saint Nicolas

L'enfance et l'adolescence

Nicolas Dury-Damour est né en mars de l'année 955 à Achouffe, en Ardenne, diocèse de Liège.

Les Dury-Damour sont de petite noblesse non fieffée. Nicolas est élevé dans un bon milieu. Il apprend à lire et à écrire. Sa constitution fragile ne lui permet pas d'exceller dans les exercices de combat, mais il impressionne par sa maîtrise du grec et du latin. Le curé du village lui fait lire les textes sacrés. Le petit Nicolas est fasciné par Aristote et Christos, et il envisage de suivre la voie de l'Eglise. Il intègre donc le séminaire à Liège.

C'est dans cette ville qu'il fait la connaissance de Geneviève. Il en tombe fou amoureux et se retrouve face à un dilemme : sa foi ou son amour. Si la mystique aristotélicienne le fascine toujours autant, la rigidité de certains professeurs le font douter de la sainteté de ceux qui se disent ses maîtres. L'annonce de la mort de sa mère est pour lui un choc terrible. Aussi Nicolas quitte-t-il le séminaire avant de prononcer ses voeux pour vivre avec Geneviève. Il demeurent tous deux à Liège quelques mois, Nicolas travaille comme écrivain public grâce à l'instruction des moines. Mais il étouffe dans la grande ville, et les collines ardennaises lui manquent. Ils décident de rejoindre le père de Nicolas à Achouffe.

La souffrance

En chemin vers Achouffe avec sa jeune épouse, Nicolas apprend le décès de son père. Ce nouveau coup est rude, mais Nicolas s'en sort grâce à l'amour de Geneviève et surtout grâce à une foi solide. Il reprend les affaires de son père comprenant de nombreuses forêts, des chasses et une mine d'ardoise. La richesse est là, de même que le bonheur quand Geneviève lui donne deux bons enfants.

En septembre 987, Geneviève retourne à Liège pour voir sa famille. Retenu par ses affaires, Nicolas reste à Achouffe. Deux semaines plus tard, il apprend que sa femme et ses deux fils sont morts noyés dans la Meuse quand le bateau qui les faisait traverser a sombré. C'est le coup fatal. Nicolas manque perdre la raison, mais sa foi le sauve ! Il est convaincu que sa femme et ses enfants vont prendre place à la droite d'Aristote. Alors, libéré de toutes contingences terrestres, il laisse là ses affaires, sa richesse et part. A ce moment, on perd sa trace.

L'accident

La Légende de Saint-Nicolas, relatée par François de Villeret, nous apprend qu'au début du XIe, Nicolas vivait comme boulanger à Rochefort. Il n'avait pas de plus grand plaisir que de gâter et protéger les enfants, lui qui n'avait pas eu la chance de voir grandir les siens. Rapidement, Nicolas fait l'unanimité autour de lui pour sa gentillesse, son amabilité mais aussi son érudition, sa foi et sa piété. Il fait montre de générosité en donnant selon ses pauvres moyens. Mais l'aristotélisme n'est pas solidement ancré, à Rochefort, et Nicolas passe pour un illuminé et un naïf. Mais il n'en a cure, pardonne à qui le méprise et continue à déborder de gentillesse et de générosité.

Un jour, voulant protéger un enfant qui avait volé le boucher pour se nourrir, Nicolas reçoit un coup de couteau. Il est transporté dans sa demeure, mais il y reste seul, mourant. Le lendemain matin, un dimanche à l'heure de la messe, il reparait à l'église. Sa blessure est guérie, sans même une cicatrice. Il traverse l'allée, droit vers l'autel. Il s'y agenouille sans prêter la moindre attention au curé et commence à prier. Le silence se fait dans l'église, plus personne n'ose bouger, que ce soit les membres ou les lèvres. Et au bout de quelques minutes, Nicolas se lève et part. Pour la deuxième fois dans son existence, sa Foi lui indique une nouvelle voie à suivre.

L'apostolat

Pendant plusieurs mois, Nicolas va parcourir la région. De nombreuses légendes font état de guérisons d'enfants malades, mais aussi de dons sans communes mesure avec ses moyens. Il est arrivé un jour à Durbuy, sur les bords de l'Ourthe. Il a rassemblé les enfants sans prononcer une parole. Il a ouvert le petit sac qu'il portait à l'épaule et a commencé à distribuer les biscuits. Le sac semblait bien petit pour nourrir autant d'enfants. Mais à la surprise générale, il eut non seulement assez de biscuits, mais quand il repartit son sac semblait toujours plein.

Son chemin ramène Nicolas à Liège. Pour la première fois, il va sur la tombe de sa femme et de ses enfants. La légende raconte qu'il pleuvait mais que Nicolas était épargné par les gouttes. Il retourne au séminaire et achève sa formation pour devenir curé. Il est ordonné prêtre le 15 avril 1018. Il retourne alors à Rochefort pour devenir le curé de la paroisse.

Pendant trois ans, Nicolas va mener la paroisse avec douceur et fermeté. Avant lui, les paroissiens pratiquaient plus par tradition que par conviction. Mais devant un tel exemple de bonté, de générosité et de ferveur, ils se remirent à avoir la Foi ! Et Nicolas suscita nombre de vocations religieuses dans le village, mais aussi alentours.

La tradition

Nicolas s'éteint le 6 décembre 1021. A Rochefort, l'émoi fut important. Nicolas était aimé et respecté de tous. Les enfants furent si tristes de perdre un tel guide et protecteur que l'apprenti boulanger du village leur offrit des biscuits à la canelle pour tenter d'apaiser leur chagrin.

Depuis ce jour, tous les ans à la même date, les gens de Rochefort offre des gateaux aux enfants. La tradition s'est rapidement étendue aux villages alentours pour à toute la région, des Flandres à l'Alsace. Saint Nicolas est considéré comme le protecteur des enfants.

¤

La Légende de saint-Nicolas

Parchemin original en wallon, retrouvé à Tournai

Citation :
Mi, Françwès di Vileret, mwinne di Djiblou, vout fé passer à tos mes frés et mes soûs del Aristotelicyinne eglijhe li messaedje ki shût.

C'esteu e 1024 do trevén di Nosse Mwaîsse. Li pere abé m'avau evoyî èn Ardene, là k'il aveu on messaedje por li on soçon dins li vî payis d'Ardene, do costé del Rotche. Adon vo-mi-la so les vôyes, d'abôrd do Conté du Nameûr et padri Moûze su les daegn do Prince-Evêque di Lidje, et roter tt å long do djoû, et di catchî ene måjhone awou-s ki les djins volenut bén d'mi po nût.

Dji rote insi ût' djoûs, et vo-mi-la dilé Rotchefoirt. Come c'est-st ene foirt bele veye, dji tûze ki dj'î poreu dmeurer sacwants djoûs, po m'rapåjhî. Dji mouxhe dins ene auberje, boes ene bîre et cminçe à causer avou les djins. I n'sont nén djondus, i veyenut bén ki dji so-st on ome d'eglijhe. Afon i m'causenut di leu curé.

Mi-n ome esteu boledji. Cou ki veyeu l'pus voltî, c'est les bea grands sorires des valets et des båsheles cwand lzeus dner des neujes. On l'lomeu Nicolas, mins gn'a nelu ki cnecheu si vray no d'famile. On djoû, il wê on valet qui rote foû do botike do boutchî, et l'ôte ki rote padri lî. I mlouche foû di s'botike, atraper li valet et dminder å boutchî çou ki n'va nén. Li valet aveu scroté on boket d'tripe. Et li botchî esteu presse à les saetchî foû del panse do valet ses tripes ! Nicolas, ki sé bén ki l'valet est d'one pwinneuse famile, sins nole rujhe mins sins nole manôye, saye di ritnu li botchî po l'valet endaler. Et adon c'est li ki prind li côtea do botchi dins l'pinse.

Tote li nût, on tûze ki va moru, tot seul dins måjhone, là ki vikeu tot seul. Mins li lindmwin, åzès matines, im pouxhe à l'eglijhe, petant di santè ! Si frakes est co dismetouwe do cotea, mins so s'panse, pu rén, nén ddja ene skernache. I s'a ascropou padvint l'åté, a priyî et adon il a endalé. Dins les moes k'on shûvu, les djins do viyaedje on bråmint ojhou des fåves so on Nicolas, là k'i veyeu voltî les djonnes et lzeu dner des boles. On djoû, il a rivnu, il aveu sti diskà Lidje et divnu curé ! Li vî curé li a layi s'plaece.

Trwes ans pus tård, Nicolas a moru. C'esteu li 6 di décimbe. Dispus ci djoû là, les djins do viyaedjes donenut åzès djonnes des boles li 6 di décembes, po si sovnu di Nicolas. Et cite uzance-là cmince à prinde dins les viyaedjes avår-là.
Traduction :

Citation :
Moi, François de Villeret, moine de Gembloux(1), veut faire passer à tous mes frères et soeurs de l'Eglise Aristotélicienne le message qui suit :

C'était en 1024 de l'ère de Notre Seigneur. Le père abbé m'avait envoyé en Ardenne car il avait un message pour un de ces amis dans le vieux pays d'Ardenne, du côté de La Roche. Alors, me voilà sur les routes, d'abord du Comté de Namur puis, par-delà la Meuse, sur les terres du Prince-Evêque de Liège, et de marcher tout au long du jour, et de chercher une maison ou les gens veulent bien de moi pour la nuit.

Je marche ainsi d'un bon pas pendant huit jour, et me voilà dans les environs de Rochefort. Comme c'est une très belle ville, je me dis que je pourrais y rester quelques jours, pour me reposer. Je rentre dans une auberge, bois une bière et commence à parler avec les gens. Ils ne sont pas fou, ils voient bien que je suis un homme d'église. Alors ils me parlent de leur curé.

Cet homme était boulanger. ce qu'il préfèrait, c'était les beau et grands sourires des garçons et des filles quand il leur donnait des noeuds(2). On l'appellait Nicolas, mais personne ne connaissait sont vrai nom de famille. Un jour, il voit un garçon qui court hors de la boucherie, et le boucher qui lui court après. Il sort de sa boutique, attrape le garçon et demander au boucher ce qui ce passe. Le garçon avait volé un boudin, et le coucher était près sortir les tripes du garçon (3). Nicolas, qui sait bien que le garçon est d'une famille misérable, sans problèmes mais sans argent, essaye de retenir le boucher pour que le garçon s'enfuie. Alors, c'est lui qui prend le couteau du boucher dans le ventre.

Toute la nuit, on pense qu'il va mourir, tout seul dans sa maison, car il vivait seul. Mais le lendemain, aux matines, il entre à l'église, frais comme un gardon ! Ses vêtements étaient encore démis du couteau, mins sur son ventre, plusrien, même pas une cicatrice. I s'est accroupi devant l'autel, a prié et alors s'en est allé. Dans les mois qui ont suivi, les gens du village ont beaucoup entendu des fables sur un Nicolas, on disait qu'il aimait les enfants et leurs donnait des petits gâteaux. Un jour, il est revenu, il avait été jusqu'à Liège, et était devenu curé ! Le vieux curé lui a laissé sa place.

Trois ans plus tard, Nicolas est mort. C'était le 6 décembre. Depuis ce jour-là, les gens du village donnent aux jeunes des gâteaux le 6 décembre, pour se souvenir de Nicolas. Et cette coutume commence à prendre dans les villages des environs.


Notes :
(1) Gembloux est une ville du "roman païs" du Duché de Brabant, à quelques kilomètres de mon lieu de naissance. C'est une abbaye puissante et un petit comté autonome.
(2) les "neujes" sont des patisseries en forme de noeud
(3) il y a un jeu de mot avec "tripes" qui est difficile à rendre en français
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Les Anciens : Saint Origène

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Chapitre I : La Jeunesse d'Origène

Origène est né à Alexandrie 185 ans après la naissance de Christos.

Son père, Léonide, étant aristotélicien, l'enfant eut le rare bonheur de grandir dans une atmosphère toute empreinte de l'enseignement de l'Église Aristotélicienne.

Il reçut de son père ses premières leçons et apprit, auprès de lui, à méditer les Saintes Écritures. Il fut tout de suite captivé par ses lectures et son ardeur et son zèle se montrèrent bien vite à la hauteur de son intelligence. Quand le prêtre d'Alexandrie le rencontra, à la demande de Léonide, il fut à ce point impressionné par les connaissances et la maîtrise que l'enfant avait déjà développés des Textes sacrés qu'il le baptisa dès l'âge de 12 ans.

Quelques années plus tard, l'Empereur Sévère décida de poursuivre l'aristotélicisme et ses membres. Origène vit alors son père arrêté, torturé, puis executé. Cet évènement tragique marqua profondément son esprit.

Il rencontra alors Porcinia, une riche citadine qui lui proposa de l'entretenir financièrement, en l'échange de ses faveurs. Origène, qui avaient d'autres idées en tête, la repoussa. Celle ci, qui voulut se venger, tomba dans une auge à cochons et décéda peu après de violents maux de ventre.

A tous les biens de ce monde, le jeune homme préférait en effet la pureté de la foi et surtout le respect de l'Amitié Aristotélicienne qui veut que tout homme doive se préoccuper du sort d’autrui avec empathie, charité, entraide et amour du prochain.

Certains lui reprochèrent le manque de réciprocité dans ses rapports avec les autres car il donnait beaucoup et ne recevait que peu en échange. A ceux là, il répondit :

Citation :
"Je ne reçois certes pas de fortune dans mes rapports avec les autres, mais ce que je ne gagne pas en oboles, je le gagne en amour de mon prochain. Tout ceux qui sont dans le dénuement et que j'aide me le rendent au centuple par l'amitié qu'ils me prodiguent. Ma récompense ultime, je ne l'attends pas ici bas, mais dans le Paradis Solaire."
Et en effet, sa plus grande vertu était la générosité. Afin d'aider les plus pauvres, il finançait des distributions gratuites de pain et de vêtements, ouvrait sa porte à ceux qui n'avaient pas de toît pour dormir, et l'on vit même un jour Origène faire le plus dur peut-être des sacrifices pour un ami : il possédait alors une grande bibliothèque contenant des manuscrits dont plusieurs étaient admirablement écrits, et afin de venir en aide à son ami qui avait tout perdu lors de l'incendie de sa maison, il les vendit et reçut en échange de ces trésors, une forte somme qu'il donna à son ami.

Sa vie, en contrepartie de sa générosité, fut très simple : il s'habillait sans luxe, mangeait ce dont il avait besoin pour vivre, sans jamais d'excès et dormait sur un simple lit de paillasse avec une seule couverture.

Certains pensèrent alors qu'Origène refusait le plaisir, à savoir la faculté qu’a l’homme d’œuvrer à réunir les conditions de son propre bonheur.

A ceux-ci, il répondit :


Citation :
"Mon goût pour la vie est plus que jamais présent, en aucun cas je ne suis passif et en dépression spirituelle, au contraire, je suis le plus heureux des hommes. En vivant simplement et en donnant aux autres ce dont je n'ai pas besoin, moi, pour vivre, je peux profiter pleinement de mon temps pour étudier les Saintes Ecritures, rien ne vient me distraire de ce qui fait l'essence même de ma vie et de mon plaisir à savoir l'approfondissement de ma Foi. Dés lors, me séparer de biens matériels non essentiels à ma survie ne sont rien comparés à tout ce que je peux apporter à mon prochain par ma générosité. Comme il est écrit par Spyosu dans l'Acédie,
    "Le premier péché fut ainsi involontairement découvert par les humains. Elle porta plus tard le nom d’acédie. Celle-ci consistait à se détourner de l’amour divin, de s’abandonner à la vie matérielle en négligeant la vie spirituelle, de se préoccuper de l’instant sans garder à l’esprit ce pour quoi Dieu nous avait conçus."

Je refuse l'Acédie, pour moi, l'essentiel réside dans la vie spirituelle, et c'est en m'éloignant de la tentation des biens matériels que je me rapproche de Dieu et de sa volonté."
Chapitre II : Origène Professeur de Théologie

C'est alors que l'évêque d'Alexandrie, Démétrius, rencontra Origène. Ebloui par les connaissances du jeune homme, il le plaça à la tête de l'école catéchistique d'Alexandrie.

Et ce fut un admirable spectacle que celui de ce jeune homme, presque de cet enfant, enseignant aux catéchumènes et aux néophytes la doctrine aristotélicienne.

La réputation d'Origène ne tarda pas à dépasser la limite des cercles aristotéliciens. Bientôt, on vit affluer à ses leçons des païens et des personnes qui s'étaient détournés de la foi depuis longtemps et même des hérétiques assistaient parfois à ses cours tentant de ne pas se faire voir.
L'école connut alors une période de célébrité inouïe : si grande était la multitude des auditeurs qu'il fallut dédoubler les cours : Origène gardant pour lui-même l'instruction des plus avancés.

Le nombre de conversions fut alors très nombreux.

Aux étudiants, qui parfois se laissaient aller à la paresse dans la lecture des Saintes Ecritures, il leur dit :

Citation :
"Supposons que quelqu'un souhaite acquérir une compétence ou un art, comme la menuiserie ou la médecine, pour la posséder entièrement, il ne pourra jamais lui arriver d'être ignorant au moment de s'endormir et savant à son réveil. C'est en se formant longtemps par l'enseignement reçu et par des exercices, puis par la pratique quotidienne de son art qu'il s'instruira raisonnablement à son sujet et qu'il gardera en lui la connaissance de sa discipline ; mais s'il ne l'exerce pas et s'il néglige de l'appliquer, il ne se souviendra plus que de quelques éléments, puis encore moins, et ainsi de suite... Après un long temps, tout s'en va dans l'oubli et disparaît complètement de sa mémoire.
Pensons maintenant cela pour ceux, comme vous, qui se sont adonnés à la connaissance et à la sagesse de Dieu, dont la science et la pratique dépassent incomparablement toutes les autres disciplines, c'est par une étude quotidienne des Saintes Ecritures, un travail permanent que vous pourrez, au bout de votre chemin, contempler la gloire de Dieu, les mystères vous étant alors dévoilés."
Sous le pontificat de Zéphyr, Origène vint à Rome, il rencontra le Pape peu de temps avant qu'une tempête ne l'emporte de son balcon et le fasse s'écraser sur le parvis de la Basilique de Rome...

Il voyagea alors beaucoup, notamment en Palestine, puis revint à Alexandrie.

Ce fut alors, semble-t-il, qu'il fit la connaissance de l'homme qui devait être désormais pour lui le plus généreux des protecteurs et le plus fidèle des amis. Pactolus avait la foi qui était entâchée par les préceptes valentiniens : mais l'éloquence, la science et la piété d'Origène le ramenèrent à l'Aristotélicisme; et dès lors, il ne crut pas pouvoir faire de sa fortune un meilleur usage que de la mettre à la disposition du maître qui lui avait montré la lumière de la vérité; grâce à lui, Origène eut à son service plus de sept tachygraphes qui écrivaient sous sa dictée et se relayaient les uns les autres à heures fixes; il n'eut pas moins de copistes ainsi que des jeunes filles exercées à la calligraphie. On comprend sans peine l'importance de tous ces auxiliaires et l'aide précieuse qu'ils fournirent à Origène pour la composition et la diffusion de ses ouvrages.

Le professeur qui avait, jusqu'alors, donné le meilleur de ses forces à l'enseignement oral, se mit à écrire : de cette période féconde datent ses grands travaux sur les textes et l'interprétation des Livres saints. Il écrira plus de 6000 ouvrages durant toute sa vie. Ces écrits sont essentiellement des Commentaires sur les Saintes Ecritures et des Traités théologiques.

Chapitre III : Origène devient Prêtre

En 230, Origène retourne en Palestine et son ami, l'évêque de Césarée, l'élève alors à la dignité sacerdotale.

Origène, s'installe alors définitivement à Césarée : il y ouvrit une nouvelle école et y reprit l'enseignement ; et dans le même temps, il se mit à prêcher assidûment.

Tandis que, de toutes parts, accouraient au pied de sa chaire professorale des disciples enthousiastes, tandis qu'il poursuivait la lente rédaction de ses commentaires, les simples fidèles venaient en son église entendre ses explications familières de l'Écriture; et il aimait à se faire humble pour leur présenter les grandes leçons des livres divins.

Jamais, autant que durant ces années passées à Césarée, Origène n'avait manifesté toute la richesse de son intelligence et toute la plénitude de sa foi.

La réputation du maître était telle qu'il devint, en Orient, le représentant le plus autorisé de la foi.

A deux reprises, il fut appelé à se rendre en Arabie, afin de prendre la défense de l'orthodoxie Aristotélicienne : d'abord, au temps de Gordien, lorsque l'évêque de Bostra, Détritus, enseignait ouvertement des doctrines monarchiennes; puis, sous le règne de Philippe l'Arabe, quand des hérétiques anonymes troublaient l'Église en professant un anéantissement temporaire de l'âme entre la mort et la résurrection.
Il eut, chaque fois, le bonheur de confondre ses adversaires et de les ramener à la vérité.

Régulièrement, Origène quittait son école et partait en retraite spirituelle afin de se rapprocher de Dieu. Une fois qu'il était parti plus longtemps que de coutume, ses fidèles de Césarée se plaignirent auprès de lui, et lui reprochèrent sa longue absence. Dans son prêche, il leur dit ceci :


Citation :
"Christos nous a dit :

    "n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en sois les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que chacun puisse se retirer de temps en temps, au delà de la ville, afin de se retrouver en sois même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de son esprit."

Il est essentiel que chacun d'entre vous prennent à un moment ou un autre du recul par rapport à votre vie quotidienne afin de vous rapprocher de Dieu. Demandez vous : Quand ai je dernièrement pris vraiment le temps de réfléchir à moi même, de me rapprocher de Dieu, loin de toute contingence quotidienne ? Réfléchissez y. La prière quotidienne est essentielle mais pas suffisante. Il est nécessaire que chacun puisse, de temps à autre oublier sa vie quotidienne et s'abandonner à la réflexion sans contrainte extérieure. Cette retraite spirituelle est essentielle, vous n'en reviendrez toujours que plus fort."

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Chapitre IV : Origène martyr

En 248, Origène est élevé au rang d'évêque de Tyr, et s'installe dans cette ville.

Mais, c'est en 250 qu'éclata la plus redoutable des épreuves que l'Aristotélicisme ait eu à subir jusqu'alors.

L'empereur Dèche résolut d'anéantir l'Église Aristotélicienne et fit appliquer partout avec rigueur des édits de persécution.

Origène ne pouvait pas être oublié. Depuis le martyr de son père, il était prêt à subir le même sort pour sa foi.

Le bourreau fit alors tous ses efforts pour le torturer le plus violemment possible, tout en le conservant vivant. Chaque fois, il fut déçu...
Origène endura, chaînes, tortures en son corps, tortures par le fer, emprisonnement au fond des cachots; pendant plusieurs jours, il fut même enfermé dans un tonneau rempli d'eau; puis il fut menacé du feu; il supporta vaillamment tout ce que le bourreau lui infligea encore... car, suivant le modèle de Christos, il resta sans cris ni pleurs, soutenu dans son martyr par sa foi en Dieu.

Origène survécut, recouvra la liberté, mais, épuisé par cette terrible épreuve, il mourut peu de temps après. Il dit alors, juste avant de mourir :

Citation :
"Mon chemin sur Terre s'arrête ici, je m'en vais maintenant rejoindre Aristote et Christos, pour le poursuivre dans le soleil..."
Ce fut à Tyr en 253 qu'il rendit à Dieu sa belle âme, il y fut enterré dans la cathédrale, où durant des siècles, on visita son tombeau.


Hagiographie réalisée en 1153 par Alexandre de Flavigny
Abbé de Flavigny sur Ozerain

C'est en 1150 qu'Alexandre de Flavigny, Abbé de Flavigny, de voyage en Terre Sainte, passa par Tyr. Il y découvrit au milieu des ruines de la Cathédrale, le tombeau d'Origène, duquel il ramena des reliques. Il découvrit également, cachés dans une crypte, de nombreux livres qu'il ramena en l'Abbaye de Flavigny en 1153.
C'est ainsi que depuis, l'Abbaye de Flavigny sur Ozerain consacre son activité à la diffusion des écrits de Saint Origène.

Enfin, c'est en raison de son activité inlassable comme professeur de Théologie et sa passion pour l'enseignement des Textes Sacrés qu'il est reconnu comme le Saint Patron des Séminaristes.

Village et Abbaye de Flavigny sur Ozerain
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Les Anciens : Saint Valentin

On ne sait que peu de chose de la vie de Saint Valentin avant l'an 268, si ce n'est qu'il était prêtre aristotélicien à Rome et exerçait tranquillement son sacerdoce depuis de nombreuses années.

C'est en cette année qu'arriva à la tête de l'Empire Romain un nouvel Empereur dénommé Claude II. Or, ce rude militaire païen avait édicté une loi inique et barbare : sous prétexte de ménager les forces vives des jeunes gens en âge de combattre, il leur avait interdit le mariage.

L'Empereur se justifiait en prétendant que les hommes qui étaient engagés dans une vie maritale et familiale devenaient de bien mauvais soldats car ils avaient alors des intérêts familiaux qu'ils ne pouvaient laisser derrière eux.

Or, le prêtre Valentin avait gravement contrevenu à cette prescription antinataliste. En effet, il bafouait ouvertement l'édit impérial en mariant à tour de bras tous les jeunes gens qui lui en faisaient la demande, son église étant envahie de couples d'amoureux...

Aux jeunes gens amoureux qui venaient voir Valentin, celui ci leur disait :

Citation :
Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'ils forment un couple.

Or, le Bonheur ressenti par les couples amoureux est divin, car il vient de Dieu.

Si vous avez conscience que l’amour que vous vivez a sa source en Dieu, que vous vous aimez de l’Amour de Dieu, par l’Amour de Dieu, quoi de plus normal de Lui dire votre reconnaissance, en vous unissant devant lui, dans son Eglise par le sacrement du Mariage.

Dès lors, le jour de votre mariage, votre passage à l’église sera une action de grâce à Dieu : car votre amour a sa source en Dieu et ce sera Lui qui sera le centre de la célébration religieuse.
Quoi qu'il en soit, le bon prêtre Valentin, sans doute dénoncé par quelque prétendant évincé, fut amené à comparaître devant l'empereur Claude.

Ce dernier lui demanda "Qu'est ceci, Valentin ? Pourquoi n'obéis tu pas à mon édit qui proscrit le mariage ?"

Ce à quoi Valentin répondit :

Citation :
"L'homme et la femme unis par un amour pur et désintéréssé doivent être mariés, car, par le mariage, qui est l'un des sacrements divin, c'est Dieu lui-même, source de tout amour, qui est glorifié. En me demandant de renoncer à marier ceux qui s'aiment, tu me fais aller contre Dieu, et cela je ne le peux.

Si tu connaissais la grâce de Dieu, tu ne parlerais jamais ainsi, mais tu renoncerais aux idoles pour adorer le vrai Dieu qui est au soleil."
Alors le Préfet de Claude prit la parole "Qu'as-tu à dire, Valentin, de la sainteté de nos dieux ?"

Valentin lui répondit :

Citation :
"Je n'ai rien à dire, sinon qu'ils ont été des hommes misérables et souillés en toute manière."
Devant cette envolée blasphématoire aux yeux du païens Claude, il appela un de ses plus cruels officiers, appelé Astérius, et lui ordonna de l'emmener hors les murs afin de le décapiter.

Astérius ne put retenir une grimace de dépit. De longue date, il avait promis à son épouse, une commère plutôt du genre acariâtre, de passer cette soirée-là en famille. S'il ne rentrait pas en temps et heure, Madame l'officière allait encore imaginer des tas de choses !

Il se décida donc de ramener Valentin chez lui et de s'occuper de son supplice le lendemain.

Mais quand Valentin fut entré dans la maison de cet homme, il dit :

Citation :
"Seigneur Dieu, vous qui êtes la véritable lumière, éclairez cette maison, afin que vous y soyez reconnu comme le vrai Dieu."
L'officier surpris lui dit : "Je suis étonné de t'entendre dire que ton Dieu est la lumière. Si ma fille, qui est aveugle depuis longtemps, recouvre la vue, je ferai tout ce que tu me commandera."

La jeune fille fut donc amenée à Valentin, qui, lui mettant la main sur les yeux, fit cette prière :

Citation :
"Dieu Créateur de toute chose, permet à cet enfant de pouvoir contempler ce qui est la beauté de Ta création, car les choses sont des copies des Idées."
A ces paroles, elle reçut aussitôt la vue, et Astérius et sa femme, se jetant aux pieds de leur bienfaiteur, le supplièrent, puisqu'ils avaient obtenu par sa faveur la connaissance du Dieu vrai, de leur dire ce qu'ils devaient faire pour se sauver. Le Saint leur commanda de briser toutes les idoles qu'ils avaient, de pardonner à tous ceux qui les avaient offensés, et enfin de se faire baptiser, leur assurant que, par ce moyen, ils seraient sauvés.

Astérius fit tout ce qui lui avait été commandé, délivra les Aristotéliciens qu'il tenait prisonniers, et fut baptisé avec toute sa famille, qui était composée de quarante-six personnes.

Valentin qui se lia d'amitié avec la fille d'Astérius lui offrit alors des feuilles rappelant la forme d'un coeur qu'il signa: De ton Valentin.

Malheureusement, l'empereur, averti de ce changement, craignit quelque sédition dans Rome, et fit prendre Astérius et tous ceux qui avaient été baptisés, et les fit mettre à mort par diverses sortes de tourments.

Pour Valentin, le père et le maître de ces bienheureux enfants et disciples, après avoir été longtemps détenu en une étroite prison, il fut battu et brisé avec des bâtons noueux et finalement fut décapité sur la voie Flaminienne le 14 février de l'an 270.

L'Empereur Claude fut puni par Dieu pour ce massacre, et mourut de la peste dès le mois d'août suivant.

Et c'est pour honorer son sacrifice pour l'amour que Valentin est canonisé et choisi comme Saint Patron par les Amoureux.


Au XIème siècle, le chef de saint Valentin, fut apporté à l’abbaye de Jumièges, du diocèse de Rouen; Baudry, évêque de Dol vers 1020, a fait le récit de cette translation et des miracles qui l’accompagnèrent.
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Les Anciens : Sainte Marie-Madeleine

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Mariemadeleine


I. La jeunesse de Marie-Madeleine

Marie-Madeleine naquit le 6 juin 1266 à Saint Maximin en Provence dans un petit couvent à l’extérieur de la ville. Sa mère, sœur Marie-Thérèse, l’intendante du couvent, s’occupait de commander et réceptionner les vivres pour la communauté des religieuses.

La naissance de Marie-Madeleine au sein du couvent a soulevé moultes interrogations sur la validité du vœu de chasteté de sa mère, de multiples enquêtes furent menées mais aucune preuve de la culpabilité de quiconque ne fut apportée. Sœur Marie-Thérèse se défendit de n’avoir jamais eu une liaison corporelle avec le boulanger local, unique suspect dans l’histoire car c’est le seul homme qui effectuait des livraisons au couvent: la soeur fut innocentée faute de preuve mais le doute persistait. L’affaire fut close et on décida que sœur Marie-Thérèse élèverait sa fille dans le secret.

L’éducation de Marie-Madeleine s’est donc déroulée dans les méandres de la petite cuisine et du petit bureau d’intendance où travaillait sa mère. L’apprentissage de la gestion des vivres, de leur juste utilisation et de leur partage équitable entre les sœurs fut sa principale occupation pendant les quinze premières années de son existence. Marie-Madeleine connaissait un nombre incommensurable de recettes, de la salade d’olives au gâteau de figues en passant par le ragoût de chèvre, et faisait des miracles quand il s’agissait de faire les comptes: elle maniait en effet les chiffres avec aisance à un point tel que sa mère lui confia la charge totale de l'intendance sans en parler à qui que ce soit.

Marie Madeleine a écrit:
" Quand j'étudiais les intégrales à troncature inversée, je me suis petit à petit rendue compte qu'il ne suffisait pas d'utiliser les variables exponentielles pour calculer les stocks de fruits du couvent. Ce fut pour moi une réelle avancée!"
2. L’exil de Marie-Madeleine

Le jour de ses quinze ans, la petite communauté du couvent prit une décision pour l’avenir de Marie Madeleine. Celle-ci ne pouvait décemment pas devenir une de leurs sœurs, la jalousie cachée depuis tant d'années à l’encontre de Marie-Thérèse était si forte qu’aucune d'elles ne l’aurait jamais accepté : pourquoi aurait-elle pu procréer et pas elles ? La décision fut donc prise de bannir du couvent la pauvre petite qui étaient à dix lieues de s'imaginer une telle haine à son égard. Les sœurs estimaient qu’à quinze ans et avec ses connaissances utiles, l'infortunée s’en sortirait.

Une nuit sans lune de l’été 1281 Marie-Madeleine fut donc conduite hors du couvent par deux sœurs volontaires. Elle prêta auparavant serment de ne jamais dire à qui que ce soit d’où elle venait et de ne jamais revenir au couvent sous peine d’être publiquement humiliée. Les deux sœurs l’amenèrent à dos d’âne jusque derrière le massif de la Sainte Baume et la déposèrent au détours d'un chemin avec un baluchon remplit de provisions, puis sans prononcer une seule parole elles s’en retournèrent au couvent.

Marie Madeleine a écrit:
" La peur d'affronter sa haine est plus dure à supporter que sa propre haine. "
La première nuit de Marie-Madeleine, seule à l’orée du massif de la Sainte-Baume, fut longue et pleine d’amertume. Mais dès le lendemain elle reprit le dessus et s’en alla vers le nord, seule destination acceptable si elle ne voulait pas avoir de problèmes. Au bout de quelques jours de marche elle arriva au petit village de Correns. Elle discuta avec des autochtones à la taverne locale qui lui apprirent que le Seigneur de Correns recherchait une cuisinière; elle se rendit donc à Fort Gibron où le Seigneur résidait et obtint sans aucune difficulté la direction des cuisines: il ne lui avait fallut que quelques minutes pour composer une salade qui émoustilla les papilles du Seigneur, ne lui laissant pas le choix quant à qui embaucher.

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Gibron


3. Le succès de Marie-Madeleine

Son jeune âge aurait pu être un handicap pour elle, mais elle su s’adapter et s’intégra sans aucun problème grâce à ses talents culinaires hérités de sa mère : la renommée de son aptitude à préparer des plats succulents pour le seigneur du fort et son entourage se répandit comme une traînée de poudre et de nombreux curieux arrivèrent alors à Correns avec l’espoir de goûter ce que LA Marie-Madeleine préparait chaque jour.

Son maître et Seigneur, heureux de voir autant de monde à sa porte mais inquiet du prix qu’allait lui coûter les festins qu’il se devait d’organiser afin d’augmenter son prestige, demanda à Marie-Madeleine d’inventer un gâteau unique qu’elle devrait confectionner en grandes quantités. Son idée était de créer une gourmandise locale qui serait connue à travers tous les Royaumes, espérant ainsi tirer quelques profits substantiels.

Marie-Madeleine, en experte culinaire qu’elle était, ne mit pas longtemps à trouver ce que son maître voulait : facile à faire, économique mais exquis, tel était le petit gâteau qu’elle inventa. Il était en forme de coquillage, de couleur dorée et son arôme sidéra littéralement le goûteur du Seigneur de Correns. La production en masse commença alors et les gourmets se ruèrent aux portes du Fort Gibron, apportant ainsi de confortables revenus financiers. Le Seigneur de Correns décida de rendre honneur à sa servante et décida de nommer officiellement ce petit gâteau « madeleine ».

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Madeleine


Marie Madeleine a écrit:
" Avec le regard qu'il a quand il me regarde, je me demande ce qu'il fait à mes madeleines quand il est seul. " (d'après un garde des cuisines)
4. La désillusion de Marie-Madeleine

De plus en plus de monde venait à Correns découvrir la madeleine de la Sainte-Baume. Marie-Madeleine ne sortait plus de sa cuisine tant elle devait cuire des madeleines et maglré l'aide de tous les garçons et filles sous ses ordres, elle ne connut que peu de repos: les fourneaux du chateau n'avaient plus de secrets pour elle et son succès était désormais incontestable. Mais le besoin de reconnaissance de Marie-Madeleine et son envie de satisfaire les autres ne lui portèrent pas chance. En effet, puisqu’elle était la seule à réussir à faire ce gâteau et qu’elle dépendait de la bonne volonté de son maître, elle resta cloîtrée pendant près de trente ans dans la cuisine du Fort Gibron. Jamais pendant cette période elle ne sortit à l’extérieur, jamais elle n’eût le plaisir de rencontrer un seul amateur de madeleines mis à part son maître qui venait contrôler la qualité de son travail, jamais elle ne pu retourner au couvent de Saint Maximin pour montrer aux sœurs de quoi elle avait été capable toute seule, jamais elle ne revit sa mère…

Le seigneur de Correns a écrit:
" Marie-Madeleine est bien trop occupée à confectionner des madeleines pour vous, mais soyez assurés que dès qu'elle aura le temps, elle vous fournira de plus amples informations sur sa vie. "
Ses prières adressées au Très Haut et à Aristote ne furent jamais entendues durant ces longues trente années. Son nom était connu de tous mais personne ne l’avait vu, et ceux qui avaient vu son visage quand elle était arrivée à Correns ne pouvaient donner de détails, tant cela faisait longtemps qu’elle avait paru au grand jour. Des rumeurs commençaient à circuler sur son compte, certains pensaient par exemple que Marie-Madeleine n’avait jamais existé et que le Seigneur de Correns était un sorcier qui envoûtait les visiteurs avec ses gâteaux empoisonnés. Cette rumeur fut d’ailleurs celle qui brisa l’isolement de Marie-Madeleine. La réputation de son maître commençait à lui coûter cher, la vente des madeleines commençait à faiblir : tout le monde voulait voir celle qui les cuisinait,’attention était dirigée uniquement sur elle et non plus sur ses gâteaux et son maître. Alors ce dernier céda à la pression et organisa une cérémonie de présentation.

5. La fuite de Marie-Madeleine

Nombreux étaient ceux qui vinrent assister à la cérémonie de présentation de Marie-Madeleine le 12 décembre 1311: la cour du Fort Gibron était pleine à craquer et la foule débordait tout autour, envahissant chaque recoin de Correns. Marie-Madeleine avait beaucoup de mal à surmonter sa peur de rencontrer ses admirateurs et avait passé la nuit en prière pour y puiser sa force. Son maître avait senti sa peur, et ayant pensé à tout ce qui entourait ses propres intérêts avait posté des gardes devant la cuisine où elle avait sa couche pour l'empêcher de se dérober à la cérémonie. Sans doute aurait-il du la laisser fuir car le lendemain quand elle vit l’assistance lors de la cérémonie, elle fut submergée d’effroi : tous étaient obèses ! Du plus jeune au plus vieux, hommes et femmes, riches et pauvres, tous avaient un corps difforme et adipeux.

Marie-Madeleine comprit soudain que ce phénomène avait été causé par ses propres madeleines délicieusement composées de beurre bien gras. Mais il était beaucoup trop tard pour revenir en arrière, ces gens en avaient tellement mangé ! Elle prit conscience de la situation et parvint à s’enfuir de Correns en courant avec toute l’énergie dont elle disposait. Le ventre lourd de gateaux, ses poursuivants abandonnèrent leur poursuite et on n’entendit plus jamais parler de Marie-Madeleine.

Gilbert Vésicule a écrit:
" Si jamais je la choppais celle-là, je lui donnerais ma brioche à bouffer. " (entendu le jour de la fuite de Marie-Madeleine)
6. L’enquête de l’Ordre Teutonique sur Marie-Madeleine

Une cinquantaine d’années plus tard, des membres de l’Ordre Teutonique eurent vent de l’histoire et s’y intéressèrent de très près. Après avoir ouvert une enquête, interrogé les habitants de Correns et consulté les archives du Fort Gidron, ils se firent une opinion toute aristotélicienne de ce qui était arrivé à la disparue. Abandonnée par les sœurs du couvent où elle est née, elle a réussi malgré elle à être connue à travers tous les Royaumes. Séquestrée dans sa cuisine par son maître, elle s’est évertuée trente longue années à fournir à ses admirateurs de somptueuses madeleines en sacrifiant sa propre vie. Elle aura vécu à travers ses créations pour apporter le bonheur.

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Teutoniques


Elle avait fait preuve d’amitié et de don de soi en se consacrant à la confection de son fameux gateau, de conservation en trouvant le moyen de subsister, de tempérance en acceptant sa condition et en obéissant à son maître, de justice en essayant de faire le plus de madeleines possible pour que chacun en ait, de plaisir en faisant ce qui lui plaisait c’est-à-dire cuisiner et de conviction en croyant qu’agir tel qu’elle le faisait rendrait le monde meilleur, et pendant tout ce temps là les admirateurs de madeleines péchaient à outrance !
Le Seigneur de Correns en premier lieu : égoïste parce qu’il ne pensait qu’à sa propre richesse et envieux parce qu’il s’est attribué tous les mérites de Marie-Madeleine. Mais les admirateurs de madeleines n’étaient pas innocents non plus : égoïstes parce qu’ils ne pensaient qu’aux madeleines et non à Marie-Madeleine, gourmands parce qu’ils se sont gavés de ces gâteaux et adeptes de la luxure en abusant des plaisirs de la chair.

La punition fut générale : le Seigneur de Correns a perdu son unique source de revenus et de prestige et tous ceux qui ont abusé des madeleines sont emplis de remords et de regrets. La pauvre Marie-Madeleine, voyant les conséquences désastreuses de l'utilisation abusive de sa création, a réagit le plus logiquement du monde en s'enfuyant ce jour là. Mais elle n'est pas partie sans rien laisser: il faut savoir qu'elle était parvenue à théoriser mathématiquement la technique utilisée avec son fouet pour préparer la pâte à madeleines: v = (Im(f*)df/dx)/|f|², or nombreux sont les charpentiers de tous les royaumes à avoir gravé cette formule sur des rames, nul ne sait pourquoi il fallait qu'ils le fasse sur une rame mais toujours est-il que ce fut le cas. Le jour où Marie-Madeleine prit la fuite de Fort Gibron, toutes ces rames se volatilisèrent et la formule fut oubliée de tous! Puis, une trentaine d'années plus tard, certaines personnes se mirent à assister à un phénomène étrange:une rame apparaissait la nuit chez eux (et ce de façon aléatoire), et la formule était toujours gravée dessus. Seul Aristote peut avoir une logique suffisante pour appréhender et comprendre ce phénomène, le Seigneur souhaite-t-il que la madeleine fasse sa réapparition afin de tester une seconde fois les humains?

7. La grotte de Marie-Madeleine

"Le Livre des Vertus - Dogme Aristotélicien" - Page 4 Grotte


Une expédition fut donc envoyée le 24 avril 1362 dans les environs de Correns afin de trouver où avait pu aller se cacher Marie-Madeleine. Le massif de la Sainte-Baume fut ratissé au peigne fin et au bout de longs mois de recherches infructueuses l’expédition tomba sur une grotte isolée, dans un escarpement discret du massif. Au fond de la grotte ils trouvèrent un squelette. Ils l’analysèrent longuement et réussirent à déterminer que c’était celui d’une femme. Puis en fouillant un peu plus dans la grotte ils découvrirent les vestiges d'une cuisine avec des moules en forme de coquillage, exactement identiques à ceux conservés dans l’aile «Marie-Madeleine» du musée de Correns, ainsi qu'une rame avec une inscription effacée dessus. La déduction fut donc aisée et unanime, ils étaient bien en possession du corps de Marie-Madeleine de la Sainte-Baume !

Voilà maintenant bientôt un siècle que les rames reviennent, les plus grands mathématiciens sont sur l'affaire et essayent de décrypter cette formule.
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