"Le Sweet Trip de Cico, Mac, Porphy et Raphoul"

Titre Original :

Sweet trip, récit de voyage par Cico, Raph et Mac...

Localisation :

La Bibliothèque du Royaume

Auteurs :

Cicoli, Ossian.Maccumhail, Porphyrogénète et Raphoul

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Introduction rajoutée par Porphyrogénète :

Citation :: Le "Sweet Trip" est comme son nom l'indique le voyage entrepris par la "Sweet Home", composée à l'époque de la tisserande Cicoli, du diacre Ossian et du médecin Raphoul. Nous avons peu de témoignages écrits concernent l'aller de ce voyage, qui rejoint les villes de Bayeux en Normandie à celle de Reims en Champagne, où je rejoins moi-même ce groupe.

En revanche, le retour a fait l'objet d'un compte rendu scrupuleux et journalier, qui fait de ce récit de voyage un outil de travail extraordinaire pour qui veut étudier les contrées de Champagne, d'Artois et de Normandie.

Cicoli a écrit:

19 Novembre 1455 a écrit:: Leur départ de la Sweet home était encore dans leurs esprits, les craquements du vieux bois, les rires, la bonne odeur de pain chaud, l’huile de fois de Morue de M’sier le Doc.…(beurk :? ).
Les trois colocs étaient sur les routes depuis déjà 2, 3 jours, et ils en avaient déjà vu des vertes et des pas murent. Raph avait pris comme habitude de se laisser aller à quelques décharges inconvenantes le long des longues routes sinueuses de Normandie…

proutttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt …….. BOIRE UN CHTIT COU C EST AGREABLE …..LALALALALAAAAAAAAAAAAAAAA
Alors on va se rincer un peu le gosier en taverne se soir .. ?!

Cico et Ossian avaient pris le biais d’avoir toujours un chiffon pour se boucher le nez tellement s’était….infecte.

Oui mais pauvres ti’pieds ont du mal à marcher l’un devant l’autre..dit Raph en repartant tu me portera hein ? Cico lui fit des yeux de biche.. Etonnement cela fit rire les deux hommes, qui semblaient ne pas la prendre au sérieux.

Au grès du vent ils finirent par arriver à Fécamp où ils firent halte pour se rassasier.

Ils entrèrent dans une taverne quasiment vide les autre étant remplit. On pouvait entendre les cris de joie, ou du moins les hurlements de quelques éméchés, résonnent dans les rues froides et ventés.

Ils avaient croisés un de leur ami, Peter le grand bien que celui ci ne resta fort longtemps en leur compagnie le revoir leur fit plaisir.

Raph comme à son habitude avait repris ses petites coutumes….le calva dans une main l’huile dans l’autre.
Ce breuvage n’arrangeant rien à son état… Quand à Ossian, il restait égal à lui même, toujours le grand charmeur de ces Dames. ^^

Après quelques verres et bouteille vidés, leur soif épongée, les 3 éméchés reprirent leur route, s’emmitouflant sous leur houppelande.

Bon alors ce soir nous dormiront dans une ferme, le tavernier de l’auberge m’a indiqué une bonne tit’famille prête à ‘hips’ nous accueillir mais nous devrons dormir dans le foin .

Ossi titubait légèrement à ce demander comment il pouvait encore parler avec tout cet élixir dans le bide, et Raph…Arf que dire sur Raph… a par qu’il se prenait pour un cochon puis pour un bœuf puis …un porc….bahh va savoir. Cico avait déjà du mal à marcher droit alors penser était loin d’être facile ^^

Cico avait une autre idée en tête…

-Doc ? mon tit’Doc ? héhé DOC Doc ????Tu te souviens ?

En prononçant cette question Cico fondit droit sur Raph et monta sur son dos lui tapant sur le postérieur à coup de gourdin .

-ALLLéééeeeeeeeeeee plus vite que ca , UN ! DEUX ! UN ! DEUX !UNnnnnnnnnnnnn

-RA mais non lâche moi descend de la !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Heu ou qu’elle est la route ?

j'en voiee deuxxx

Il dériva sur la gauche dangereusement Cico toujours sur son dos..Ossian attrapa son calva et lui mit sous le nez….

Allez mon beau…il est bon le calva oh qu’il est bon. !! Allé à droite , mais non à droite je te dit…. !!!A DROITEEEEEEEEEEEE

Ils arrivèrent tant bien que mal, quelque instant plus tard devant la ferme et s’étant annoncé au proprio, ils purent enfin sommeiller…. Ossi et Cico sur le foin…Et Raph…prés de ses chères amies les truies. :wink: (comme on avait prévu en taverne hein Ossian ?! :wink: )[/i]

Bonne nuit mes Chtits….

[i]On n’entendit plus dans la nuit que le souffle du vent en dehors et la douce complainte des ronflements de Raph et Ossi .
.... :wink:

Raphoul a écrit:

suite .....

Citation :: Les 3 jeunes voyageurs continuèrent leur périple. A Amiens, le groupe se dislocat un peu. Raphoul prit de l'avance, tel un vil éclaireur, tandis qu'Ossian fermait la marche. Une grosse ampoule le retardant dans son avancée. Les compères se retrouvèrent alors aux alentours de Compiègnes.

Les aventures se succèdaient. Les rencontres pas très amicales avec les ours du coin, l'accueil à coup de poele de certains vieilles habitantes, les charges de troupeaux de moutons ou la soupe d'Ossian..... mais il faisait des efforts sous les conseils avisés de Cicoli. Le bon vieux Doc ne trouvant rien de mieux que d'exprimer sa digestion d'un fond sonore nocturne.

L'arrivée dans les contrées de Champagne n'allait certainement pas arranger les choses. La boisson portant le même nom risque fort bien de jouer des tours à nos amis et les péripécies risquent de se multiplier.............

A suivre.....

Ossian Maccumhail a écrit:

Ossian lut le récit de ses collocs adorés et comme d'hab il trouva des trucs à redire pour faire bisquer ses amis.... Il prit sa plume et commença ses revendications...

Citation :: Nan mais c'est n'importe quoi ce journal c'est un tissu de mensonges!!! Je titube pas je suis un religieux exemplaire moa... je suis sage et je fais plus pipi dans ma couche... Pis j'ai pas d'ampoules ils ont voulu me perdre en route pour se débarraser de moi... Ils m'ont abandonné à Amiens pour plus manger ma soupe et ne pas avoir à supporter mes chants de scout aristo... Voilà la vérité vraie...

Là-dessus Ossian sourit à ses collocataires en leur montrant son chef d'oeuvre...

C'est bien écrit hein???

Et s'attendant à se prendre un coup de bouteille de foie de morue ou de sac par ses amis colloc, il leur sourit amicalement et dit:

Bon ok je modifie...

Ossian reprit sa plume...

Citation :: Je suis en train de subir d'horribles pressions externes pour modifier ma version des faits...

Donc en fait ma soupe et pas très bonne certes mais je fais avec ce qu'on trouve sur la route. C''est vrai j'ai oublié de décoller d'Amiens...Mais j'adore cette cathédrale... C'est magnifique... Et puis c'est là qu'est morte Lérina... Je voulais y faire une petite pause...

Voilà sinon nous sommes aujourd'hui à Reims et nous allons nous y arréter un peu pour faire le plein de provisions... les gens ont l'air très gentil un peu bizarre parfois... J'ai repéré quelqu'un qui parle encore moins bien le fançais que moi... Enfin c'est marrant...

Raphoul essaie de refiler son huile de foie de morrue aux malades du coin qui s'enfuient en courant, tandis que Cicoli essaie de faire des portraits de tous les gens ... Et moi benh je chante mes chansons de scouts aristo... A défaut de précher car il y a un bon curé...

Porphyrogénète a écrit:

Porphyrogénète profita d'un moment de répits dans leur voyage pour rédiger quelques paragraphes dans le carnet, comme Ossian l'avait invité à le faire. Heureusement pour tous, elle maniait bien mieux sa plume que sa langue, et les mots qui apparaissaient sur le parchemin ne souffraient ni de ses roulements de r, ni de ses problèmes de conjugaison. Ainsi pourrait-elle garder toujours une trace de son départ de Reims pour la ville de Bayeux où l'attendait une nouvelle vie.

Citation :

Prologue : Départ de Reims, le 02 Décembre 1455

C'est sans regret que je quitte la ville de Reims, où l'ennui n'a d'égal que la noirceur qui est tombée sur la ville depuis que le domaine royal en en guerre. Les rues grouillent de soldats, ce qui n'est guère étonnant puisque la caserne des redoutés Loups de Champagne est toute proche de la ville. Nul ne peut ainsi échapper à la guerre, qui s'étale même sur tous les murs de la cité à travers les affiches de recrutement de l'armée. Loin de rassurer les passants, celles-ci rappellent sans cesse ce nationalisme virulent qui s'est emparé des reimois et inquiète de plus en plus les étrangers que nous sommes, mes nouveaux compagnons et moi-même.

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Même la taverne de La Clef du Choeur, qui a été mon refuge jusqu'à présent, est aujourd'hui vide des rires et des chants que j'y entendais il y a à peine quelques semaines. Les voyageurs ont fuit la cité, et nous nous apprêtons Ossian, Cicoli et moi-même à les rejoindre. L'écossais tente de tromper notre inquiétude par quelques bons mots, mais je sens bien que la dame de Bayeux n'a pas vraiment l'esprit à partager ses plaisanteries. Et au moment de quitter une ville devenue le fief maudit du dieu Arès, je ne peux m'empêcher de jeter un dernier regard à la somptueuse cathédrale de la ville de Reims, désormais tranchée par la perspective de la nouvelle statue du duc Caedes, qui semble ironiquement nous montrer du doigt la direction à prendre, celle de Varennes.

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Il est temps pour moi de prendre quelques dernières notes informatives à propos de la ville. La mairesse de l'époque est alors la sympathique et énergique Maalhia, dont le grand succès à mes yeux reste l'instauration du pain à 5 écus dans la taverne municipale. Le curé quand à lui est Pharaon36, mais sa charge de nonce apostolique du Saint-siège l'appelle à de toutes autres fonctions, et je n'ai jamais eu l'occasion ne serait-ce que d'assister à une seule de ses messes. Enfin le plan de la ville est simple, en forme de spirale dont le centre serait la mairie :

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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Première étape : Varennes, le 3 Décembre 1455

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Quel contraste ! Par rapport à la dure et dangereuse Reims, Varennes se révèle être une ville sûre et particulièrement accueillante. La route a malgré tout été hasardeuse. L'approche de l'armée de Crxman84 nous a poussé mes compagnons et moi-même à nous cacher un temps, puis à couper à travers champs pour gagner cette nouvelle étape, mais le jeu en valait la chandelle. Varennes est en effet le lieu où ne devions retrouver le dernier compagnon de ce voyage, Raphoul, médecin de la ville de Bayeux, qui nous attendait joyeusement attablé à la taverne de la Pomme Bourrée, à cent lieux des inquiétudes que nous avons connu.

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C'est alors avec un réel plaisir que nous avons put visiter un bourg, où la guerre semblait avoir été refoulée aux portes de la ville. Chacun nous priment un chemin différent, pour découvrir tous les charmes de la cité. Raphoul fit la découverte du laboratoire de la ville, pendant qu'avec dame Cicoli nous flânions à travers les nombreuses boutiques d'étoffes, toutes plus splendides les unes que les autres. Mais la surprise vint de la part de l'écossais, qui ne put détourner les yeux de ce qui était incontestablement la plus grande réussite de Varennes : sa bibliothèque

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Entreprise commune à tous les habitants, elle est riche d'un fond exceptionnel pour une si petite cité. Pour la première fois, Ossian me parle de sa soeur bayeusienne, la bibliothèque Thorina, étrange leg laissé derrière lui par mon défunt époux. Mais il en parle avec un certain pincement au coeur. Le départ soudain de Raoul a en effet été des plus préjudiciable à ce fragile établissement. Il me décrit avec peine le fond peu à perdu, le bâtiment qui prend l'eau, et la perle de Bayeux se ternissant de jour en jour. Il tente apparemment de lui redonner tout son lustre, mais l'entreprise semble disproportionnée pour le travail d'un seul homme. Si un jour je gagne la ville de Bayeux, je penserais à jeter un coup d'oeil à cet étrange héritage. Et qui sait... peut être pourrais-je y mettre à profit les quelques heures que j'ai moi-même passé à l'université de Constantinople ?

C'est avec un petit pincement au coeur que je quitte cette ville idyllique, sentiment partagé je crois par mes trois compagnons. Il faut dire que la ville est alors en plein match de soule contre Bayeux, et que mes camarades (et moi-même par la même occasion) sommes sollicités de tout côté pour trinquer au nom du sport.

Mais la route est encore longue, et il faut bien refaire son baluchon. Je note alors les dernières informations que je peux y recueillir. La diaconesse de la ville se nomme Kyllie, la mairesse Pitchoune987, et parmi les autres célébrités que nous y avons rencontré, il y a eu Vallion, mister Varenne 1455. L'occasion pour Raphoul de me raconter les concours de beauté qui ont lieu dans sa propre ville, et encore une fois Raoul n'était pas bien loin de cette surprenante initiative.

Je ne suis décidément pas au bout de mes surprises avec lui. Qui sait si ce fichu normand ne me causera pas plus de soucis dans la mort, qu'il ne m'en a déjà causé dans la vie ?

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Ossian Maccumhail a écrit:

Ossian prit alors la plume pour compléter les propos de Prophyrogénète...

Citation :

Nos étapes étant très bien décrites par notre nouvelle amie Prophyrogénète et étant maintenant sur le chemin qui nous ramène dans l'Artois. Il est important de préciser que nous fûmes à deux doigts de finir au bout d'une corde sur les branches des marroniers champenois....

Mon inquiétude était grande au vue des circonstances et un jour la nouvelle tomba! Visiblement nous représentions un danger sans commune mesure pour nos amis Champenois...

Je cite:

Citation :: Bonjour,

L'état de siège a été décrété en Champagne car des armées étrangères menacent notre sécurité : celà signifie que tous les étrangers sans exception doivent quitter notre sol. Le délais de 48h est déjà écoulé.
Je constate avec déplaisir qu'au lieu de quitter la Champagne par Compiègne, vous vous installez dans notre capitale.

Nous ne saurions tolérer aucun étranger à Reims : si demain la douane vous repère ailleurs qu'à Argonne ou Compiègne, direction la sortie du duché, je vous ferais personnellement mettre en procès comme la loi nous y autorise, et je veillerais à ce que vous vous balanciez au bout d'une corde avant la fin de la semaine.
Que ce soit clair, j'en fais une affaire personnelle et je ne lâcherais rien

Ricoh d'Apperault
Conseiller ducal Champenois

J'ai tenté de cacher l'affaire à mes compagnons de route et j'envoyais des courriers audit conseiller Ricoh pour lui expliquer nous n'étions pas de méchants ennemis assoifés de sang... En effet qu'arions-nous pu faire??? Moi diacre, Porphy et Cicoli pauvres damoiselles sans défense et Raphoul qui passait le plus clair de son temps à raconter des blagues pourries...

Néanmoins après avoir fait des démarches auprès des Champenois je me tournais également vers notre aimé Duc Godvador, afin qu'il se porte caution de notre bonne foi, nous obtinrent un sauf-conduit qui nous permit de rejoindre l'Artois... Et nous comprîmes la droiture des hommes de Champagne, et malgré une surveillance étroite leur magnanimité apparut envers nos modestes personnes et c'est dans ces termes que le conseiller Ricoh nous répondit:

Citation :: Très bien, j'en informe la douane, nous suivrons votre progression.

Bon voyage à vous, qu'Aristote vous garde des brigands sur la route.

Sont bien gentils ces Champenois au final...
Pourvu que notre passage en Artois se fasse sans heurts....

Ossian rangea sa plume et les quatre comères reprirent la route.

Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Deuxième étape : Compiègne, le 4 Décembre 1455

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Sise au portes de la Champagne, face au puissant Comté d'Artois, Compiègne est indéniablement une ville tournée vers le commerce. Carrefour marchand entre les cités du Nord et le centre du Royaume, l'argent semble y avoir gangrené la cité jusqu'à la folie. Ainsi, tout n'y est que concurrence, jeu de l'offre et de la demande, marchandises et négociations, au point que Raphoul ne put laisser échapper le bon mot de croire, que si on leur demandait, les compiègnois nous vendraient peut être leurs âmes. Cette proximité du Nord en fait surtout une ville de tisserands, où l'on vend plus de chapeaux sur le marché que de pains, et où le cours de la laine fait l'objet de calculs très savants :

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Cette frénésie commerçante se retrouve jusque dans les tavernes, où les écarts de prix des bières tournent parfois au ridicule. Ainsi peut-on boire à Compiègne pour 50 deniers la choppe, mais chaque taverne appliquant son propre prix, on obtient au final une gamme tout à fait farfelue d'offres, et selon la rue que vous empruntez, vous pouvez payer votre lever de coude 72 deniers, 73, 75, 78...jusqu'à 80 deniers ! Il y en a presque pour toutes les bourses.

Un tel attrait excessif pour les affaires ne pouvait avoir que de fatales conséquences. Ainsi l'église, tenue tant bien que mal par le curé Molinor reste désespérément vide, et toute fête est absente de la halle de la ville. Mais pire que tout : la bibliothèque municipale de Compiègne, la mère de toutes celle du duché, dont on m'avait tant vanté les mérites jusqu'en Provence comme étant la plus vieille bibliothèque du Royaume... cette bibliothèque de légende n'est plus que l'ombre d'elle même.

Les étagères sont vides, pillées au fil du temps par des lecteurs bien mal intentionnés, et si j'accepte d'aider Ossian à relever quelques ouvrages, c'est assurément parce que la tâche ne promettait pas d'être harassante. Il y reste malgré tout quelques petites merveilles, comme une surprenante carte du monde connu, depuis les îles britanniques jusqu'à ma lointaine contrée d'origine. C'est alors que Cicoli attire notre attention sur une vieille note accrochée à un tableau d'affichage brinquebalant. Une lettre datée du 2 Novembre 1454, et dont je ne reconnais que trop bien l'écriture.

Raoul2Caen a écrit:: Une bibliothèque municipale vient de voir le jour à Bayeux, duché de Normandie. Je me suis permis d'y joindre un lien vers votre très bonne collection, pour pouvoir renvoyer nos lecteurs vers vous, dans le cas où leurs recherches concerneraient votre domaine géographique.

Si vous connaissez d'autres bibliothèques, ou si vous êtes d'accord pour que l'on s'échange nos petits trucs, n'hésitez pas à me contacter, je me ferais un plaisir de vous accueillir.

Bonne continuation, et encore bravo pour votre établissement :wink: .

Raoul2Caen

Il faut croire que mes compagnons sentirent alors mon malaise, puisque ils m'emportèrent bien vite loin de cette bibliothèque fantôme. L'esprit qui animait les mots de cette petite note me poursuivit un temps, sans que je puisse définir si j'en éprouvais de la tristesse ou plutôt de la colère. Je décidais plutôt de dresser un plan de la commune pour me changer les idées, et m'adressa pour le faire au bureau de la mairesse Ysa.

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Ossian en profita alors pour faire valider nos laisser-passé, sans que je sache trop comment*. Demain nous pénétrerons en Artois, et donc quitterons pour un temps le domaine royal. Qui sait ce que nous réserve cette nouvelle aventure

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* Ah ben si, maintenant je sais Laughing

Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Troisième étape, Péronne : Le 5 décembre 1455

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Pénétrer en Artois ne fut pas une mince affaire. A mi-chemin de la route qui devait nous conduire à Péronne, une ombre menaçante se dressait à notre rencontre. La motte de la mine d'or étalait son ombre belliqueuse en travers du chemin, et cette fois-ci, aucune chance de passer outre. Ossian et Raphoul, portant la main sur leurs épées, nous firent signe de nous tenir à distance, au cas où il faudrait battre en retraite. Cicoli et moi-même nous réfugièrent donc sous la protection d'un cerisier, cachant avec peine notre inquiétude lorsque nous aperçurent le sergent de la motte intercepter nos compagnons. Quelle ne fut pas alors notre surprise de trouver en cet homme nommé Kagoo, une personne dont l'amabilité n'avait d'égal que sa courtoisie. Avec un grand sourire qui cachait mal son amusement quand à notre inquiétude, il nous indiqua avec politesse la route à poursuivre pour gagner la cité. Les armes et les mottes n'étaient point là pour importuner les simples voyageurs que nous étions. Et avec une élégante révérence à notre passage, il nous souhaita à tous un bon séjour à Péronne. Sur ce point, sa promesse ne fût pas vaine.

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La ville de Péronne ne se distingue certes pas par sa beauté, et encore moins par son intérêt pour les choses de l'économie. En revanche, "agréable" est un euphémisme pour décrire l'ambiance qui y règne. Les tavernes sont pleines de gens, dont la courtoisie est toute aussi exemplaire que celle de notre premier artésien. Tout nous parait soudain d'une douce insouciance dans cette ville faîte de délices, une insouciance qui ne rime point heureusement avec inconscience. Ainsi la taverne "Chez le Saint Père" devait nous offrir la seconde surprise de cette étape. Trônant au centre de la salle, un pot de terre, tout ce qu'il y a de plus commun, se tenait là tel un trophée sur son podium, débordant de devises destinées au monastère de Tastevin, tout proche de la ville.

Péronne aurait ainsi reçu la bonté en partage de son amabilité ? Sur cette remarque, Cicoli et moi-même abandonnions les hommes en ce lieu de fête humanitaire, pour rejoindre le lavoir, dont les fondations sont baignées par la Somme. Enfin, "lavoir"... ce lieu n'a de "lavoir" que le nom, puisqu'il s'agit surtout d'un lieu de commérage. Affaires de coeur, souvenirs de soirée... tout n'y est encore qu'agréable nonchalance dans une ville où l'on vient visiblement oublier, qu'au delà des murs il existe un Royaume fait aussi de guerre et de famines. Mais un secret bien sombre devait se révéler à moi, lorsque remontant seule en direction du centre, j'aperçus un chantier discret, tenu à l'écart par une palissade. Je dois avouer que la curiosité me fit alors faire une choses bien peu délicate, au moment où je profitais d'un jour sur la frêle barrière, pour pénétrer dans ce lieu.

Le spectacle s'offrant à moi manqua alors de m'arracher un cri d'effroi. Au coeur d'un cimetière où la terre semblait avoir été récemment retournée, gisaient les cendres de ce qui avait dut être une somptueuse église. Cette ville de plaisirs cachait ainsi un enfer en son coeur. Lorsqu'une voix d'homme surgit derrière-moi, je me mis à craindre que mon indiscipline soit prise pour de la malveillance. Mais l'homme en question, dont j'apprendrai plus tard qu'il se nommait Drenth, semblait plutôt triste de me voir ainsi découvrir le secret honteux de la ville. Ne pouvant plus dérober la peine par le sourire, il décida de me conter la terrible malédiction qui s'était abattue sur la cité.

Car c'est bien de malédiction qu'il s'agissait, le jour où l'église Saint Roger fût détruite par un terrible incendie d'origine inconnue. Ce fût d'abord la peste qui décima la population, n'épargnant ni l'âge, ni le sexe. Mais c'était là peut être un sort préférable au déshonneur que connu ensuite la ville, lorsque son propre maire Krokodile fut confondu dans une obscure affaire de conspiration politique devant tout le comté. La mort, le déshonneur, et cette tâche noir qui défigurait la cité. Je comprenais mieux alors l'attitude des Péronnais, préférant la gaieté à toute forme d'abattement, et ne pouvais qu'admirer une telle preuve de courage.

Mais il est déjà temps pour moi de dresser ici la liste des quelques informations habituelles, car la route est encore longue et il nous faut rassembler nos affaires.

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En quittant Péronne, j'ai l'étrange sentiment que le courage de ses habitants m'a inspiré plus que de raison. Car ni la mort ni le déshonneur ne leur a fait baisser les bras, et ni la mort ni le déshonneur ne m'empêchera d'en garder un excellent souvenir.

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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Quatrième étape, Abbaye de Tastevin : Le 6 Décembre 1455

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Pour un temps ma route quitte celle de mes compagnons de voyage. La nécessité d'un prompt ravitaillement les conduit à gagner Amiens au plus vite. Favorisée de ce côté par une entreprise bien plus réduite que la leur, j'en profite donc pour faire halte devant la légendaire abbaye de Tastevin. Lorsqu'enfin les lourdes portes de bois s'ouvrent devant moi, mon excitation est à son comble. Le spectacle de la magnifique architecture offerte par le roi Lévan à ces frères et soeurs franciscains est époustouflant. Les grandes arches romanes s'élèvent vers le ciel au milieu des champs... qui ne sont pas cultivés ?

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C'est là une première et malheureuse surprise. Non seulement les maigres ressources que pourraient leur procurer ces cultures sont inexploitées, mais le réfectoire reste désespérément vide, et aucune prière ne vient s'élever de la petite chapelle. Cloîtrés dans leurs cellules, les saintes personnes vivant encore en ce lieu préfèrent la retraite spirituelle à un quotidien temporel bien triste. Le monastère est affamé, et les maigres informations qui s'échappent du cloître sont alarmantes.

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Comment ne pas être émue à cet appel du coeur ? Je décide sur le champs de faire le tri dans mes réserves, et de céder ce que je peux de nourriture à ces religieux en détresse. Mais une nouvelle mésaventure vient assombrir ce tableau, lorsque je vois que ces maigres subsistances tombent dans les poches d'un citoyen de Calais bien peu urbain, et que celui-ci ne semble avoir aucune disposition à les rendre aux moines.

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Voilà donc le drame de ces lieux. Non contente d'être abandonnée par les moines qui y fuient la disette, Tastevin est la proie d'hommes bien peu recommandable comme ce Rocco, qui profitent de leur détresse. Décidément l'Artois est une terre de contraste, et je me fais la promesse que cet affront ne restera pas impunis. Mais pour l'heure, il me faut rejoindre mes compagnons en Amiens, et donc rédiger les traditionnelles informations de dernière minutes. Voici donc la liste des trop rares résidents de Tastevin (L'astérisque indique ceux qui sont en retraite spirituelle, ce qui rend ,je pense, cette liste encore plus parlante.

Doyen : Gg
Père abbé : Agami (absent)

Moines :
*Arthur
*Ben0ben
Hucbald
*Lancelot33
Hutgard

Soeurs :
*Kdoduciel
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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Cinquième étape, Amiens : Le 7 Décembre 1455

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Retrouvant le cours de la Somme que j'avais laissé à Péronne, j'entre dans la ville d'Amiens, à la recherche de Raphoul, Ossian et Cicoli. Mais il faut rapidement me rendre à l'évidence : impossible de les retrouver. Le sort me réservera peut être une autre chance au marché, aussi je me faufile au milieu des étalages, et flâne au son des harangues des marchands. Amiens est une ville particulièrement prospère, et son marché est un des plus riche qu'il m'ait été donné de voir. Les prix en revanche sont d'une compétitivité toute autre : à 8 écus en moyenne la miche de pain, autant vous dire qu'il y est facile d'y réprimer ses fièvres acheteuses.

Il faut dire que la région est riche : rien que le salaire des mines est de 17 écus ! Le mystère d'une telle prospérité réside peut être dans la stricte organisation de la mairie d'Amiens, qui ne plaisante pas, ni avec la grille des salaires, ni avec le prix des rachats en mairie. Je me perd à discuter un moment économie avec les personnes de passage, lorsqu'au détour d'une ruelle j'aperçois ma camarade Cicoli, entrain d'essayer une robe dont la beauté promettait un prix honteusement prohibitif.

A ma grande surprise, je la vois alors délier une bourse bien plus pleine que lorsque je l'avais quitté. Mais elle accueille mon étonnement avec un large sourire, et me tire un peu à l'écart du centre ville, vers la Taverne de l'Écu d'or. En apparence, rien de bien transcendant en ce lieu. Mais les apparences sont bien trompeuses, puisque cette humble boutique, qui ne manque visiblement pas de convives, cache dans son arrière salle un... casino !

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J'ai traversé des pays de bout en bout pour venir jusqu'ici, connu les endroits les plus étranges qui soient, mais rien jusqu'à présent n'était comparable à ce lieu. Le Royal Vagabond est une chaîne de casinos, dispersées à travers le royaume de Francie, mais dont les tavernes sont connues des seuls initiés aux jeux de hasard. Boulasse, Tire-Lyre et autre Tri-Trac... la chance a trouvé un palais en ce lieu, palais où je retrouve mes deux derniers compagnons, visiblement moins bien fortunés que Cicoli.

Je dois avouer que la tentation est grande, mais je préfère encore me réfugier dans un salon attenant, où m'attend une cartomancienne qui y a élu domicile. Moi qui espérais une aide du sort, voilà une situation des plus ironique. Les écus sonnent sur la table, et six cartes apparaissent sur le damas rouge rubis.

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Je dois avouer que les conclusions de la voyante sont pour le moins surprenantes. Le pape m'invite à partager le fruit de mes expériences, le chariot est signe d'un voyage à accomplir, le jugement promet une nouvelle naissance, le magicien m'apprend qu'il faut maîtriser toutes mes facultés, et enfin le monde, qui est selon elle la carte la plus heureuse du jeu, m'accorde la réalisation de tous mes souhaits. Je n'aurai pût espérer meilleures augures pour notre voyage, n'est ce pas ?

Le temps de quitter la ville n'est déjà que trop passé, et nous décidons tous d'y rester une nuit de plus. Le lendemain, il fût dur pour Cicoli et moi-même de tirer les hommes loin du casino. Mais il était plus que temps de réunir suffisamment de provisions pour ne plus avoir de haltes à faire sur le chemin du retour. Ossian a une messe à célébrer Mercredi, et il est l'heure pour lui comme pour nous tous de quitter la ville de la fortune. Son maire Caskblinder doit déjà être entrain de faire la tournée du marché, et son curé Eymerich de tenter d'éloigner ses ouailles du jeu... en vain bien évidement !

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Raphoul a écrit:

(hrp : je tiens à féliciter le travail de Porphy, c'est une bien belle descritpion de notre trip. ^^)

Citation :: Pour ma part, le voyage se passe un peu différement.
Après s'être fait littéralement expulser de Champagne, on remet le couvert en Artois. Nous avons reçu un courrier qui nous oblige à quitter le territoire dans les jours. Heureusement, nous sommes à Bertincourt. Nous reprenons la route aujourd'hui pour Dieppe et notre très cher Normandie. Ouf....

Je crois que nous avons de la chance d'être encore en vie. ^^

Il me hâte de revoir mon petit Larry et le cabinet. Les clients.. heu... patients me manquent. J'espère qu'Elda a fait du bon boulot...

Sinon, l'ambiance est toujours aussi bonne dans le groupe. Cicoli prépare toujours du bon café, Ossian chantonne un peu moins fort vu la tension qu'il règne, on est complètement habitué à sa soupe maintenant. Et Porphy.... heu... elle passe son temps à découvrir la france.
Les quelques villes poissonières, que nous allons parcourir, va me permettre de refaire mon stock d'huile de foie de morue. ^^

A bientot.

Le Doc

Porphyrogénète a écrit:

HRP/Merci à toi Raphoul... Si je tiens encore 4 étapes, on aura un carnet de voyage fin près pour la bibliothèque ! Oh et mdr pour le "Et Porphy.... heu... elle passe son temps à découvrir la france" que je traduis par "Et Poophy ? Bah elle fait du tourisme !" C'est tellement vrai Laughing

/HRP

Citation :

Sixième étape, Bertincourt : Le 9 Décembre 1455

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La route entre Amiens et Bertincourt ne fût pas de tout repos. Je crois même que nous n'avons jamais effectué de chemin aussi long depuis notre départ. Mais le jeu en valait largement la chandelle. Quel spectacle splendide ce fut pour moi lorsque la mer apparut enfin à l'horizon. Je me rend soudain compte à quel point le chant de ces vagues et l'odeur de ces embruns m'ont manqué. Mais le temps n'est pas aux divagations poétiques, et nous sommes arrêtés à l'entrée de la ville par Dillaime, la sergente de la cité artésienne :

"Le Sweet Trip de Cico, Mac, Porphy et Raphoul" Courrierartoispz2

Partout où nous allons, la guerre ne cessera donc jamais de nous poursuivre et de nous chasser. Serais-je seulement en sécurité une fois parvenue à Bayeux ? Raphoul saisit la lettre tendue par la sergente de Bertincourt, et négocie avec elle notre nuit en cette ville. Je dois avouer que je suis quelque peu lassée de ces formalités administratives, et préfère tirer vers moi ma compagne Cicoli, pour entreprendre avec elle mon activité préférée : le tourisme ( Twisted Evil

)

C'est d'abord le carrillon de la ville qui nous attire, par sa musique cristalline. Il faut croire que Bertincourt se distingue ainsi par les arts, car du reste il n'a rien à dire sur la dernière ville artésienne que nous visitons : le marché de la ville est riche de denrées à des prix tout à fait abordables, l'église est bien tenue, et les tavernes ne désemplissent pas. A peine peut-on noter une légère exagération quant à leur nombre : 9 tavernes pour une seule ville, dont 3 qui proposent même de jouer au ramponneau, ce nouveau jeu à la mode qui a conquis les royaumes il y a quelques mois. Oui, Bertincourt ne se distingue que très peu des autres villes que nous avons visité... si ce n'est par son goût prononcé pour les arts.

Avec un théâtre, une école de musique, et des concours de poésie à la pelle, cette ville est sans nul doute une retraite aimée des muses. Les bardes, les troubadours et autres conteurs ont pignon sur rue dans la halle de la ville, et les rimes s'affichent jusque sur les murs des tavernes :

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Les grands noms de la poésie artésienne se bousculent ainsi sur la place : Olivier_le_gentil, Nohan, Zazaroyaume, Sélénaé, Donaldoc, Cyan... tous les citer serait sans doute une vaine entreprise. Même le prêtre de la ville Kolmar, aime à se fendre de quelques rimes dans ces prêches, et le maire Ericp212 annonce les nouveaux décrets en chanson. Nous retrouvons Ossian à la taverne du "Poney Qui Tousse" (en bon fan du Donjon de Naheulbeuk, cela allait de soit) ainsi qu'un Raphoul bien guilleret, qui visiblement pris par la fièvre poétique de la ville, s'est mis à chante "Cico sait faiiiire un bon café, Cico sait faiiiire un bon café !"

Je laisse un temps la malheureuse pour gagner le relais de poste de la ville, un ingénieux endroit qui permet aux habitants de Bertincourt d'avoir des nouvelles de leur concitoyens partis hors de l'Artois.

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Mais aujourd'hui, il me servira surtout à avoir quelques nouvelles de mon affaire avec Rocco... Souvenez-vous, ce citoyen de Calais peu scrupuleux, qui a profité de mon don fait au monastère de Tastevin pour s'en mettre plein les poches. Le maire d'Amiens a été le premier à me répondre, avec le frère Hutgart de l'abbaye franciscaine, me promettant tous deux que l'affaire serait portée très prochainement en justice, et que ce scélérat risque de regretter longtemps d'avoir un jour croisé ma route. Il faut dire qu'après avoir monté un dossier comportant une dizaine de preuves, ainsi qu'un extrait de chaque article de la constitution artésienne remis en cause, avant d'envoyer le tout en copie au procureur et à tous les maires d'Artois, je n'en attendais pas moins.

Nous quitterons ce comté en y ayant réglé toutes nos affaires en cours. Demain, je foulerai pour la première fois le sol de la Normandie. Ce sera alors pour de bon, une nouvelle vie qui commencera pour moi.

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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Septième étape, Dieppe : Le 11 Décembre 1455

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Nous nous sommes bercés d'illusions en espérant que la Normandie serait un refuge contre la guerre. La loi martiale venait d'être votée, et les frontières du duché fermées en conséquence à l'incursion de tout étranger... cela incluant bien évidement les byzantins. Négocier mon entrée avec le sergent de Dieppe se révéla être une tache ardue, et Ossian du finalement se porter caution pour moi, me permettant ainsi de pénétrer sur le sol normand, à la seule condition qu'il reste un jour de plus au poste de guet de Dieppe, à titre de garantie. Nous devons donc attendre derrière les remparts de la ville que notre compagnon nous soit rendu. Autant en profiter pour la visiter. Cela me fera peut être oublier l'horrible sensation d'avoir du abandonner cet homme pour assurer ma propre sécurité.

Dieppe semble être connue à travers toute la région comme "la ville des deux tours" : celle "du fou" qui accueille les visiteurs une fois passé les portes de la cité, et celle "du far" ou plutôt "du phare", qui protège le port à l'autre bout des remparts. Sous leur haut patronage, Dieppe est ainsi divisée en deux. Côté terre, elle recèle les monuments les plus étranges qu'il m'ait été donné de voir. Il y a le Castel Calva qui semble complètement abandonné, et fait plutôt figure de maison hantée, mais il y a aussi l'église Saint Jacques, tenue par General_Bob, curé de la ville, et dont le clocher unique tente maladroitement de faire concurrence à ces deux fières comparses.

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C'est à l'ombre de celui-ci que se tient un des endroits les plus vénérés de Normandie : le mausolée du grand Phooka, dont les mérites m'ont été vanté à l'autre bout du royaume, un ancien duc dont la légende en a quasiment fait un demi-dieu. Je laisse Raphoul et Cicoli se recueillir près de ses portes, et bifurque vers le cimetière attenant, où je suis accueillie par la voix caverneuse et inquiétante du fossoyeur Demenza. Il se propose alors de m'accompagner au sein de cette ville dans la ville, pour une visite des plus macabres. Il me libère au bout d'une heure tout près du puit du Plô, à l'autre bout de ce qui se révèle être un véritable quartier réservé aux morts... un quartier labyrinthique et effrayant.

Quelque peu échaudée par cette étrange aventure, je me faufile à travers les ruelle de la cité pour en atteindre le port. Sous le patronage de la deuxième tour, c'est presque une autre ville qui s'étend, une ville faite de toiles et de voiles, dominées par celles de deux fiers navires. Il y a l'Alambic dont le bardage me rappelle les galères de Venise, mais aussi et surtout la Perle Noire de Bohème, dont l'ombre menaçante pèse sur toutes les barques des pêcheurs alentours.

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J'observe de loin leurs équipages au comportement bien rustre, et me demande s'il s'agit bien là de marins et non pas de pirates. Décidément Dieppe est une ville de mystères et de frayeurs, où il ne faut pas craindre les sensations fortes. Un message de la mairesse Lilidu76 m'informe qu'Ossian sera bientôt de retour. Il est donc temps pour moi de dresser le plan de cette ville étrange et secrète, une ville que je ne pourrais que difficilement oublier.

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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Huitième étape, Fécamp : Le 12 Décembre 1455

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Quelle agréable route que celle qui longe toute la côte normande ! On se croirait parvenu en Eden, tant les encombres que nous avons connu à Dieppe semblent appartenir à un passé lointain. Même Ossian, que nos mésaventures précédentes avaient tout particulièrement touché, se met à siffler un air des Highlands. C'est donc joyeusement (ou agacé par ces chants barbares, à vous de décider) que nous pénétrons dans la petite cité portuaire de Fécamp... petite certes par sa taille, mais certainement pas par son animation.

Fécamp est en effet, à n'en point douter, la ville du jeu et de l'animation. Chaque habitant de la cité semble vouloir mettre un point d'honneur à participer aux activités de la halle, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est difficile de s'y ennuyer. Jeu du Pendu, Jeu de l'Histoire Incroyable, Loto... même le Ramponneau, qui pour l'instant semble avoir fait une entrée discrète dans les moeurs normandes, semble ici avoir trouvé des adeptes sous la houlette de Marcella, le célèbre et charismatique fondateur de "La Fierté Vagabonde", ce mouvement qui tend à donner un véritable statut civique à tous les vagabonds du Royaume.

Mais le plus étonnant de tous reste "La Course Normande", sorte de jeu de piste qui se poursuit à travers toute la Normandie, mais auquel les Fécampois semblent décidés à être les plus investis.

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Nous devons malheureusement laisser là les distractions pour une infortune plus ennuyeuse. En effet, depuis quelques temps déjà Cicoli se plaint de douleurs lancinantes à la cheville, et Raphoul ne disposant pas du matériel nécessaire à la soigner, nous dûmes porter ma pauvre camarade au dispensaire de la ville. Fécamp détient en effet son propre établissement hospitalier, tenu semble-t-il par l'ordre des templiers, et où blessés et malades viennent de toute la Normandie profiter des soins médicaux et des prières aristotéliciennes.

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J'abandonne alors mes compagnons en ces lieux de plaisir et de guérison, pour me pencher un peu sur l'organisation même de la cité. Et c'est là que le bât blesse. L'église de Fécamp n'a même pas de curé, quand au maire Aupyl, récement élu (et pour cause... il était le seul candidat) son programme donnerait presque des leçons de simplicité à n'importe quel bourgmestre de Francie :

Citation :: Mon programme, qui sera le votre aussi :
-Favoriser la pêche comme je l'avais fait lors de mon précédent mandat.
-Continuer les échanges avec les autres mairies via le marché ducal.
-Pour Noël et la fin de l'année, j'activerai le gardiennage des animaux, je sais que ca coute de l'argent, mais il faudra bien le faire.
-Continuer à ce que la mairie vous fournisse en marchandises non produites à Fécamp.

Ce petit port peut donc être une ville où il fait bon vivre, mais assurément pas une ville où il fait bon d'être sérieux. L'architecture elle-même s'en ressent, puisqu'il n'y a aucun rempart qui défendent la ville, sans parler des maisons elles-même qui semblent avoir toutes participé à un concours d'excentricité :

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Ainsi va la vie en la ville de Fécamp, et s'il est bien dommage que ces habitants soient si peu investis dans des choses un peu plus graves que les jeux en taverne et dans la halle de la ville, il est difficile pour autant d'y voir un moindre mal, tant tout semble facile dans cette ville du jeu. Sauf pour notre pauvre Cicoli, qui doit être maintenue alitée quelques jours de plus. J'espère au moins qu'elle nous rejoindra avant notre arrivée à Bayeux, dont la date s'approche de plus en plus...

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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Neuvième étape, Honfleur : Le 13 Décembre 1455

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Nous pensions que la route serait tout aussi praticable qu'entre Dieppe et Fécamp... Quelle grossière erreur ! Nous barrant le chemin, l'embouchure de la Seine se montrait menaçante et dangereuse, et il nous fallut attendre un moment avant de trouver un bac qui accepte de faire la traversée, sans que cela nous coûte le même prix que s'il avait fallu acheter le bac lui-même. Avec Cicoli qui était restée à Fécamp, je commençais à craindre la rusticité de mes compagnons, libérés de sa saine influence. Mais heureusement pour moi, l'énergie positive de la ville d'Honfleur allait canaliser ces deux coquins.

Honfleur, la ville qui s'était parée d'un "H" comme dans "Humour"... Le dernier rempart sur notre route pour Bayeux sera donc celui du rire, et nos premiers gloussements s'échappèrent au moment d'entrer dans l'église Ste Ethic (si vous n'avez pas compris le jeu de mot, c'est mauvais signe) tenue par l'abbesse Seriella. Ossian s'occupe alors de faire les présentations, et c'est avec un grand plaisir que je fais la connaissance de cette véritable personnalité normande, qui outre ses charges ecclésiastiques tient également une taverne dont la présentation se passe de tout commentaires :

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"Les tranches de lard de la nonne"... J'avoue avoir eu du mal à m'en remettre ! Sachez que la ville d'Honfleur est toute à l'image de cette taverne : complètement farfelue. Là où Fécamp possédait un dispensaire, Honfleur a un centre de thalassothérapie. Là où toute ville cherche à donner à ses rues les noms de glorieux héros, les maisons colorées d'Honfleur s'alignent le long de rues aux noms d'oiseaux ou encore de fleurs.

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Mais la dernière surprise devait survenir au moment de franchir les portes de la mairie, dont le tenant a le nom le plus imprononçable qui soit : p27kw (essayez donc de le prononcer avant de vous moquer de moi). Elle recèle en effet un trésor, en la présence du cahier de doléances des citoyens. Ainsi le diacre de la ville, Hardouin, peiné de le voir vide de toute remarque (ce qui en d'autres endroits serait plutôt bon signe) a décidé de s'en servir comme... journal intime ! Et lorsque vous ouvrez ce livre très officiel, ne soyez donc pas surpris de tomber sur ce genre de pensée d'une philosophie qui m'échappe :

Hardouin a écrit:

Citation :: Pensée du jour :

Ma jambe me fait toujours autant souffrir, me voilà boiteux...
Vertubleu, je perds de ma superbe. Vais-je marcher avec une canne ?

Honfleur est donc un paradis pour tout aristotélicien qui se veut en temps soit peu comique, et c'est le sourire aux lèvres que nous prenons la route vers Bayeux, où j'espère retrouver une aussi bonne humeur. Mais après tout, entre Bayeux et Honfleur il n'y a qu'une journée de marche, et il n'est pas dit que je ne fasse pas de temps à autre le chemin en sens inverse !

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Porphyrogénète a écrit:

Citation :

Épilogue : Arrivée à Bayeux, Le 14 Décembre 1455

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Enfin ! Après des semaines de route, les tours de la cité bayeusienne apparaissent finalement à l'horizon... entourées également d'un campement battant pavillon artésien. La guerre nous aura suivis tout au long de ce voyage, et ses horribles atours devaient nous servir d'accueil. Qu'à cela ne tienne, l'excitation de mes deux compagnons ne pouvaient être entravée par cette mauvaise surprise, et sous la protection de cette garde de fortune je traverse le camp, non sans leur demander des nouvelles de l'affaire que j'ai laissé en suspens à Tastevin. J'apprends alors que la justice d'Artois se refuse à la poursuivre, mais que l'église aristotélicienne en a pris apparemment le relais, et ce scélérat de Rocco subit en ce moment même les très convaincants assauts de l'inquisition elle-même. Nul doute qu'à présent, il hésitera par deux fois avant de soulever l'idée que je puisse laisser un tel crime impuni.

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Bayeux est exactement comme on me l'a décrite depuis mon départ. Belle, prospère, et insouciante aux malheurs qui semblent s'être emparé du reste du Royaume. Je laisse Ossian rejoindre rapidement l'église. Il y a visiblement un baptême à assurer. Raphoul de son côté prétexte le désir ardent de retrouver son cabinet, mais je les soupçonne tous deux de préférer me laisser seule, découvrir ce qu'il reste de Raoul en ces lieux. Mes pas me guident ainsi au N°2 de la Petite Rue, où la demeure des 2Caen n'est plus qu'une ruine. La maison devait être belle à l'époque, mais aujourd'hui il n'en reste presque plus rien. Leur devise qui s'est décrochée du linteau gît au milieu des décombres, mais ses lettres d'or reflètent encore la fierté d'une famille qui aurait put être la mienne : "Fait ce que doit, advienne que pourra". Je saisis le frêle morceau de terre cuite, et décide avec un pincement au coeur de l'emporter avec moi à la "Taverne des Milles Plaisirs de l'Ivresse", où j'ai posé mes affaires en attendant de trouver une installation plus confortable.

J'y fais ma première rencontre. Celle de Kark, maire de la ville, qui apparemment a beaucoup de mauvais souvenirs concernant mon défunt époux à me faire partager. Je dois avouer que c'est un soulagement de trouver enfin quelqu'un qui partage mon point de vue. A son initiative, nous nous rendons à la Bibliothèque Thorina, qui elle aussi reflète toute la nostalgie du départ des 2Caen. Contrairement à leur maison, l'endroit a encore gardé un peu de sa noblesse passée, grâce à Ossian qui tente tant bien que mal de la conserver en l'état. Mais au milieu du grand hall, face au bureau du bibliothécaire, il y a encore une tache marquant l'endroit où Raoul est tombé... pour toujours. Voilà donc tout ce qu'il reste de mon époux : une maison en ruine, un nom de rue, une vilaine tache, et cette bibliothèque fantôme.

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C'est là que je m'installe pour rédiger ces dernière lignes, avant de ranger le carnet au milieu des quelques ouvrages restant. Quel dommage qu'une telle institution n'ait put survire au départ de Raoul... Qui sait ? Si j'aidais ces hommes et ces femmes à faire renaître ce que mon époux a abandonné, peut être pourrais je aussi finir ce chapitre de ma vie pour en écrire un nouveau. Mais j'entends déjà les cloches de l'église, et j'ai promis à Ossian que je serais présente à cette première cérémonie depuis mon arrivée. Ma nouvelle vie commence maintenant, et il temps pour moi de ranger le passé au rayon des "mémoires". Adieu carnet... Adieu lecteur... Puisses mes humbles lignes t'avoir invité au plus beau des voyage. Celui de la renaissance !

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